René Trabelsi, le nouveau Ministre du Tourisme de Tunisie et, à sa droite, Sami Gharbi, directeur de l’ONTT pour la France - DR : M.S.
Dans le nouveau gouvernement de la république tunisienne, René Trabelsi apparaît comme un ministre atypique. Il vient de la société civile.
Homme de terrain, il ne fait pas de politique. En Tunisie comme en France, il est une personnalité reconnue par l’ensemble des professionnels du tourisme. Il a la double nationalité, tunisienne et française. Il est de confession juive.
Sa mission au sein du Ministère du Tourisme risque d’être relativement courte en raison des élections générales annoncées pour décembre 2019.
« Ce n’est pas un problème. Cela m’oblige à faire vite et, qui sait, peut-être que le Gouvernement refera appel à moi ». René Trabelsi est un optimiste pragmatique.
Homme de terrain, il ne fait pas de politique. En Tunisie comme en France, il est une personnalité reconnue par l’ensemble des professionnels du tourisme. Il a la double nationalité, tunisienne et française. Il est de confession juive.
Sa mission au sein du Ministère du Tourisme risque d’être relativement courte en raison des élections générales annoncées pour décembre 2019.
« Ce n’est pas un problème. Cela m’oblige à faire vite et, qui sait, peut-être que le Gouvernement refera appel à moi ». René Trabelsi est un optimiste pragmatique.
Objectif : 1 million de visiteurs français en 2019
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Si la mission du nouveau ministre s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs (six depuis le 14 janvier 2011), il place parmi ses priorités le retour des marchés perdus, au premier rang desquels la France.
Depuis 2 ans, la progression française est spectaculaire : +82% de ventes de voyages à forfait par rapport à 2017 (chiffres SETO).
La Tunisie comptait plus de 737 000 touristes français au 30 novembre dernier (+17% par rapport à 2017). Le chiffre des 800 000 pourrait être atteint le 31 décembre prochain.
Mais ces chiffres sont toujours en deçà du 1,4 million de Français ayant passé des vacances en 2010 (sur un total de 6 900 000 visiteurs étrangers).
« Nous sommes partis de loin, mais sur le marché français particulièrement frileux, nous observons une progression permanente. Nous pouvons atteindre le million en 2019. Mon premier objectif est de reprendre les marchés perdus », a dit le Ministre.
Depuis 2 ans, la progression française est spectaculaire : +82% de ventes de voyages à forfait par rapport à 2017 (chiffres SETO).
La Tunisie comptait plus de 737 000 touristes français au 30 novembre dernier (+17% par rapport à 2017). Le chiffre des 800 000 pourrait être atteint le 31 décembre prochain.
Mais ces chiffres sont toujours en deçà du 1,4 million de Français ayant passé des vacances en 2010 (sur un total de 6 900 000 visiteurs étrangers).
« Nous sommes partis de loin, mais sur le marché français particulièrement frileux, nous observons une progression permanente. Nous pouvons atteindre le million en 2019. Mon premier objectif est de reprendre les marchés perdus », a dit le Ministre.
La France demeure le premier marché émetteur européen
Le nouveau ministre du tourisme déclare : "nous pouvons atteindre le million de touristes en 2019. Mon premier objectif est de reprendre les marchés perdus" - DR : antiksu Depositphotos.com
En terme de trafic, la France arrive après l’Algérie (près de 2 millions) et les Tunisiens résidant à l’étranger (1 260 000).
Elle demeure le premier marché émetteur européen devant les marchés traditionnels que sont le Royaume-Uni (qui demande de nouvelles lignes aériennes), l’Allemagne, la Belgique ou l’Italie… Tous reviennent en force.
Mais son embellie, ses 2,4% de progression par rapport à 2010, la Tunisie les doit surtout aux marchés qui se sont révélés durant les années de crise, Russie en tête.
Ils étaient 597 000 Russes répertoriés au 30 novembre 2018. La barre des 600 000 sera dépassée le 31 décembre.
Les Chinois s’intéressent aussi de près à la Tunisie pour y voyager et y investir.
