Le Dewoitine 338 est déployé sur l’Europe (22 sièges), l’Afrique (15) et l’Extrême-Orient (12). C’est l’appareil du grand décollage d’Air France - DR : Collection Musée Air France
Tout commence avec les pionniers français du transport aérien. Pilotes et passagers participent ensemble à l’aventure.
La doyenne des compagnies est la Générale Transaérienne, créée en 1909. A son programme, des promenades à bord de dirigeables et d’hydravions.
C’est ensuite cap au Sud vers le Maroc, le Sénégal et l’Amérique du Sud avec les lignes Latécoère (future Aéropostale).
Puis cap à l’Est vers Prague, Varsovie, Moscou puis Constantinople pour la Compagnie France-Roumanie (future CIDNA).
Les lignes Farman (future Société Générale de Transport Aérien - SGTA) misent sur l'Europe septentrionale : Bruxelles puis Amsterdam, Copenhague et Berlin.
Air Union (fusion des Messageries Aériennes et des Grands Express Aériens) vole vers Londres et se concentre sur l'axe de l'Europe des affaires, avec des liaisons vers Lyon, Marseille, Genève, Antibes, Ajaccio et Tunis.
Encore plus à l’Est, Air Orient, ligne prestigieuse, relie en 1933 Paris à Saigon.
En dépit d’une clientèle encore confidentielle (à peine 7 000 passagers recensés en 1922), les lignes se déploient.
Sous l’impulsion du Ministre de l’Air, Pierre Cot, ces compagnies vont faire cause commune et se réunir par fusion-acquisition au sein d’une seule compagnie nationale, Air France.
Le baptême est officiellement célébré le 7 octobre 1933 au Bourget, qui restera le plateforme de la compagnie jusqu’à son transfert sur le site d’Orly au début des années 1950.
La compagnie installe son siège au 2 rue Marbeuf à Paris, dans les locaux d’Air Orient. Le choix du logo se porte sur l’emblème d’Air Orient, un cheval ailé à queue de dragon.
Ernest Roume, premier président de la compagnie, est un haut-fonctionnaire colonial, ancien gouverneur général en Indochine.
La doyenne des compagnies est la Générale Transaérienne, créée en 1909. A son programme, des promenades à bord de dirigeables et d’hydravions.
C’est ensuite cap au Sud vers le Maroc, le Sénégal et l’Amérique du Sud avec les lignes Latécoère (future Aéropostale).
Puis cap à l’Est vers Prague, Varsovie, Moscou puis Constantinople pour la Compagnie France-Roumanie (future CIDNA).
Les lignes Farman (future Société Générale de Transport Aérien - SGTA) misent sur l'Europe septentrionale : Bruxelles puis Amsterdam, Copenhague et Berlin.
Air Union (fusion des Messageries Aériennes et des Grands Express Aériens) vole vers Londres et se concentre sur l'axe de l'Europe des affaires, avec des liaisons vers Lyon, Marseille, Genève, Antibes, Ajaccio et Tunis.
Encore plus à l’Est, Air Orient, ligne prestigieuse, relie en 1933 Paris à Saigon.
En dépit d’une clientèle encore confidentielle (à peine 7 000 passagers recensés en 1922), les lignes se déploient.
Sous l’impulsion du Ministre de l’Air, Pierre Cot, ces compagnies vont faire cause commune et se réunir par fusion-acquisition au sein d’une seule compagnie nationale, Air France.
Le baptême est officiellement célébré le 7 octobre 1933 au Bourget, qui restera le plateforme de la compagnie jusqu’à son transfert sur le site d’Orly au début des années 1950.
La compagnie installe son siège au 2 rue Marbeuf à Paris, dans les locaux d’Air Orient. Le choix du logo se porte sur l’emblème d’Air Orient, un cheval ailé à queue de dragon.
Ernest Roume, premier président de la compagnie, est un haut-fonctionnaire colonial, ancien gouverneur général en Indochine.
L’Indochine à 5 jours de Paris
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Air France hérite de 259 avions, issus pour beaucoup des premières heures de l’aviation commerciale, tel le légendaire Potez 25.
Héros de l’Aéropostale dans la Cordillère des Andes, il est doté d’un seul moteur. Il a un rayon d’action de 500 km, une vitesse de croisière de 170 km/h et peut accueillir 2 passagers, pilote compris.
Un an plus tard, Air France s’est séparée de plus d’un tiers de ses avions originels au profit d’appareils plus puissants dont le Dewoitine 338 (25 exemplaires) commercialisé en 3 versions : 12, 15 et 22 sièges.
C’est l’appareil du grand décollage d’Air France, le fleuron de sa flotte d’avant-guerre. Avec lui, l’Indochine est à cinq jours de Paris en version 12 sièges dont 5 « chaises longues ».
