Le "greenwashing" est une pratique consistant à donner une fausse impression de responsabilité environnementale. Depositphotos.com Auteur Francescoscatena
La Commission européenne a envoyé une lettre à 20 compagnies aériennes dans laquelle elle recense "plusieurs types d'allégations écologiques potentiellement trompeuses et les invite à mettre leurs pratiques en conformité avec la législation de l'UE en matière de protection des consommateurs dans un délai de 30 jours."
Cette enquête a été déclenchée suite à une alerte du Bureau européen des consommateurs (BEUC).
L'Europe pointe du doigt notamment l'utilisation de carburants durables et les pratiques de "compensation carbone" proposées aux clients qui financent des projets dits climatiques.
Ces pratiques pourraient tromper le consommateur sur l’impact environnemental réel des compagnies aériennes.
Cette enquête a été déclenchée suite à une alerte du Bureau européen des consommateurs (BEUC).
L'Europe pointe du doigt notamment l'utilisation de carburants durables et les pratiques de "compensation carbone" proposées aux clients qui financent des projets dits climatiques.
Ces pratiques pourraient tromper le consommateur sur l’impact environnemental réel des compagnies aériennes.
Greenwashing : ce qui est reproché aux compagnies aériennes
La Commission européenne et le réseau CPC (réseau de protection des consommateur) sont recensé plusieurs types de pratiques trompeuses potentielles de la part de 20 compagnies aériennes, telles que:
créer l'impression erronée que le paiement d'une redevance supplémentaire pour financer des projets de lutte contre le changement climatique ayant une incidence moindre sur l'environnement ou pour soutenir l'utilisation de carburants alternatifs pour l'aviation peut réduire ou compenser pleinement les émissions de CO2;
utiliser le terme «carburants d'aviation durables» (CAD) sans justifier clairement l'incidence environnementale de ces carburants;
utiliser les termes «vert», «durable» ou «responsable» de manière absolue ou utiliser d'autres allégations environnementales implicites;
affirmer que la compagnie aérienne évolue vers un niveau zéro d'émission nette de gaz à effet de serre (GES) ou vers toute performance environnementale future, sans engagements, objectifs et systèmes de suivi indépendants clairs et vérifiables;
présenter aux consommateurs une «calculatrice» permettant de chiffrer les émissions de CO2 d'un vol donné, sans fournir de preuves scientifiques suffisantes quant à la fiabilité de ce calcul et sans donner d'informations sur les éléments utilisés pour celui-ci;
présenter aux consommateurs une comparaison des vols en ce qui concerne leurs émissions de CO2, sans fournir d'informations suffisantes et précises sur les éléments sur lesquels se fonde la comparaison.
créer l'impression erronée que le paiement d'une redevance supplémentaire pour financer des projets de lutte contre le changement climatique ayant une incidence moindre sur l'environnement ou pour soutenir l'utilisation de carburants alternatifs pour l'aviation peut réduire ou compenser pleinement les émissions de CO2;
utiliser le terme «carburants d'aviation durables» (CAD) sans justifier clairement l'incidence environnementale de ces carburants;
utiliser les termes «vert», «durable» ou «responsable» de manière absolue ou utiliser d'autres allégations environnementales implicites;
affirmer que la compagnie aérienne évolue vers un niveau zéro d'émission nette de gaz à effet de serre (GES) ou vers toute performance environnementale future, sans engagements, objectifs et systèmes de suivi indépendants clairs et vérifiables;
présenter aux consommateurs une «calculatrice» permettant de chiffrer les émissions de CO2 d'un vol donné, sans fournir de preuves scientifiques suffisantes quant à la fiabilité de ce calcul et sans donner d'informations sur les éléments utilisés pour celui-ci;
présenter aux consommateurs une comparaison des vols en ce qui concerne leurs émissions de CO2, sans fournir d'informations suffisantes et précises sur les éléments sur lesquels se fonde la comparaison.
Exemples de greenwashing : plusieurs actions menées en Europe et en France
Les entreprises concernées doivent fournir, dans un délai de 30 jours, une réponse exposant "les mesures qu'elles proposent pour répondre aux préoccupations".
Selon les autorités, ces pratiques pourraient considérées comme des actions ou omissions trompeuses, interdites en vertu des articles 5, 6 et 7 de la directive relative aux pratiques commerciales déloyales.
En mars 2023, Lufthansa a été épinglée pour une publicité mensongère, la compagnie affirmait « protéger l’avenir »..
Au niveau national, l'UFC-Que Choisir a attaqué Air France en 2023, pour Greenwashing.
Guillaume Jouffre avait également pointé du doigt les pratiques de Skyscanner. Le métamoteur, une filiale du groupe Ctrip, avait mis fin en France et dans le monde aux affichages "éco-responsables".
