La case de l’Oncle Dom : Tourisme et sécurité, l’important, c’est d’y croire !

Bruno Le Roux aura préféré démissionner de son poste de Ministre de l’Intérieur, touché, lui aussi par cette grosse fièvre qui sévit actuellement dans les milieux politiques…

Et c’est notre ministre à nous qu’on avait au tourisme, Matthias Fekl, qui prend la suite. Oh, juste un petit contrat en CDD, certes, mais qui prouve que, pour une fois, le tourisme peut mener à tout quand on connait bien ses dossiers.

D’ailleurs, il n’aura fallu que quelques jours à Fekl pour annoncer, enfin, les premières mesures concernant la sécurité des touristes accueillis sur le sol français. Ce que l’on appelle le « Programme tourisme et sécurité » !

Objectivement, on ne peut, comme on dit dans les bonnes gazettes, que se féliciter de ces mesures. Certes, faut pas trop penser que ce sera la panacée face aux menaces terroristes, mais au moins, on va tenter de limiter les risques.

En revanche, en relisant les grandes mesures envisagées dans ce « Programme », il est des termes qui me semblent pour le moins saugrenues.

Ainsi, on nous parle du renforcement de « l’offre » de sécurisation dans les zones touristiques.

Mais pourquoi diable employer ce terme « d’offre » ? Si je ne m’abuse, ce terme concerne une « opportunité » offerte à qui veut bien la prendre (l’acheter) ?

Est-ce à dire que cette « offre » est facultative à qui voudra bien en disposer ?

Et pourtant, cette « offre » est diablement importante, puisque dans le « package » il est prévu et je cite « le renforcement des patrouilles embarquées dans les trains transfrontaliers et le déploiement de patrouilles mixtes garde nationale / opérateurs dans les gares et lignes portant des flux touristiques majeurs ».

Sans oublier un accroissement des brigades européennes, permettant ainsi aux différents pays d’Europe « d’échanger » des policiers sur les territoires nationaux respectifs.

Bon, ça c’est plutôt pas mal.

Sur les lieux touristiques et culturels, le programme prévoit aussi un renforcement des investissements de sécurité, consistant principalement à installer des caméras, « sur Paris et l’Ile de France ». La province, y’a pas de zones touristiques ?

Quant aux touristes étrangers qui auraient subi quelques désagréments, style « attaque de bus transportant des chinois » ou « dépouillage de portefeuille », pas de soucis.

Le plan prévoit l’instauration d’une « lettre plainte qui sera également généralisée dans les territoires les plus touristiques. Il s’agit d’un PV de plainte, utilisé à Paris, homologué par le Parquet, traduit en 8 langues et rempli directement par le touriste sans devoir se déplacer au commissariat ».

Sans rire, faudra peut-être dire au touriste où trouver cette « lettre plainte » et à qui la renvoyer !

Bon, je rigole, mais c’est déjà un premier pas. En revanche, mais ça c’est toujours courant dans notre beau pays, on va créer un label de sécurité des sites touristiques, baptisé « Sécuri-site ». Un label délivré par chaque préfet de département.

Mais, comme l’indique le communiqué du ministère de l’intérieur, « tous les sites touristiques ont vocation à être labellisés, les conventions de site permettant d’adapter la réponse sécuritaire au cas par cas pour chacun des sites sensibles ».

Allez, on y croit !