En 1935, Paul Tirard succède à Ernest Roume. Modèle de haut-fonctionnaire passé aux affaires, il présidera Air France jusqu’en 1939.
Le 10 juillet 1935, la Postale est confiée à Air Bleu, créée par le ministère des PTT.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, le perfectionnement des équipements et le balisage permettent un réseau postal de nuit capable de concurrencer le Chemin de Fer par sa rapidité. La flotte compte 85 avions ou hydravions, tous de fabrication française à l'exception d'un DC3.
Alger, Tunis, le Maroc sont accessibles quotidiennement. Il y a même un Paris-Londres - axe clé de l’Europe des affaires - toutes les heures.
A bord du Bloch 220 (300 km/h en vitesse de croisière), les deux villes ne sont qu’à 1h15 l’une de l’autre, alors que l’Amérique du Nord reste inexploitée.
Air France s’est affirmée comme une compagnie majeure, avec 85 escales. Elle est le troisième réseau mondial. Les principaux constructeurs siègent au conseil d’administration, au grand dam des dirigeants d’Air France.
Héros de l’Aéropostale dans la Cordillère des Andes, il est doté d’un seul moteur. Il a un rayon d’action de 500 km, une vitesse de croisière de 170 km/h et peut accueillir 2 passagers, pilote compris.
Un an plus tard, Air France s’est séparée de plus d’un tiers de ses avions originels au profit d’appareils plus puissants dont le Dewoitine 338 (25 exemplaires) commercialisé en 3 versions : 12, 15 et 22 sièges.
C’est l’appareil du grand décollage d’Air France, le fleuron de sa flotte d’avant-guerre. Avec lui, l’Indochine est à cinq jours de Paris en version 12 sièges dont 5 « chaises longues ».
En 1935, Paul Tirard succède à Ernest Roume. Modèle de haut-fonctionnaire passé aux affaires, il présidera Air France jusqu’en 1939.
Le 10 juillet 1935, la Postale est confiée à Air Bleu, créée par le ministère des PTT.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, le perfectionnement des équipements et le balisage permettent un réseau postal de nuit capable de concurrencer le Chemin de Fer par sa rapidité. La flotte compte 85 avions ou hydravions, tous de fabrication française à l'exception d'un DC3.
Alger, Tunis, le Maroc sont accessibles quotidiennement. Il y a même un Paris-Londres - axe clé de l’Europe des affaires - toutes les heures.
A bord du Bloch 220 (300 km/h en vitesse de croisière), les deux villes ne sont qu’à 1h15 l’une de l’autre, alors que l’Amérique du Nord reste inexploitée.
Air France s’est affirmée comme une compagnie majeure, avec 85 escales. Elle est le troisième réseau mondial. Les principaux constructeurs siègent au conseil d’administration, au grand dam des dirigeants d’Air France.
Les années sombres
De 1939 à 1944, Léon Pujo, officier de carrière, assure la présidence de la compagnie. Il assiste à son démantèlement par les forces d’occupation.
Mais parallèlement à une « Air France occupée », il se constitue une « Air France libre ».
Le lieutenant colonel Lionel de Marmier regroupe à Damas une dizaine d’agents Air France et remet en état une flotte disparate laissée sur les terrains du Proche Orient.
Le 8 septembre 1941, un Dewoitine 338 effectue le premier vol entre Damas et Rayak (Syrie). Mis au service de la France libre, les appareils contribueront à la libération du territoire national.
A la fin de la guerre, la flotte d’Air France est obsolète et en partie décimée. Tout est à reconstruire.
Le 26 juin 1945, dans l’immédiat après-guerre, Air France prend le statut de compagnie nationale. L’État est alors directement impliqué dans son fonctionnement.
Marqué par des débats houleux au Parlement, le vote se traduit par l’adoption d’un cadre plus libéral, qui rend à l’entreprise une personnalité morale de droit privé.
Mais parallèlement à une « Air France occupée », il se constitue une « Air France libre ».
Le lieutenant colonel Lionel de Marmier regroupe à Damas une dizaine d’agents Air France et remet en état une flotte disparate laissée sur les terrains du Proche Orient.
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Renaissance et premières hôtesses de l’air au « visage avenant »
En 1945, la plupart des pays européens sont déjà dotés d’une compagnie nationale, à l’instar de KLM aux Pays-Bas (future partenaire), nationalisée dès 1919.
Le 24 juin 1946, un DC4 réalise le premier vol commercial entre Paris et New York. Le trajet dure près de 18 heures dans des conditions de confort très relatives. Le paquebot conserve encore sa suprématie.
L’expansion de l’aérien va se révéler spectaculaire. En 1949, plus de 20 millions de passagers seront transportés dans le monde. Ils étaient 6 millions en 1945 !
De 1948 à 1961, Max Hymans prend les rênes de la compagnie. Il est le président de la renaissance d’ Air France.
Ingénieur passé de la politique au transport aérien, figure restée légendaire, il va profondément marquer l’histoire de la compagnie.
