A l'instar du MUCEM, tous les chantiers ne sont pas encore terminés à Marseille pour 2013 mais les acteurs du tourisme de la région sont confiants et comptent sur cette année pour diversifier leurs clientèles - Photo : Lisa Ricciotti_6477
Comment développer un tourisme culturel sur un territoire dont l'image est largement dominée par le balnéaire dans l'esprit des visiteurs ?
C'est, en somme, le défi que s'attache à relever l'équipe « Tourisme » de l'association MP2013, en charge de l'organisation de « Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture ».
Hugues de Cibon, directeur de ce service qui compte 3 collaborateurs, a rapidement évalué l'ampleur de la tache à accomplir.
"Nous nous sommes rendus compte qu'il est presque plus difficile de compléter une image que d'en créer une nouvelle", explique-t-il.
Alors, pour mettre toutes les chances de son côté, il a décidé de "suivre une approche très marketing".
Après avoir consulté des enquêtes sur les raisons de venue des visiteurs en Provence qui démontrent "que la thématique culturelle arrive très loin derrière le soleil, les calanques et la mer", l'association a mené une véritable étude de marché.
"Nous avons commencé par analyser nos forces, nos faiblesses et nos spécificités, rappelle Hugues de Cibon. Nous avons ensuite étudié les cibles, les demandes particulières et nous avons essayé de comprendre comment nous pouvions nous positionner au milieu de tout cela."
L'objectif de l'opération est de déterminer un axe de communication et de promotion clair qui illustre le "bénéfice client" que peut apporter MP2013 à ces éventuels nouveaux touristes.
C'est, en somme, le défi que s'attache à relever l'équipe « Tourisme » de l'association MP2013, en charge de l'organisation de « Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture ».
Hugues de Cibon, directeur de ce service qui compte 3 collaborateurs, a rapidement évalué l'ampleur de la tache à accomplir.
"Nous nous sommes rendus compte qu'il est presque plus difficile de compléter une image que d'en créer une nouvelle", explique-t-il.
Alors, pour mettre toutes les chances de son côté, il a décidé de "suivre une approche très marketing".
Après avoir consulté des enquêtes sur les raisons de venue des visiteurs en Provence qui démontrent "que la thématique culturelle arrive très loin derrière le soleil, les calanques et la mer", l'association a mené une véritable étude de marché.
"Nous avons commencé par analyser nos forces, nos faiblesses et nos spécificités, rappelle Hugues de Cibon. Nous avons ensuite étudié les cibles, les demandes particulières et nous avons essayé de comprendre comment nous pouvions nous positionner au milieu de tout cela."
L'objectif de l'opération est de déterminer un axe de communication et de promotion clair qui illustre le "bénéfice client" que peut apporter MP2013 à ces éventuels nouveaux touristes.
Mutualisation des moyens
Le territoire de la Capitale européenne de la culture recouvre les communautés urbaines Marseille Provence Métropole (MPM), Pays de Martigues (CAPM), Arles Crau Camargue Montagnette, Pays d’Aubagne et de l’Etoile, Pays d’Aix (CPA) et les villes de Marseille, Aix-en-Provence, Arles, Salon-de-Provence, Istres, et Gardanne - DR : StéphaneBRISSET SAFI
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Finalement, l'option retenue est celle de la collaboration et de la mutualisation des moyens entre les différents acteurs touristiques du territoire au sein d'une « task force » (CRT, Bouches-du-Rhône Tourisme, Offices de Tourisme, CCI, Club de la Croisière).
Le but étant de se répartir les cibles, les budgets et les opérations de promotion pour accroître la visibilité de l'offre culturelle qui sera développée à Marseille et en Provence, en 2013.
Pour, in fine, inciter les tour opérateurs étrangers à l'inclure dans leurs programmations.
"Nous avons démarché des pros dans toute l'Europe. Nous nous sommes débrouillés pour qu'ils disposent de toute la documentation à jour, détaille le directeur Tourisme de MP2013.
Et il se trouve que cela fonctionne : les retours que nous avons dans la presse spécialisée ou dans l'intégration de notre offre au sein de la programmation des tour-opérateurs étrangers démontrent que nous avons réussi notre coup."
La mission semble donc en passe d'être accomplie. Mais tout le monde reste prudent pour le moment et se défend de crier victoire trop tôt.
Comme le rappellent Dominique Vlasto, adjointe au maire de Marseille en charge du tourisme, et Maxime Tissot, Directeur de l'Office du Tourisme et des Congrès de Marseille (OTCM), il faudra attendre fin 2013 et le moment de faire les comptes pour se congratuler.
