Il convient de fournir à l’humanité une vision de ce qu’il adviendra d’elle. Malheureusement, la grande majorité de l’humanité n’a pas de vision de l’avenir - Depositphotos.com Auteur gearstd
Premier point : « La nature psychopathique de l’humanité repose sur 4 caractéristiques, déclare le chercheur : l’ego surdimensionné, le manque d’empathie, la manipulation, l’irresponsabilité. Tout traitement, poursuit-il, qui vise un résultat devra donc traiter ces quatre symptômes ».
Prenons le premier postulat : l’humanité « civilisée » est atteinte d’une névrose grave que l’on pourrait traduire par un terme plus simple : un complexe de supériorité.
Placée sur un piédestal par la philosophie, la littérature, la science, l’humanité se croit sortie de la cuisse de Jupiter et capable, grâce à son intelligence jugée exceptionnelle, de domestiquer et dominer l’ensemble de l’univers.
Prenons le premier postulat : l’humanité « civilisée » est atteinte d’une névrose grave que l’on pourrait traduire par un terme plus simple : un complexe de supériorité.
Placée sur un piédestal par la philosophie, la littérature, la science, l’humanité se croit sortie de la cuisse de Jupiter et capable, grâce à son intelligence jugée exceptionnelle, de domestiquer et dominer l’ensemble de l’univers.
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Démonter l’illusion de surpuissance
Pire, les trois grandes religions monothéistes (christianisme, judaïsme, islam) considèrent et décrivent l’homme comme la création suprême de Dieu. Donc, celle qu’il convient de défendre et préserver à tout prix. Pour y parvenir, ces religions ont inventé la charité à destination de la communauté humaine et contribué à promouvoir la notion de sauvegarde absolue des hommes et des femmes.
Ainsi, lorsqu’une catastrophe quelconque survient, son degré de gravité est estimé par rapport au nombre de décès humains provoqués. Les incendies qui ont ravagé la forêt des Landes en Gironde n’ayant pas fait de victimes, leur gravité est jugée relative.
En revanche, dès qu’une intempérie cause des morts (comme l’orage exceptionnel qui a affecté la Corse et tué cinq personnes), on évoque un drame.
Ainsi, lorsqu’une catastrophe quelconque survient, son degré de gravité est estimé par rapport au nombre de décès humains provoqués. Les incendies qui ont ravagé la forêt des Landes en Gironde n’ayant pas fait de victimes, leur gravité est jugée relative.
En revanche, dès qu’une intempérie cause des morts (comme l’orage exceptionnel qui a affecté la Corse et tué cinq personnes), on évoque un drame.
S’inspirer des religions orientales et de leur respect du vivant
Fort heureusement, depuis quelques années, nos religions monothéistes à l’origine de cette survalorisation de l’homme (et de la femme) se laissent concurrencer par les religions orientales qui, pour leur part, accordent une part très importante à l’ensemble du vivant.
Ainsi, un des buts du bouddhisme est d’élargir la compassion à tout ce qui vit. L’hindouisme pour sa part a toujours considéré la nature et ses habitants comme indissociables des humains.
A tel point qu’une religion comme le « jainisme » qui en est dérivée et qui est considérée comme la religion de la non-violence, préconise à ses millions d’adeptes de porter un soin infini à la préservation de l’ensemble des insectes, animaux et autres plantes en mangeant végétarien et portant des voiles sur la bouche pour éviter de happer par inadvertance un micro être vivant !
Pour les jaïns « toutes les vies sont interdépendantes et se doivent un respect et une assistance mutuelle ».
Autre exemple : les véganes de plus en plus nombreux dans nos sociétés qui refusent pour leur part la consommation de produits d’origine animale tant sur le plan alimentaire que vestimentaire. Ni œuf, ni laine, ni cuir !
… Un tel essor contribue bien entendu à la cause environnementale et ne peut qu’être salué comme un pas en avant d’autant plus important qu’il est soutenu par toutes sortes d’association et ONG dont les actions contribuent à faire évoluer l’opinion en faveur d’une prise en compte ontologique du vivant.
Les mobilisations citoyennes autour des arbres et autres espaces naturels sont aussi bon signe. Mais, est-ce suffisant ?
Ainsi, un des buts du bouddhisme est d’élargir la compassion à tout ce qui vit. L’hindouisme pour sa part a toujours considéré la nature et ses habitants comme indissociables des humains.
A tel point qu’une religion comme le « jainisme » qui en est dérivée et qui est considérée comme la religion de la non-violence, préconise à ses millions d’adeptes de porter un soin infini à la préservation de l’ensemble des insectes, animaux et autres plantes en mangeant végétarien et portant des voiles sur la bouche pour éviter de happer par inadvertance un micro être vivant !
Pour les jaïns « toutes les vies sont interdépendantes et se doivent un respect et une assistance mutuelle ».
Autre exemple : les véganes de plus en plus nombreux dans nos sociétés qui refusent pour leur part la consommation de produits d’origine animale tant sur le plan alimentaire que vestimentaire. Ni œuf, ni laine, ni cuir !
… Un tel essor contribue bien entendu à la cause environnementale et ne peut qu’être salué comme un pas en avant d’autant plus important qu’il est soutenu par toutes sortes d’association et ONG dont les actions contribuent à faire évoluer l’opinion en faveur d’une prise en compte ontologique du vivant.
Les mobilisations citoyennes autour des arbres et autres espaces naturels sont aussi bon signe. Mais, est-ce suffisant ?