Quant au marché nord-américain, il est aussi en devenir avec les fréquences mises en service par Tunisair entre Tunis et Montréal (4 fréquences hebdomadaires au lieu de 3 dès l’été 2019) et bientôt - c’est en négociation - des liaisons sur New-York. En 2018, la Tunisie a accueilli fin novembre 37 500 Nord-Américains, soit une progression de 58% par rapport à 2017.
Elle demeure le premier marché émetteur européen devant les marchés traditionnels que sont le Royaume-Uni (qui demande de nouvelles lignes aériennes), l’Allemagne, la Belgique ou l’Italie… Tous reviennent en force.
Mais son embellie, ses 2,4% de progression par rapport à 2010, la Tunisie les doit surtout aux marchés qui se sont révélés durant les années de crise, Russie en tête.
Ils étaient 597 000 Russes répertoriés au 30 novembre 2018. La barre des 600 000 sera dépassée le 31 décembre.
Les Chinois s’intéressent aussi de près à la Tunisie pour y voyager et y investir.
Quant au marché nord-américain, il est aussi en devenir avec les fréquences mises en service par Tunisair entre Tunis et Montréal (4 fréquences hebdomadaires au lieu de 3 dès l’été 2019) et bientôt - c’est en négociation - des liaisons sur New-York. En 2018, la Tunisie a accueilli fin novembre 37 500 Nord-Américains, soit une progression de 58% par rapport à 2017.
Le pays tout entier sensibilisé aux problèmes sécuritaires
Au cours de ce déjeuner de presse, de nombreux sujets ont été évoqués. Sécurité, environnement, diversification, qualité des services...
La société civile et les pouvoirs publics tunisiens, les professionnels du tourisme, hôteliers en tête, le pays tout entier est sensibilisé aux problèmes sécuritaires.
« Nous savons tous que le risque zéro n’existe nulle part à travers le monde. Sachez que la Tunisie a mis en place des moyens colossauxb[. Les Etats-Unis eux-mêmes reconnaissent que nous avons des normes de sécurité optimales ».]b
Au-delà du tourisme balnéaire, produit phare de la Tunisie, la diversification de l’offre est un chantier qui a été suivi par tous les ministres du tourisme tunisien.
René Trabelsi le reprend en continuité de ses prédécesseurs. « Le tourisme balnéaire tunisien est une valeur sûre qui ne faiblit pas. Même durant les années de grande crise, les hôtels balnéaires avaient leurs clientèles. Nos efforts doivent porter sur la basse et la moyenne saison et la poursuite de notre politique de diversification ».
Au-delà du golf, de la thalasso, des traditionnels circuits culturels, du tourisme d’affaires, des congrès et incentives, le nouveau ministre projette d’organiser hors périodes de vacances scolaires une série d’événements à caractère sportif avec le retour des rallyes, des marathons, des compétions.
Mais aussi développer et faire connaître des aspects méconnus du pays par le biais de programmes dédiés à la route des vignobles, la route des fromages ou celle des oliviers et de l’huile d’olive, etc.
La société civile et les pouvoirs publics tunisiens, les professionnels du tourisme, hôteliers en tête, le pays tout entier est sensibilisé aux problèmes sécuritaires.
« Nous savons tous que le risque zéro n’existe nulle part à travers le monde. Sachez que la Tunisie a mis en place des moyens colossauxb[. Les Etats-Unis eux-mêmes reconnaissent que nous avons des normes de sécurité optimales ».]b
Au-delà du tourisme balnéaire, produit phare de la Tunisie, la diversification de l’offre est un chantier qui a été suivi par tous les ministres du tourisme tunisien.
René Trabelsi le reprend en continuité de ses prédécesseurs. « Le tourisme balnéaire tunisien est une valeur sûre qui ne faiblit pas. Même durant les années de grande crise, les hôtels balnéaires avaient leurs clientèles. Nos efforts doivent porter sur la basse et la moyenne saison et la poursuite de notre politique de diversification ».
Au-delà du golf, de la thalasso, des traditionnels circuits culturels, du tourisme d’affaires, des congrès et incentives, le nouveau ministre projette d’organiser hors périodes de vacances scolaires une série d’événements à caractère sportif avec le retour des rallyes, des marathons, des compétions.
