Pierre Marcy, directeur commercial Sncm
TourMaG.com - Nous avions l'impression que la paix sociale était restaurée à la Sncm et depuis quelques temps des conflits éclatent de nouveau. Qu'en est-il ?
Pierre Marcy :"En 6 mois c'est le 2ème conflit dur mené par le Syndicat des Travailleurs Corses (STC). Il faut rappeler qu'à l'automne 2003 une consultation des personnels navigants avait permis de dégager une large majorité (plus de 73% de votants) favorable au nouvel "Accord marins" et de ce fait permis à la SNCM de percevoir la 1ère tranche du montant de sa recapitalisation.
Le STC s'était opposé à cet accord."
T.M.com - On a parlé d'une grève "politique". Qu'est que cela signifie ?
P.M. :"Comment pouvons-nous en parler autrement alors qu'aujourd'hui, et je cite une dépêche AFP "le principal parti indépendantiste Corsica Nazione-Independenza a appelé à rejoindre les grévistes pour réclamer une issue prenant en compte les intérêts collectifs du peuple corse".
Nous sommes loin de revendications sociales : le point de départ étant, je le rappelle, une revendication du personnel sédentaire de l'agence de Nice puis ensuite d'Ajaccio et Bastia.
Le vrai problème est celui du devenir de la SNCM. Nous ne pouvons pas vivre sur un mono-marché et devons nous diversifier. Les résultats très encourageants de notre déploiement récent vers les lignes du Maghreb en sont un exemple..."
Je rappelle que la SNCM est un acteur économique essentiel pour l'île :
- 7ème employeur avec plus de 800 salariés résidant en Corse, et plus de 2.000 emplois générés par son activité économique,
- 56,5 Millions d'euros de retombées économiques,
- plus de 130 entreprises insulaires, fournisseurs de la SNCM,
- près de 100 partenariats touristiques avec des hôtels ou des résidences de tourisme."
T.M.com - Comment voyez-vous l'évolution de ce mouvement dont on dit qu'il s'enlise et pourrait durer et quel type de mesures envisagez-vous ?
P.M. :"Le problème actuel est effectivement celui de pouvoir exploiter nos navires qui sont bloqués illégalement. Nous attendons l'application très rapidement de décisions de justice nous permettant de retrouver notre liberté d'exploitation.
Sur le plan du dialogue, c'est le STC qui a fermé la porte à des propositions très concrètes concernant la revalorisation des rémunérations de salariés des agences portuaires."
T.M.com - Par rapport aux agences de voyage, comment peuvent-elles expliquer ce type de défaillance à leur clientèle ?
P.M. :"Expliquer ce type de situation est toujours difficile. Tout d'abord, je me mets à la place des professionnels et des clients et les prie au nom de la SNCM d'accepter nos excuses. Je crois que ce qu'il faut mesurer c'est que nous, nos clients, les agences et ... la Corse au sortir d'une mauvaise saison sont fortement pénalisés.
Je souhaite que les agences comprennent notre position qui n'est pas facile, se rendent compte que cette situation dépasse largement le cadre de l'Entreprise et le disent à leurs clients. J'invite d'ailleurs les agences à contacter nos délégations commerciales qui sont à leur disposition :
Paris - 01 49 24 24 10
Lyon - 04 72 41 61 00
Marseille - 04 91 56 33 15
Corse - 04 95 54 66 30
T.M.com - A combien évaluez-vous le "coût" de ce type de mouvement social ?
P.M. :"Il est prématuré de donner un chiffre mais cela se compte en millions d'euros et en fort déficit d'image."
T.M.com - Vous avez eu un été plutôt difficile en Corse. La situation actuelle va probablement aggraver les chose ?
P.M. :"Oui indéniablement. La situation de l'Entreprise va nous amener à prendre des mesures de redressement."
T.M.com - Peut-on à l'avenir prévenir ce type d'événement de manière à préserver la relation agence-client ?
P.M. :"C'est tout le sens du débat sur la prévention des conflits et il est sûr qu'à l'avenir ce critère sera déterminant dans notre secteur d'activité. De même que la relation agence-client reste un élément fondamental de notre réussite commerciale."