Déclencher des réflexes d’empathie collective
Oui et non. En fait, pour l’auteur d’« Human Psycho », il s’agit de créer une empathie collective à l’égard du vivant. Pour cela, il convient bel et bien de faire connaître et expliquer la souffrance de tous les êtres mis à rude épreuve par les exactions de l’humanité.
La nature, affirme-t-il, a bien une âme comme les Indiens en avaient une lorsque les Espagnols les ont maltraités sous prétexte qu’ils ne croyaient pas en leur Dieu.
L’auteur considère donc qu’une controverse à la façon de celle de Valladolid devrait être organisée en faveur des animaux.
Même constat pour les fleuves, les rivières, les montagnes… des entités géographiques mises à mal par l’industrialisation de la planète avec tout le cortège d’êtres vivants qu’elles abritent qui sont menacées d’érosion voire de disparition.
A tel point que, pour lutter contre ce fléau, il convient de développer ces tribunaux des droits de la nature comme il en existe déjà en Equateur, Chili, Allemagne.
« Cette voie est prometteuse car l’instrument juridique permet d’amener le psychopathe à reconnaitre l’autre comme un sujet à part entière ».
A lire aussi : FUTUROSCOPIE - Justice climatique : du crime au délit d'écocide
La nature, affirme-t-il, a bien une âme comme les Indiens en avaient une lorsque les Espagnols les ont maltraités sous prétexte qu’ils ne croyaient pas en leur Dieu.
L’auteur considère donc qu’une controverse à la façon de celle de Valladolid devrait être organisée en faveur des animaux.
Même constat pour les fleuves, les rivières, les montagnes… des entités géographiques mises à mal par l’industrialisation de la planète avec tout le cortège d’êtres vivants qu’elles abritent qui sont menacées d’érosion voire de disparition.
A tel point que, pour lutter contre ce fléau, il convient de développer ces tribunaux des droits de la nature comme il en existe déjà en Equateur, Chili, Allemagne.
« Cette voie est prometteuse car l’instrument juridique permet d’amener le psychopathe à reconnaitre l’autre comme un sujet à part entière ».
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Développer la responsabilité
Autre moyen encore de progresser : la responsabilisation de l’exécutant. J’explique : quand un ouvrier est chargé de couper des arbres afin de libérer une voie qui servira à un tramway, il n’est pas conscient des souffrances de l’arbre et ne sait pas ce qui va advenir de cette voie et des gens qui l’utiliseront. Il est dispensé de réfléchir.
On lui donne des consignes. Il obéit. Or, c’est tout le contraire qu’il faudrait faire. L’échange entre donneur d’ordres et exécutant est indispensable pour faire avancer la cause environnementale.
Et les responsables qui donnent des ordres doivent aussi savoir ce qui va advenir des actes qu’ils initient. Il convient de donner à toute la chaîne de travailleurs une conscience à long terme.
On lui donne des consignes. Il obéit. Or, c’est tout le contraire qu’il faudrait faire. L’échange entre donneur d’ordres et exécutant est indispensable pour faire avancer la cause environnementale.
Et les responsables qui donnent des ordres doivent aussi savoir ce qui va advenir des actes qu’ils initient. Il convient de donner à toute la chaîne de travailleurs une conscience à long terme.
Penser le futur devient de plus en plus indispensable
Enfin, pour aider une société en proie à l’éco anxiété à la vue des traumatismes subis par la planète, il convient de fournir à l’humanité une vision de ce qu’il adviendra d’elle. Malheureusement, la grande majorité de l’humanité n’a pas de vision de l’avenir.
Elle vit dans le présent. C’est pourquoi, écrit l’auteur, « la dernière tâche à laquelle les humains devront s’atteler sera de doter leurs institutions, leurs universités, leurs laboratoires, leurs moyens de communication… d’une fonction d’anticipation ».
Ce qui peut sembler abstrait mais est très facile à mettre en place. A condition cependant que les prédictions soient couplées à l’action.
« L’esprit humain doit être capable de visualiser les conséquences de chaque action envisagée et de la traduire par un blocage de l’action » si celle-ci est nuisible.
« La fonction anticipatrice est la condition indispensable à la guérison d’une humanité psychopathe et de sa cécité face au futur ».
Elle vit dans le présent. C’est pourquoi, écrit l’auteur, « la dernière tâche à laquelle les humains devront s’atteler sera de doter leurs institutions, leurs universités, leurs laboratoires, leurs moyens de communication… d’une fonction d’anticipation ».
Ce qui peut sembler abstrait mais est très facile à mettre en place. A condition cependant que les prédictions soient couplées à l’action.
« L’esprit humain doit être capable de visualiser les conséquences de chaque action envisagée et de la traduire par un blocage de l’action » si celle-ci est nuisible.
« La fonction anticipatrice est la condition indispensable à la guérison d’une humanité psychopathe et de sa cécité face au futur ».
S’unir malgré les diktats de l’économie
Dernier point : le chercheur ne dédaigne pas du tout la capacité des états à s’unir et à s’organiser pour faire prévaloir les intérêts de l’humanité sur les intérêts économiques et politiques des uns et des autres. « Aujourd’hui, il faut s’unir pour éviter qu’un super prédateur mette toute notre planète à feu et à sang » conclut Sébastien Bolher. On s’en doutait. Mais cela va mieux en le disant.
Lire : Human Psycho. SĂ©bastien Bohler. Editions Bouquins.
A lire aussi : Vraiment trop bĂŞte... la cause animale l'emportera-t-elle sur le divertissement ?
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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