Avec lui, le réseau est restructuré. Il privilégie les lignes long-courrier. En Métropole, seules deux lignes sont conservées : Paris-Lyon-Marseille et Paris-Nice.
La flotte est renouvelée. Max Hymans n’hésite pas à s’opposer à la volonté du Gouvernement qui demande des appareils de construction française.
Il commande aux Etats-Unis des avions de nouvelle génération comme les Douglas DC-4, puis la gamme des Lockheed Constellation.
L’arrivée des nouveaux appareils s’accompagne de progrès en matière de confort (sièges réglables, climatisation) et de services, avec les premiers repas chauds.
Pour faire fonctionner l’entreprise en plein essor, on embauche massivement. Au 1er janvier 1946, Air France emploie 6 000 agents. Trois ans plus tard, ils sont près de 14 000 ! Parmi eux, les premières hôtesses de l’air.
La compagnie cherche à féminiser son personnel commercial, un usage apparu aux Etats-Unis dès 1930.
Ses premières hôtesses doivent avoir entre 21 et 30 ans, « le visage avenant », de la personnalité, de la distinction et être célibataire (règle en vigueur jusqu’en 1963). Elles doivent mesurer plus de 1,55 mètre et moins de 1,70 mètre. Elles sont souvent d’anciennes infirmières-pilotes secouristes de l’Air.
Le 24 juin 1946, un DC4 réalise le premier vol commercial entre Paris et New York. Le trajet dure près de 18 heures dans des conditions de confort très relatives. Le paquebot conserve encore sa suprématie.
L’expansion de l’aérien va se révéler spectaculaire. En 1949, plus de 20 millions de passagers seront transportés dans le monde. Ils étaient 6 millions en 1945 !
De 1948 à 1961, Max Hymans prend les rênes de la compagnie. Il est le président de la renaissance d’ Air France.
Ingénieur passé de la politique au transport aérien, figure restée légendaire, il va profondément marquer l’histoire de la compagnie.
Avec lui, le réseau est restructuré. Il privilégie les lignes long-courrier. En Métropole, seules deux lignes sont conservées : Paris-Lyon-Marseille et Paris-Nice.
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L’arrivée des nouveaux appareils s’accompagne de progrès en matière de confort (sièges réglables, climatisation) et de services, avec les premiers repas chauds.
Pour faire fonctionner l’entreprise en plein essor, on embauche massivement. Au 1er janvier 1946, Air France emploie 6 000 agents. Trois ans plus tard, ils sont près de 14 000 ! Parmi eux, les premières hôtesses de l’air.
La compagnie cherche à féminiser son personnel commercial, un usage apparu aux Etats-Unis dès 1930.
Ses premières hôtesses doivent avoir entre 21 et 30 ans, « le visage avenant », de la personnalité, de la distinction et être célibataire (règle en vigueur jusqu’en 1963). Elles doivent mesurer plus de 1,55 mètre et moins de 1,70 mètre. Elles sont souvent d’anciennes infirmières-pilotes secouristes de l’Air.
Les années 1950, âge d’or de l’aviation à hélices
Les services de luxe d’Air France sont de plus en plus prisés par la clientèle internationale. Ici, un repas en Constellation - DR : Collection Musée Air France
Breguet, Viscount et Lockheed Constellation renouvellent la flotte. Les avions moins performants sont relégués sur les lignes mineures.
Le réseau international se structure à partir de la nouvelle plateforme d’Orly Sud, avec l'arrivée des DC-4.
En à peine 3 ans, Air France reprend sa place dans le concert des compagnies internationales, où la concurrence s’exacerbe.
En France, 24 compagnies privées sont alors recensées (dont UAT - Union Aéromaritime de Transport, concurrent sérieux sur l’Afrique - et TAI - Transports Aériens Intercontinentaux).
Les services de luxe d’Air France sont de plus en plus prisés par la clientèle internationale.
L'un des meilleurs exemples est le « Parisien spécial » vers New York, quintessence du raffinement français avec cabines privées, repas gastronomiques, accueil au Champagne. Air France devient l’ambassadrice de la gastronomie française. Elle recrute des grands chefs.
Avant l’arrivée prochaine des jets, c’est l’âge d’or de l’aviation à hélices.
Au terme d’une décennie prodigieuse, Air France se classe au 6e rang des compagnies mondiales pour son trafic passagers juste derrière les grandes compagnies américaines.
Elle est l’une des premières compagnies européennes à commander massivement des jets, 10 Boeing 707 et 12 Caravelle dès 1956.
Elle est prête à prendre sa part dans la démocratisation du transport aérien.
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En à peine 3 ans, Air France reprend sa place dans le concert des compagnies internationales, où la concurrence s’exacerbe.
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Retrouvez tous les articles consacrés à la saga Air France en cliquant sur ce lien.
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