Mais aussi développer et faire connaître des aspects méconnus du pays par le biais de programmes dédiés à la route des vignobles, la route des fromages ou celle des oliviers et de l’huile d’olive, etc.
Le retour d’un tourisme saharien et moins de « rouge » dans le Sud
René Trabelsi souhaite par ailleurs relancer le tourisme saharien qui a particulièrement souffert durant les années de crise.
« Ce tourisme est toujours très demandé par les touristes français. Il est possible de le reprogrammer dans un contexte sécuritaire ».
Mais la zone est encore largement en rouge sur la carte des Conseils aux Voyageurs gérés par le Quai d’Orsay. Le nouveau ministre est en contact avec le MAE pour justifier et obtenir une réduction de cette zone.
Il souhaite poursuivre par ailleurs le développement à travers le pays d’un tourisme alternatif, responsable et solidaire qui donne la part belle aux maisons d’hôtes, aux gîtes ruraux, aux bivouacs haut de gamme, aux rencontres avec la société civile.
« Ce tourisme est toujours très demandé par les touristes français. Il est possible de le reprogrammer dans un contexte sécuritaire ».
Mais la zone est encore largement en rouge sur la carte des Conseils aux Voyageurs gérés par le Quai d’Orsay. Le nouveau ministre est en contact avec le MAE pour justifier et obtenir une réduction de cette zone.
Il souhaite poursuivre par ailleurs le développement à travers le pays d’un tourisme alternatif, responsable et solidaire qui donne la part belle aux maisons d’hôtes, aux gîtes ruraux, aux bivouacs haut de gamme, aux rencontres avec la société civile.
Assainir le marché
La Tunisie va-t-elle poursuivre sa politique de bradage des prix ?
« Les prix dépendent de l’offre et de la demande. Ils ne sont pas le fait de l’hôtelier et du tour-opérateur. Ils tiennent compte des stocks invendus. Les prix resteront compétitifs au vu des destinations concurrentes. Comparez : l’Espagne devient chère pour une famille française ».
Et de rappeler au passage qu’en 2008, au plus fort de la crise financière qui touchait la France, les hôteliers tunisiens pratiquaient des prix préférentiels pour les familles avec enfants.
Comme ministre de l’Artisanat, il voudrait assainir le marché, endiguer les contrefaçons et autres « made in China ».
Un objectif : qu’en matière d’achats, les touristes ne soient pas pris en otage par certains hôteliers ou certains guides en « contrat » avec telle ou telle boutique.
Dans cet esprit, il projette de mettre en place un accord entre hôteliers et artisans qui tiendra compte des rémunérations réservées aux guides.
A propos de l’open sky, il a rappelé que, hors l’aéroport de Tunis-Carthage saturé, la Tunisie accueille d’ores et déjà les compagnies low cost en donnant en exemple Tozeur dans le sud et Tabarka dans le nord-ouest, deux grandes destinations touristiques « en sommeil ».
« Les prix dépendent de l’offre et de la demande. Ils ne sont pas le fait de l’hôtelier et du tour-opérateur. Ils tiennent compte des stocks invendus. Les prix resteront compétitifs au vu des destinations concurrentes. Comparez : l’Espagne devient chère pour une famille française ».
Et de rappeler au passage qu’en 2008, au plus fort de la crise financière qui touchait la France, les hôteliers tunisiens pratiquaient des prix préférentiels pour les familles avec enfants.
Comme ministre de l’Artisanat, il voudrait assainir le marché, endiguer les contrefaçons et autres « made in China ».
Un objectif : qu’en matière d’achats, les touristes ne soient pas pris en otage par certains hôteliers ou certains guides en « contrat » avec telle ou telle boutique.
Dans cet esprit, il projette de mettre en place un accord entre hôteliers et artisans qui tiendra compte des rémunérations réservées aux guides.
A propos de l’open sky, il a rappelé que, hors l’aéroport de Tunis-Carthage saturé, la Tunisie accueille d’ores et déjà les compagnies low cost en donnant en exemple Tozeur dans le sud et Tabarka dans le nord-ouest, deux grandes destinations touristiques « en sommeil ».