Pierre Marcy :"En 6 mois c'est le 2ème conflit dur mené par le Syndicat des Travailleurs Corses (STC). Il faut rappeler qu'à l'automne 2003 une consultation des personnels navigants avait permis de dégager une large majorité (plus de 73% de votants) favorable au nouvel "Accord marins" et de ce fait permis à la SNCM de percevoir la 1ère tranche du montant de sa recapitalisation.
Le STC s'était opposé à cet accord."
T.M.com - On a parlé d'une grève "politique". Qu'est que cela signifie ?
P.M. :"Comment pouvons-nous en parler autrement alors qu'aujourd'hui, et je cite une dépêche AFP "le principal parti indépendantiste Corsica Nazione-Independenza a appelé à rejoindre les grévistes pour réclamer une issue prenant en compte les intérêts collectifs du peuple corse".
Nous sommes loin de revendications sociales : le point de départ étant, je le rappelle, une revendication du personnel sédentaire de l'agence de Nice puis ensuite d'Ajaccio et Bastia.
Le vrai problème est celui du devenir de la SNCM. Nous ne pouvons pas vivre sur un mono-marché et devons nous diversifier. Les résultats très encourageants de notre déploiement récent vers les lignes du Maghreb en sont un exemple..."
Je rappelle que la SNCM est un acteur économique essentiel pour l'île :
- 7ème employeur avec plus de 800 salariés résidant en Corse, et plus de 2.000 emplois générés par son activité économique,
- 56,5 Millions d'euros de retombées économiques,
- plus de 130 entreprises insulaires, fournisseurs de la SNCM,
- près de 100 partenariats touristiques avec des hôtels ou des résidences de tourisme."
T.M.com - Comment voyez-vous l'évolution de ce mouvement dont on dit qu'il s'enlise et pourrait durer et quel type de mesures envisagez-vous ?
P.M. :"Le problème actuel est effectivement celui de pouvoir exploiter nos navires qui sont bloqués illégalement. Nous attendons l'application très rapidement de décisions de justice nous permettant de retrouver notre liberté d'exploitation.
Sur le plan du dialogue, c'est le STC qui a fermé la porte à des propositions très concrètes concernant la revalorisation des rémunérations de salariés des agences portuaires."
T.M.com - Par rapport aux agences de voyage, comment peuvent-elles expliquer ce type de défaillance à leur clientèle ?
P.M. :"Expliquer ce type de situation est toujours difficile. Tout d'abord, je me mets à la place des professionnels et des clients et les prie au nom de la SNCM d'accepter nos excuses. Je crois que ce qu'il faut mesurer c'est que nous, nos clients, les agences et ... la Corse au sortir d'une mauvaise saison sont fortement pénalisés.
Je souhaite que les agences comprennent notre position qui n'est pas facile, se rendent compte que cette situation dépasse largement le cadre de l'Entreprise et le disent à leurs clients. J'invite d'ailleurs les agences à contacter nos délégations commerciales qui sont à leur disposition :
Paris - 01 49 24 24 10
Lyon - 04 72 41 61 00
Marseille - 04 91 56 33 15
Corse - 04 95 54 66 30
T.M.com - A combien évaluez-vous le "coût" de ce type de mouvement social ?
P.M. :"Il est prématuré de donner un chiffre mais cela se compte en millions d'euros et en fort déficit d'image."
T.M.com - Vous avez eu un été plutôt difficile en Corse. La situation actuelle va probablement aggraver les chose ?
P.M. :"Oui indéniablement. La situation de l'Entreprise va nous amener à prendre des mesures de redressement."
T.M.com - Peut-on à l'avenir prévenir ce type d'événement de manière à préserver la relation agence-client ?
P.M. :"C'est tout le sens du débat sur la prévention des conflits et il est sûr qu'à l'avenir ce critère sera déterminant dans notre secteur d'activité. De même que la relation agence-client reste un élément fondamental de notre réussite commerciale."