TourMaG.com - Commençons par les tristes actualités du ciel français. Quelle est votre vision sur l’état du pavillon tricolore et, forcément, la situation actuelle d’Aigle Azur ?
Hervé Pierret : Ce qui se passe est tragique. On vit aujourd’hui dans un monde de guerriers et ça me fait beaucoup de peine de voir des amis, et le pavillon français de manière plus générale, dans des situations aussi préoccupantes.
Si certaines réussites comme celle du groupe Dubreuil font plaisir à voir, il y a de manière générale trop d’entraves et de difficultés à la bonne santé du pavillon. Je ne peux que souhaiter à Aigle Azur de trouver des repreneurs sérieux.
TourMaG.com - Vous venez de votre côté de fêter votre 3e décennie de vol et de rendre hommage à tous ceux qui ont bâti Air Corsica. Quelles ont été les grandes phases de l’histoire de la compagnie ? Comment résumer ces 30 années d’histoire ?
Hervé Pierret : La compagnie a été créée en 1989, son premier vol a eu lieu en 1990. Deux ans plus tard, des avions à réacteurs, des Fokker 100, ont rejoint notre flotte d’ATR.
Nous avions par ailleurs été les premiers opérateurs des ATR 72.
En 2002, nous sommes passés à plus de 100 sièges avec l’arrivée des A319 puis des A320. De 2 avions en 1990, nous sommes passés à 9 en 2000 puis à 13 aujourd’hui.
Cette sagesse dans notre croissance nous permet un développement maîtrisé. Je résumerai ces 30 ans comme marqués par cette gestion pleine de bon sens et de pragmatisme, en bon père de famille.
Hervé Pierret : Ce qui se passe est tragique. On vit aujourd’hui dans un monde de guerriers et ça me fait beaucoup de peine de voir des amis, et le pavillon français de manière plus générale, dans des situations aussi préoccupantes.
Si certaines réussites comme celle du groupe Dubreuil font plaisir à voir, il y a de manière générale trop d’entraves et de difficultés à la bonne santé du pavillon. Je ne peux que souhaiter à Aigle Azur de trouver des repreneurs sérieux.
TourMaG.com - Vous venez de votre côté de fêter votre 3e décennie de vol et de rendre hommage à tous ceux qui ont bâti Air Corsica. Quelles ont été les grandes phases de l’histoire de la compagnie ? Comment résumer ces 30 années d’histoire ?
Hervé Pierret : La compagnie a été créée en 1989, son premier vol a eu lieu en 1990. Deux ans plus tard, des avions à réacteurs, des Fokker 100, ont rejoint notre flotte d’ATR.
Nous avions par ailleurs été les premiers opérateurs des ATR 72.
En 2002, nous sommes passés à plus de 100 sièges avec l’arrivée des A319 puis des A320. De 2 avions en 1990, nous sommes passés à 9 en 2000 puis à 13 aujourd’hui.
Cette sagesse dans notre croissance nous permet un développement maîtrisé. Je résumerai ces 30 ans comme marqués par cette gestion pleine de bon sens et de pragmatisme, en bon père de famille.
Une saison été 2019 compliquée en Corse
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TourMaG.com - Comment se comporte la compagnie économiquement et comment se passe la saison touristique en Corse ?
Hervé Pierret : Notre dernier exercice, terminé le 31 mars 2019, a encore une fois été bénéficiaire avec 1,4 million d’euros de résultat net.
Mais très honnêtement la saison d’été 2019 ne restera pas dans les mémoires, l’été n’a pas été bon, en particulier le mois de juillet. Il y a une pression à la baisse sur les volumes et surtout sur les prix.
TourMaG.com - A quoi est-ce dû ? Est-ce que la concurrence des low cost se fait de plus en plus sentir en Corse ?
Hervé Pierret : Non, nous sommes habitués à cette concurrence car les low cost volent toutes en Corse depuis le début de la décennie et nous ne voulons pas leur laisser notre part du gâteau.
C’est une émulation positive qui nous a permis de revoir nos tarifs et affirmer notre positionnement : le spécialiste qualitatif de la Corse, c’est bien nous.
Il faut rappeler que nous restons un tout petit marché touristique à côté des autres îles méditerranéennes, et que, à côté de notre mission de service public pour les insulaires (Air Corsica est subventionnée sur ses liaisons vers Marseille, Nice et Orly, ndlr), nous sommes assez dépendants des flux touristiques.
TourMaG.com - Donc l’enjeu pour une compagnie comme la vôtre est-il d’aller capter de nouveaux marchés ?
Hervé Pierret : Tout à fait, cela ne fait que 2 ans qu’Air Corsica vole à l’international : Bruxelles, Londres et, depuis cet été, Porto.
En 2 ans, nous sommes passés de rien à tout, nous avons créé une demande. Grâce à nos 4 lignes vers Londres, nous avons multiplié par 3 le marché britannique et attiré 45 000 passagers supplémentaires.
L’enjeu est donc de chercher de nouveaux marchés, sans oublier notre ADN et fonds de commerce qu’est le service public. Le marché français compte pour 90% de nos activités et l’international reste encore embryonnaire dans l’île, ne l’oublions pas.
Mais nous voulons évidemment pousser ces liaisons, nous regardons toutes les opportunités à 2 ou 3 heures de vol maximum, dans des zones à fort pouvoir d’achat.
Les marchés germanophones nous intéressent ainsi beaucoup : Hambourg, Munich, Zurich, Vienne… Nous restons prudents et opportunistes, et comptons sur l’arrivée de nos 2 A320 Neo en cette fin d’année.