Le but étant de se répartir les cibles, les budgets et les opérations de promotion pour accroître la visibilité de l'offre culturelle qui sera développée à Marseille et en Provence, en 2013.
Pour, in fine, inciter les tour opérateurs étrangers à l'inclure dans leurs programmations.
"Nous avons démarché des pros dans toute l'Europe. Nous nous sommes débrouillés pour qu'ils disposent de toute la documentation à jour, détaille le directeur Tourisme de MP2013.
Et il se trouve que cela fonctionne : les retours que nous avons dans la presse spécialisée ou dans l'intégration de notre offre au sein de la programmation des tour-opérateurs étrangers démontrent que nous avons réussi notre coup."
La mission semble donc en passe d'être accomplie. Mais tout le monde reste prudent pour le moment et se défend de crier victoire trop tôt.
Comme le rappellent Dominique Vlasto, adjointe au maire de Marseille en charge du tourisme, et Maxime Tissot, Directeur de l'Office du Tourisme et des Congrès de Marseille (OTCM), il faudra attendre fin 2013 et le moment de faire les comptes pour se congratuler.
« Le gros différentiel peut se faire sur la basse saison »
Car, avec pour principal objectif d'attirer 2 millions de visiteurs en plus en 2013 – soit une hausse d'environ 20% de la fréquentation -, les institutionnels visent haut.
En effet, selon les estimations de l'Union européenne, la moyenne d'augmentation du nombre de touristes est de 15% pendant l'année où une ville est capitale européenne de la culture.
Il faudra donc conserver la clientèle actuelle en essayant de l'attirer dans les manifestations culturelles et, en supplément, faire venir de nouveaux types de visiteurs pour qui les expositions et les spectacles passent avant la farniente.
Pas facile. Surtout que les acteurs qui portent le projet ne veulent pas en rester là. Ils ambitionnent également d'"augmenter la fréquentation du territoire hors période estivale", ajoute Hugues de Cibon.
Pour Maxime Tissot, c'est même là que tout devrait se jouer. "Le gros différentiel peut se faire sur la basse saison, estime-t-il.
Si on est malin, on peut permettre aux hébergements marchands de gagner 20 points sur leur taux annuel d'occupation."
Une problématique que MP2013 a donc intégrée au moment d'établir sa programmation. "Le programme est très équilibré sur l'année, affirme Hugues de Cibon.
Nous n'avons pas non plus renoncé à monter des événements en été parce qu'il est aussi important de tenir compte du fait que beaucoup de visiteurs viendront en cette période parce qu'ils ont l'habitude de venir. Ils ne viendront pas à Marseille parce que la ville est capitale européenne de la culture."
En effet, selon les estimations de l'Union européenne, la moyenne d'augmentation du nombre de touristes est de 15% pendant l'année où une ville est capitale européenne de la culture.
Il faudra donc conserver la clientèle actuelle en essayant de l'attirer dans les manifestations culturelles et, en supplément, faire venir de nouveaux types de visiteurs pour qui les expositions et les spectacles passent avant la farniente.
Pas facile. Surtout que les acteurs qui portent le projet ne veulent pas en rester là. Ils ambitionnent également d'"augmenter la fréquentation du territoire hors période estivale", ajoute Hugues de Cibon.
Pour Maxime Tissot, c'est même là que tout devrait se jouer. "Le gros différentiel peut se faire sur la basse saison, estime-t-il.
Si on est malin, on peut permettre aux hébergements marchands de gagner 20 points sur leur taux annuel d'occupation."
Une problématique que MP2013 a donc intégrée au moment d'établir sa programmation. "Le programme est très équilibré sur l'année, affirme Hugues de Cibon.
Nous n'avons pas non plus renoncé à monter des événements en été parce qu'il est aussi important de tenir compte du fait que beaucoup de visiteurs viendront en cette période parce qu'ils ont l'habitude de venir. Ils ne viendront pas à Marseille parce que la ville est capitale européenne de la culture."
Soigner l'accueil des visiteurs
Tout le défi sera donc faire en sorte qu'ils aient envie de rester au moins une nuit pour profiter du foisonnement culturel de leur station balnéaire.
Dans cette optique, soigner l'accueil apparaît comme primordial. Pour cela, un document baptisé « Marseille Provence 2013, mode d'emploi » est actuellement en cours de finalisation.
