Air France souffre d’une rentabilité « faible », la moitié de celle de Lufthansa et le tiers de celle de British Airways, par exemple, sa valeur en bourse est « ridicule » (10 fois moins qu’easyjet) et ses capitaux propres sont négatifs - Photo ROB FINLAYSON Air France
Je n’avais jamais assisté à ce genre de séance. Eh bien, c’est assez édifiant, on s’aperçoit quand même que des gens très sérieux se préoccupent certainement des grands problèmes de la nation.
Sans forcément comprendre…
Si j’ai bien compris, nos éminents sénateurs voulaient un peu savoir (ou comprendre) la situation de notre compagnie qui n’est plus nationale, mais qui reste quand même savamment « orchestrée » par notre Etat tout-puissant, même si ce dernier ne détient plus la majorité capitalistique depuis longtemps !
Sans surprise, mais apparemment il connaissait bien ses interlocuteurs, Jean-Marc Janaillac a dressé un tableau plutôt réaliste de la situation d’Air France.
On y apprend bien sûr qu’Air France souffre d’une rentabilité « faible », la moitié de celle de Lufthansa et le tiers de celle de British Airways, par exemple, que sa valeur en bourse est « ridicule » (10 fois moins qu’easyjet) et que ses capitaux propres sont négatifs.
Sans forcément comprendre…
Si j’ai bien compris, nos éminents sénateurs voulaient un peu savoir (ou comprendre) la situation de notre compagnie qui n’est plus nationale, mais qui reste quand même savamment « orchestrée » par notre Etat tout-puissant, même si ce dernier ne détient plus la majorité capitalistique depuis longtemps !
Sans surprise, mais apparemment il connaissait bien ses interlocuteurs, Jean-Marc Janaillac a dressé un tableau plutôt réaliste de la situation d’Air France.
On y apprend bien sûr qu’Air France souffre d’une rentabilité « faible », la moitié de celle de Lufthansa et le tiers de celle de British Airways, par exemple, que sa valeur en bourse est « ridicule » (10 fois moins qu’easyjet) et que ses capitaux propres sont négatifs.
Tiens donc. Sans être un expert en droit des sociétés, quand on a des capitaux propres négatifs, ne doit-on pas déposer le bilan ? Question incongrue, me direz-vous…
Néanmoins, devant ces bons sénateurs, Janaillac se montre calme et serein. Oui, le fossé et le manque de confiance entre direction et salariés est important.
Oui, les charges et les taxes, particulièrement les taxes aéroportuaires d’ADP pèsent lourdement sur la compagnie.
Oui, les compagnies du Golfe et particulièrement Emirates (il citera cette compagnie plusieurs fois) nous mènent une concurrence faussée, elles qui ont reçu des « milliards de subventions » de la part de leurs gouvernement respectifs » (sic).
Mais, soyez rassurés, mes bons sénateurs, Jean-Marc Janaillac a un projet…
Pas un plan, parce qu’avant d’exposer ce plan, il va falloir négocier avec les syndicats, ceux qui pensent diriger la compagnie et qui, jusqu’à présent, n’ont fait que scier la branche sur laquelle ils étaient confortablement installés (non, ça c’est pas Janaillac qui le dit, mais je suppute qu’il le pense fortement) !
Et comme il n’est pas question de « se résigner » (sic), l’objectif est de retrouver le chemin de la croissance à raison de 2.5 à 3% par an… et 100 millions de passagers d’ici 2020.
Comme Ayrault et ses cent millions de touristes en France à la même date. Ils voyageront sans doute sur Air France.
Le plus surprenant, pour moi du moins, étaient les questions formulées par les sénateurs de cette commission.
Néanmoins, devant ces bons sénateurs, Janaillac se montre calme et serein. Oui, le fossé et le manque de confiance entre direction et salariés est important.
Oui, les charges et les taxes, particulièrement les taxes aéroportuaires d’ADP pèsent lourdement sur la compagnie.
