Hilton Polynésie : deux Françaises hôtelières du bout du monde

Karine Peyras a navigué pendant une quinzaine d’année en franchissant un à un tous les échelons.

Cette carrière maritime, débutée comme femme de chambre à bord de Mermoz, elle l’a terminée comme General Manager du magnifique Paul Gauguin (168 cabines, 320 passagers, 210 membres d’équipage) qui navigue à travers les archipels polynésiens.

Voici 3 ans Karine Peyras fut engagée comme directrice adjointe au Hilton de Bora Bora. Elle en est la directrice générale depuis septembre 2012.

Les parents de Karine Peyras tenaient le Buffet de la Gare de Lourdes, un métier où on se lève tôt et où on ne compte pas ses heures.

Ce fut sa première formation.

BTS Tourisme en poche, elle entre dans le métier en embarquant comme femme de chambre sur Mermoz - un must de la croisière dans les années 90 - avec la ferme intention de parcourir le vaste monde.

Objectif atteint.

La voici aujourd’hui à la tête d’un hôtel haut de gamme qui offre l’une des plus importantes capacités de la Polynésie Française.

Etre femme à un poste souvent occupé par des hommes pour diriger des Polynésiens, ça se vit comment ?

« Il faut, comme partout, respecter ses collaborateurs. Ma promotion a été acceptée avec enthousiasme. Le fait que je sois française est ici très apprécié ».

A 260 kilomètres de Tahiti, porte d’entrée de la Polynésie française, Bora Bora est composée d’une île principale et d’une vingtaine de tomus (îlots).

Six d’entre eux sont habités. Ce mini archipel de carte postale est protégé par une barrière de corail. Une seule passe navigable fait face au village principal, Vaitape.

Ouvert en 2002, franchisé depuis janvier 2009, le Hilton Nui Resort & Spa de Bora Bora est situé sur le très verdoyant Motu Toopua à 30 minutes en bateau du motu « aéroport ».

Son propriétaire est Polynésien, un Chinois de la famille Wan, un nom célèbre là-bas pour avoir grandement contribué au lancement et au développement de la fameuse perle noire aux reflets verts.

L’accueil, la réception et l’ensemble de la conception du Hilton Bora Bora Nui Resort et de son magnifique Spa sont en harmonie avec la tradition polynésienne.

Ici, la nature est reine et on la respecte. Petit bémol toutefois pour la décoration des chambres, un peu sombre.

Des travaux de rénovation doivent être entrepris en 2013. Un nouveau mobilier est prévu. Le « plus » : la table, simplement remarquable

Le Hilton Bora Bora Nui Resort & Spa est composé de 122 suites (de 75 à 120 m2), dont 86 sur pilotis avec accès direct au lagon. Les autres sont réparties sur la plage de sable blanc et dans la colline à la végétation luxuriante qui domine le « plus beau lagon du monde ».

Les Américains du nord sont ses premiers clients suivis par les Japonais.

Leur durée moyenne de séjour est de, respectivement, 6 et 8 nuits. Les touristes français arrivent en 3e position. Favorisant la découverte de plusieurs îles, ils ne séjournent que 4 nuits.

En 2012, le taux de remplissage du Hilton de Bora Bora a été de 65 %. Karine Peyras doute de pouvoir faire mieux en 2013. « Avant et après les fêtes de fin d’année les réservations sont faibles. Il faudra attendre les fêtes de juillet et août prochain pour faire le plein ».

Le décor paradisiaque de Polynésie n’épargne pas ses professionnels du tourisme. Comme partout dans le monde, les remplissages et les recettes dépendent des fluctuations des marchés, des crises et des catastrophes naturelles.

Dans les îles Sous-le-Vent, Oli a laissé des traces.

A Bora Bora le fameux Lagoon Resort en partie détruit en 2010 est resté à l’abandon. Pour des raisons liées à la gestion ou aux difficultés de commercialisation deux autres hôtels de Bora Bora dont son fameux Club Med sont fermés.

A 2 heures d’avion de Papeete, Tikehau est un atoll perdu dans l’archipel des Tuamotu. Quant au Pearl Beach Resort, sur son motu de 4 hectares, loin de tout, il est un petit bout de paradis frangé de sable rose. 20 minutes de bateau le séparent de l’île principale qui ne dépasse pas les 900 mètres et du village Tuherahera où, en comptant large, vivent 500 habitants.

« Pour bien y vivre il faut savoir ce qu’on y trouve. Ici, la durée moyenne de séjour est de 3 nuits» dit Anne Trang Thang, directrice de l’hôtel depuis 18 mois.

Sortie de l’Ecole Hôtelière de Lausanne avant d’arriver dans l’archipel des Tuamotu, elle a exercé son métier à Lausanne, Paris, La Baule ainsi que les Dolomites.

Elle s’est aujourd’hui adaptée à une organisation quasi autarcique et au système D parfois nécessaires pour vivre sur son îlot magnifiquement isolé.

Ici tout vient de Tahiti, par air (un vol quotidien Air Tahiti Nui) ou par mer.

L’hôtel est composé de 37 farés

Pour l’eau, l’hôtel composé de 37 farés possède son système de dessalement de la mer par osmose.

Pour l’électricité, un câble sous-marin relie le resort au village mais, au cas où, trois générateurs sont à disposition sur place.

Il possède son propre abri cyclonique. La « civilisation » représentée par le village de Tuherahera et son dispensaire médical sont à une vingtaine de minutes de bateau. Inaccessible quand le temps se fait mauvais.

Le plus important employeur de Tikehau

Anne Trang Thang est certainement l’un des employeurs, directs et induits, les plus importants de l’atoll.

Son équipe et composée d’une cinquantaine de personnes. Ils sont dix à vivre en permanence sur le site, les autres rentrent en bateau au village tous les soirs pour revenir le matin.

A partir de ces données particulières, elle assure la gestion du personnel, une gestion soumise à la réglementation français. Ici c’est 35 heures + 4. Pas simple.

Construit en 2002 le Pearl Resort de Tikehau a été entièrement rénové en 2011. Il offre 37 bungalows construits sur pilotis ou sur le sable rose ombragé de cocotiers.