"Ce document a pour vocation de donner une réponse aux questions essentielles qui pourrait poser un visiteur au moment de son arrivée sur le territoire et donc donner les moyens au personnel d'accueil d'y répondre sans avoir besoin d'être relayé par une autre personne", décrit Hugues de Cibon.
De son côté, la Chambre de Commerce et d'Industrie Marseille-Provence (CCIMP) a mis en place la démarche « Esprit client ».
Les commerçants marseillais et provençaux qui le souhaitaient ont été l'objet d'un audit sur leur accueil réalisé par un client mystère. Celui-ci leur a ensuite adressé un diagnostic en identifiant les points à améliorer dans ce domaine.
Les professionnels ont ensuite eu la possibilité de suivre une formation et de disposer d'un accompagnement. Des restaurateurs ont, par exemple, ainsi pu recevoir des conseils pour traduire leur carte en anglais.
De plus, ces commerçants seront spécialement labellisés par MP2013 pendant l'année. Une application officielle les géolocalisera et permettra aux visiteurs de les identifier.
Maintenant que les chauffeurs de taxi marseillais se sont mis à apprendre l'anglais, peut-on espérer, d'ici début 2013, pouvoir débattre des dernières tendances de l'art contemporain avec le cafetier du Vieux-Port qui vient de nous servir un pastis bien frais ?
Dans cette optique, soigner l'accueil apparaît comme primordial. Pour cela, un document baptisé « Marseille Provence 2013, mode d'emploi » est actuellement en cours de finalisation.
"Ce document a pour vocation de donner une réponse aux questions essentielles qui pourrait poser un visiteur au moment de son arrivée sur le territoire et donc donner les moyens au personnel d'accueil d'y répondre sans avoir besoin d'être relayé par une autre personne", décrit Hugues de Cibon.
De son côté, la Chambre de Commerce et d'Industrie Marseille-Provence (CCIMP) a mis en place la démarche « Esprit client ».
Les commerçants marseillais et provençaux qui le souhaitaient ont été l'objet d'un audit sur leur accueil réalisé par un client mystère. Celui-ci leur a ensuite adressé un diagnostic en identifiant les points à améliorer dans ce domaine.
Les professionnels ont ensuite eu la possibilité de suivre une formation et de disposer d'un accompagnement. Des restaurateurs ont, par exemple, ainsi pu recevoir des conseils pour traduire leur carte en anglais.
De plus, ces commerçants seront spécialement labellisés par MP2013 pendant l'année. Une application officielle les géolocalisera et permettra aux visiteurs de les identifier.
Maintenant que les chauffeurs de taxi marseillais se sont mis à apprendre l'anglais, peut-on espérer, d'ici début 2013, pouvoir débattre des dernières tendances de l'art contemporain avec le cafetier du Vieux-Port qui vient de nous servir un pastis bien frais ?
"L’insécurité existe à Marseille... mais pas plus qu'ailleurs"
Les médias parlent beaucoup des problèmes d'insécurité à Marseille - Capture d'écran BFMTV.com
Difficile pour les organisateurs de Marseille-Provence 2013 et les institutionnels de nier que la ville - et ses alentours - souffre actuellement d'une réputation plus que sulfureuse.
Les règlements de compte, sur fond de trafic de drogue, s'y multiplient et sont allègrement relayés par les médias nationaux et étrangers.
Mais, selon Dominique Vlasto, adjointe au maire de Marseille chargée du tourisme, cette image ne reflète pas la réalité. "L'insécurité existe en ville (arrachage de colliers, cambriolage...) mais pas plus qu'ailleurs", explique-t-elle.
Le traitement médiatique accordée à l'agglomération à l'heure actuelle ne focalise pas sur l'échéance de 2013. C'est le moins que l'on puisse dire.
"Bien sûr, je ne vais pas dire que cela me fait plaisir que les médias relatent les crimes que se passent ici, continue l'adjointe au maire.
Le problème de Marseille c'est qu'elle ne dispose pas, comme Paris, de banlieues. Tout ça peut avoir un impact négatif. C'est pourquoi nous essayons de véhiculer une meilleure image de la ville. Mais nous nageons malheureusement à contre-courant."
Elle espère ainsi que les festivités culturelles de 2013 permettront à la ville de redorer son blason.
Un espoir qu'elle partage avec Maxime Tissot, Directeur de l'Office de Tourisme et des Congrès de Marseille (OTCM) : "J'ai l'impression qu'il n'y a que des problèmes de drogue à Marseille et qu'il n'y en a pas dans d'autres villes. Que les colliers en or arrachés ne le sont qu'à Marseille et pas dans d'autres villes.