Greenpeace avait également publié un rapport en 2022, analysant "la crédibilité et l’intégrité de leurs engagements en faveur de la protection du climat" des 7 plus grosses compagnies aériennes dont Air France, Lufthansa, Eaysjet et Ryanair. Selon l'ONG, les résultats n'étaient pas à la hauteur des enjeux actuels.
Selon les autorités, ces pratiques pourraient considérées comme des actions ou omissions trompeuses, interdites en vertu des articles 5, 6 et 7 de la directive relative aux pratiques commerciales déloyales.
En mars 2023, Lufthansa a été épinglée pour une publicité mensongère, la compagnie affirmait « protéger l’avenir »..
Au niveau national, l'UFC-Que Choisir a attaqué Air France en 2023, pour Greenwashing.
Guillaume Jouffre avait également pointé du doigt les pratiques de Skyscanner. Le métamoteur, une filiale du groupe Ctrip, avait mis fin en France et dans le monde aux affichages "éco-responsables".
Greenpeace avait également publié un rapport en 2022, analysant "la crédibilité et l’intégrité de leurs engagements en faveur de la protection du climat" des 7 plus grosses compagnies aériennes dont Air France, Lufthansa, Eaysjet et Ryanair. Selon l'ONG, les résultats n'étaient pas à la hauteur des enjeux actuels.
Le greenwashing : kesako ?
Le "greenwashing" est une pratique consistant à donner une fausse impression de responsabilité environnementale.
Cela peut se produire lorsque des entreprises ou des organisations exagèrent ou déforment leurs efforts écologiques dans le but de paraître plus respectueuses de l'environnement qu'elles ne le sont réellement.
Le greenwashing peut prendre différentes formes, telles que des publicités trompeuses, des déclarations exagérées sur des produits ou des services prétendument écologiques, ou encore des actions symboliques qui ne contribuent pas réellement à la durabilité environnementale.
En substance, le greenwashing consiste à exploiter les préoccupations environnementales pour des gains de réputation ou commerciaux, plutôt que de s'engager véritablement dans des pratiques durables.
Cela peut se produire lorsque des entreprises ou des organisations exagèrent ou déforment leurs efforts écologiques dans le but de paraître plus respectueuses de l'environnement qu'elles ne le sont réellement.
Le greenwashing peut prendre différentes formes, telles que des publicités trompeuses, des déclarations exagérées sur des produits ou des services prétendument écologiques, ou encore des actions symboliques qui ne contribuent pas réellement à la durabilité environnementale.
En substance, le greenwashing consiste à exploiter les préoccupations environnementales pour des gains de réputation ou commerciaux, plutôt que de s'engager véritablement dans des pratiques durables.
Les objectifs de IATA
La 77e Assemblée générale annuelle de l'Association du transport aérien international (IATA) avait adopté en 2021 une résolution voulant que l'industrie mondiale du transport aérien atteigne la cible de zéro émission nette de carbone d'ici 2050.
"L’élimination des émissions nettes représente un énorme défi. L’industrie aérienne doit progressivement réduire ses émissions tout en satisfaisant la demande croissante d’un monde désireux de voler. Pour répondre aux besoins des dix milliards de voyageurs prévus pour 2050, il faudra éliminer au moins 1,8 gigatonne de carbone cette année-là. De plus, l’engagement de zéro émission nette suppose une élimination cumulative totale de 21,2 gigatonnes de carbone entre maintenant et 2050." avait indiqué l'Association Internationale du Transport Aérien.
Pour améliorer leur bilan carbone, l'industrie du transport aérien mise sur plusieurs leviers : renouvellement des flottes pour faire baisser la consommation de carburant, développement de l'innovation, optimisation des opérations de roulage à l'aéroport et des trajectoires en vol, utilisation des biocarburants... et compensation ou absorption carbone.
"L’élimination des émissions nettes représente un énorme défi. L’industrie aérienne doit progressivement réduire ses émissions tout en satisfaisant la demande croissante d’un monde désireux de voler. Pour répondre aux besoins des dix milliards de voyageurs prévus pour 2050, il faudra éliminer au moins 1,8 gigatonne de carbone cette année-là. De plus, l’engagement de zéro émission nette suppose une élimination cumulative totale de 21,2 gigatonnes de carbone entre maintenant et 2050." avait indiqué l'Association Internationale du Transport Aérien.
Pour améliorer leur bilan carbone, l'industrie du transport aérien mise sur plusieurs leviers : renouvellement des flottes pour faire baisser la consommation de carburant, développement de l'innovation, optimisation des opérations de roulage à l'aéroport et des trajectoires en vol, utilisation des biocarburants... et compensation ou absorption carbone.