Oui, les compagnies du Golfe et particulièrement Emirates (il citera cette compagnie plusieurs fois) nous mènent une concurrence faussée, elles qui ont reçu des « milliards de subventions » de la part de leurs gouvernement respectifs » (sic).
Mais, soyez rassurés, mes bons sénateurs, Jean-Marc Janaillac a un projet…
Pas un plan, parce qu’avant d’exposer ce plan, il va falloir négocier avec les syndicats, ceux qui pensent diriger la compagnie et qui, jusqu’à présent, n’ont fait que scier la branche sur laquelle ils étaient confortablement installés (non, ça c’est pas Janaillac qui le dit, mais je suppute qu’il le pense fortement) !
Et comme il n’est pas question de « se résigner » (sic), l’objectif est de retrouver le chemin de la croissance à raison de 2.5 à 3% par an… et 100 millions de passagers d’ici 2020.
Comme Ayrault et ses cent millions de touristes en France à la même date. Ils voyageront sans doute sur Air France.
Le plus surprenant, pour moi du moins, étaient les questions formulées par les sénateurs de cette commission.
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Hormis madame Bonnefoy, qui appuie largement une différentiation de la taxe aéroportuaire entre Paris et la province, je me demande comment ces sénateurs peuvent interférer et légiférer.
Visiblement, leurs connaissances en matière de transport aérien sont pour le moins limitées.
Oh, bien sûr, ils sont conscients des taxes qui pèsent sur le pavillon français. Louis Nègre d’ailleurs semble même très au courant de la taxe Chirac, approuvée par 30 pays (sur 190 !), dont finalement Air France acquitte le tiers, le reste étant payé par la Corée et le Chili !
Quant à la taxe de sécurité, qui devrait être du domaine régalien de l’Etat, ce sont les passagers qui l’acquittent et il faudrait que les pouvoirs publics y participent.
Pour le reste, ces messieurs (il n’y avait qu’une dame qui a posé des questions intelligentes) se sont inquiétés du fait que les « liseuses » dans les aéroplanes d’Air France tombaient souvent en panne, qu’Air France ne pouvait pas « avancer avec des semelles de plomb » (sic encore) et pouvait-on chez Air France mettre en place un « service minimum pour pallier AUX (sic, ce qui prouve que les sénateurs ont besoin de parfaire leur grammaire) grèves… »
Y'a même un sénateur qui croyait que Janaillac était en place depuis un an ! (authentique).
Janaillac a répondu en douceur, sans rire, en s’appuyant sur son sens de la négociation.
En fin de séance, le résultat du procès des « chemises déchirées » est tombé.
La retransmission de l’audition est aussi tombée.
Mais je n’ai toujours pas compris à quoi servent toutes ces palabres.
Visiblement, leurs connaissances en matière de transport aérien sont pour le moins limitées.
Oh, bien sûr, ils sont conscients des taxes qui pèsent sur le pavillon français. Louis Nègre d’ailleurs semble même très au courant de la taxe Chirac, approuvée par 30 pays (sur 190 !), dont finalement Air France acquitte le tiers, le reste étant payé par la Corée et le Chili !
Quant à la taxe de sécurité, qui devrait être du domaine régalien de l’Etat, ce sont les passagers qui l’acquittent et il faudrait que les pouvoirs publics y participent.
Pour le reste, ces messieurs (il n’y avait qu’une dame qui a posé des questions intelligentes) se sont inquiétés du fait que les « liseuses » dans les aéroplanes d’Air France tombaient souvent en panne, qu’Air France ne pouvait pas « avancer avec des semelles de plomb » (sic encore) et pouvait-on chez Air France mettre en place un « service minimum pour pallier AUX (sic, ce qui prouve que les sénateurs ont besoin de parfaire leur grammaire) grèves… »
Y'a même un sénateur qui croyait que Janaillac était en place depuis un an ! (authentique).
Janaillac a répondu en douceur, sans rire, en s’appuyant sur son sens de la négociation.
En fin de séance, le résultat du procès des « chemises déchirées » est tombé.
La retransmission de l’audition est aussi tombée.
Mais je n’ai toujours pas compris à quoi servent toutes ces palabres.