Or, quand j'interroge les journalistes, je vois que les situations sont très difficiles partout. Et ce n'est pas forcément rassurant pour notre pays.
Marseille attire les médias parce que la ville et ses problèmes de mafia et de drogue font vendre des journaux. Mais aujourd'hui, c'est à nous de contrecarrer cette image là qui nous nuit."
Les règlements de compte, sur fond de trafic de drogue, s'y multiplient et sont allègrement relayés par les médias nationaux et étrangers.
Mais, selon Dominique Vlasto, adjointe au maire de Marseille chargée du tourisme, cette image ne reflète pas la réalité. "L'insécurité existe en ville (arrachage de colliers, cambriolage...) mais pas plus qu'ailleurs", explique-t-elle.
Le traitement médiatique accordée à l'agglomération à l'heure actuelle ne focalise pas sur l'échéance de 2013. C'est le moins que l'on puisse dire.
"Bien sûr, je ne vais pas dire que cela me fait plaisir que les médias relatent les crimes que se passent ici, continue l'adjointe au maire.
Le problème de Marseille c'est qu'elle ne dispose pas, comme Paris, de banlieues. Tout ça peut avoir un impact négatif. C'est pourquoi nous essayons de véhiculer une meilleure image de la ville. Mais nous nageons malheureusement à contre-courant."
Elle espère ainsi que les festivités culturelles de 2013 permettront à la ville de redorer son blason.
Un espoir qu'elle partage avec Maxime Tissot, Directeur de l'Office de Tourisme et des Congrès de Marseille (OTCM) : "J'ai l'impression qu'il n'y a que des problèmes de drogue à Marseille et qu'il n'y en a pas dans d'autres villes. Que les colliers en or arrachés ne le sont qu'à Marseille et pas dans d'autres villes.
Or, quand j'interroge les journalistes, je vois que les situations sont très difficiles partout. Et ce n'est pas forcément rassurant pour notre pays.
Marseille attire les médias parce que la ville et ses problèmes de mafia et de drogue font vendre des journaux. Mais aujourd'hui, c'est à nous de contrecarrer cette image là qui nous nuit."
700 millions d'euros d'investissements
L'échéance de 2013 permet à Marseille de développer son espace urbain - Photo : XavierZIMMERMAN
"Marseille 2013, capitale européenne de la culture a permis d'accélérer tous les grands projets de travaux dans la ville." Pour Dominique Vlasto, adjointe au maire de Marseille, chargée du tourisme, 2013 apparaît comme une aubaine pour le développement urbain de Marseille.
Ce que s'empresse de confirmer Maxime Tissot, Directeur de l'Office du Tourisme et des Congrès de Marseille : "Nous n'avons pas connu autant d'investissements à Marseille depuis plusieurs décennies."
Selon ses chiffres, le montant des investissements consentis par le public et le privé en vue, entre autres, de l'échéance de 2013 s'élève à 700 millions d'euros.
Avec pour principaux chantiers le Parc des Expositions (50 millions € en 10 ans par la SAFIM, acteur privé), la rénovation de la cathédrale de la Major (28 millions € investis par un acteur privé), la construction des Terrasses du Port (290 millions par des acteurs privés).
Sans oublier la construction du Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, le MUCEM (investissement de plus de 160 millions € de l’État) et la transformation du Palais du Pharo (investissement de la municipalité).
Ce que s'empresse de confirmer Maxime Tissot, Directeur de l'Office du Tourisme et des Congrès de Marseille : "Nous n'avons pas connu autant d'investissements à Marseille depuis plusieurs décennies."
Selon ses chiffres, le montant des investissements consentis par le public et le privé en vue, entre autres, de l'échéance de 2013 s'élève à 700 millions d'euros.
Avec pour principaux chantiers le Parc des Expositions (50 millions € en 10 ans par la SAFIM, acteur privé), la rénovation de la cathédrale de la Major (28 millions € investis par un acteur privé), la construction des Terrasses du Port (290 millions par des acteurs privés).
Sans oublier la construction du Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, le MUCEM (investissement de plus de 160 millions € de l’État) et la transformation du Palais du Pharo (investissement de la municipalité).
A venir sur le même sujet :
II - L'interview de Maxime Tissot, Directeur de l'Office du Tourisme et des Congrès de Marseille
Marseille-Provence 2013 : "les agences de voyages doivent se tourner plus vers l'import"
III - L'interview de Lucien Salemi, Président du SNAV Méditerranée
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