Hervé Pierret : Notre dernier exercice, terminé le 31 mars 2019, a encore une fois été bénéficiaire avec 1,4 million d’euros de résultat net.
Mais très honnêtement la saison d’été 2019 ne restera pas dans les mémoires, l’été n’a pas été bon, en particulier le mois de juillet. Il y a une pression à la baisse sur les volumes et surtout sur les prix.
TourMaG.com - A quoi est-ce dû ? Est-ce que la concurrence des low cost se fait de plus en plus sentir en Corse ?
Hervé Pierret : Non, nous sommes habitués à cette concurrence car les low cost volent toutes en Corse depuis le début de la décennie et nous ne voulons pas leur laisser notre part du gâteau.
C’est une émulation positive qui nous a permis de revoir nos tarifs et affirmer notre positionnement : le spécialiste qualitatif de la Corse, c’est bien nous.
Il faut rappeler que nous restons un tout petit marché touristique à côté des autres îles méditerranéennes, et que, à côté de notre mission de service public pour les insulaires (Air Corsica est subventionnée sur ses liaisons vers Marseille, Nice et Orly, ndlr), nous sommes assez dépendants des flux touristiques.
TourMaG.com - Donc l’enjeu pour une compagnie comme la vôtre est-il d’aller capter de nouveaux marchés ?
Hervé Pierret : Tout à fait, cela ne fait que 2 ans qu’Air Corsica vole à l’international : Bruxelles, Londres et, depuis cet été, Porto.
En 2 ans, nous sommes passés de rien à tout, nous avons créé une demande. Grâce à nos 4 lignes vers Londres, nous avons multiplié par 3 le marché britannique et attiré 45 000 passagers supplémentaires.
L’enjeu est donc de chercher de nouveaux marchés, sans oublier notre ADN et fonds de commerce qu’est le service public. Le marché français compte pour 90% de nos activités et l’international reste encore embryonnaire dans l’île, ne l’oublions pas.
Mais nous voulons évidemment pousser ces liaisons, nous regardons toutes les opportunités à 2 ou 3 heures de vol maximum, dans des zones à fort pouvoir d’achat.
Les marchés germanophones nous intéressent ainsi beaucoup : Hambourg, Munich, Zurich, Vienne… Nous restons prudents et opportunistes, et comptons sur l’arrivée de nos 2 A320 Neo en cette fin d’année.
Faire de la Corse une "île verte exemplaire"
TourMaG.com - Nouer de plus en plus d’alliances avec d’autres transporteurs, est-ce aussi une solution ?
Hervé Pierret : Nous nous ouvrons de plus en plus à d’autres compagnies en effet, surtout à Marseille et Nice.
Au-delà de nos partenariats historiques avec la RAM ou Tunisair, nous comptons aussi désormais Emirates, British Airways ou encore Air Austral à Marseille et La Compagnie à Nice. La prochaine étape étant le futur grand groupe Air Canada.
TourMaG.com - Comment se porte le dialogue social avec vos 700 employés, en particulier avec vos PNC, à l’origine de préavis de grève ces derniers mois ? Comment avez-vous répondu concrètement à leurs attentes ?
Hervé Pierret : Un accord de 5 ans a été signé. Il y a en effet eu des hauts et des bas récemment, c’est une chose normale.
Nous restons une compagnie à taille humaine, nous pouvons nous dire les choses en face, cela facilite le dialogue.
Avec les PNC, nous avons travaillé sur tous les registres : évolution des rémunérations et conditions d’emploi, processus de gestion des réserves… nous y avons passé des mois.
TourMaG.com - Pour finir, comment imaginez-vous Air Corsica dans 10 ans ?
Hervé Pierret : Belle question ! J’oserai dire qu’il nous faut rester dans la continuité de cette gestion en bon père de famille, en continuant le développement du tissu insulaire.
Je vois aussi une modernisation de la flotte, une extension petit à petit du réseau à toute l’Europe et surtout, une réponse au défi écologique qui touche l’aviation. Air Corsica contribuera à faire de la Corse une île verte exemplaire !
Hervé Pierret : Nous nous ouvrons de plus en plus à d’autres compagnies en effet, surtout à Marseille et Nice.
Au-delà de nos partenariats historiques avec la RAM ou Tunisair, nous comptons aussi désormais Emirates, British Airways ou encore Air Austral à Marseille et La Compagnie à Nice. La prochaine étape étant le futur grand groupe Air Canada.
TourMaG.com - Comment se porte le dialogue social avec vos 700 employés, en particulier avec vos PNC, à l’origine de préavis de grève ces derniers mois ? Comment avez-vous répondu concrètement à leurs attentes ?
Hervé Pierret : Un accord de 5 ans a été signé. Il y a en effet eu des hauts et des bas récemment, c’est une chose normale.
Nous restons une compagnie à taille humaine, nous pouvons nous dire les choses en face, cela facilite le dialogue.
Avec les PNC, nous avons travaillé sur tous les registres : évolution des rémunérations et conditions d’emploi, processus de gestion des réserves… nous y avons passé des mois.
TourMaG.com - Pour finir, comment imaginez-vous Air Corsica dans 10 ans ?
Hervé Pierret : Belle question ! J’oserai dire qu’il nous faut rester dans la continuité de cette gestion en bon père de famille, en continuant le développement du tissu insulaire.
Je vois aussi une modernisation de la flotte, une extension petit à petit du réseau à toute l’Europe et surtout, une réponse au défi écologique qui touche l’aviation. Air Corsica contribuera à faire de la Corse une île verte exemplaire !