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Le torchon brûle entre Jetair et l’UPAV


En fin de semaine dernière, l’UPAV (L’Union Professionnelle des Agences de Voyages belge) a émis un communiqué vitriol à l’égard du premier TO belge, Jetair (groupe TUI). Le titre de celui-ci ? « Jetair manquerait-il d’argent ? » Il ne s’agit pas d’un problème de trésorerie ou de fonds de roulements dans le rouge chez le TO. En fait, l’UPAV conteste une augmentation unilatérale de 50 euros décidée par Jetair.


Rédigé par le Dimanche 22 Mai 2005

Jetair a augmenté les accomptes préliminaires de 50 € soit désormais 125 €.
Jetair a augmenté les accomptes préliminaires de 50 € soit désormais 125 €.
Plus précisément, la filiale belge de TUI accroît le montant des acomptes préliminaires des réservations en les faisant passer de 75 euros à 125 euros.

Or selon l’UPAV, cette augmentation a été réalisée « tout en catimini, tout camouflé parmi les early booking, tout perdu au milieu des départs des vacances de Pâques ».

Et l’association de demander: « Mais pourquoi diable agir de la sorte? Pourquoi toujours nous mettre devant la politique du fait accompli?»

Pour Jetair, les AGV savaient

Interrogé, Hans Vanhaelemeesch, porte-parole de Jetair: « Cette augmentation ne porte que sur les forfaits et ne concerne pas les produits « Best Sellers » et les résas rapides qui restent fixées à 75 euros.

C’est en compensation de ce maintien tarifaire que nous appliquons un acompte de 125 euros sur les autres produits forfaits » Puis de préciser: « Il ne faut pas non plus oublier que les AGV demandent aux clients des acomptes de 30 % sur les réservations.

Ce qui signifie qu’elles gardent une « marge » suffisante. » Quant à la non-communication de cette augmentation, Hans Vanhaelemeesch est formel: « Cela avait été annoncé dans les conditions de collaboration qui ont été envoyées aux AGV en début d’année.

On peut donc se poser la question: les AGV lisent-elles les conditions à leur réception ou seulement 3 à 4 mois plus tard? »

La loi du fait accompli

Christian Marin VP de l’UPAV: « Il est exact que cette augmentation était reprise dans les conditions de collaboration envoyées fin février alors que les brochures étaient déjà distribuées depuis mi-janvier.

Dans ce document d’une dizaine de pages, l’annonce de ce nouvel acompte ne prend qu’une seule ligne et n’est même pas soulignée.

Comme de coutume, la plupart du temps, Jetair n’attire pas l’attention sur les différentes modifications de leur contrat de collaboration qui est envoyé d’année en année.

Ce qui signifie que nous sommes à chaque fois mis devant le fait accompli. Ce que nous demandons c’est qu’il y ait un vrai dialogue franc et sincère avant les modifications des conditions de collaboration et de confiance qui nous sont imposées par Jetair »

Une question de principe

Et de remarquer que des clauses qui sont envoyées deux mois après le début des réservations d’été ressemblent beaucoup à des opérations avec effet rétroactif: «Ce qui a pour conséquence que nous devons travailler pendant de nombreux jours sans connaître les conditions exactes de collaboration ».

Après avoir rappelé qu’il existe un gentleman agreement entre les AGV et les TO qui stipule que les TO se contentent depuis des années de 75 euros, le président de l’UPAV, Jean Philippe Cuvelier déclare que ce n’est pas la première fois que Jetair agit de la sorte : « En fait, c’est une question de principe qui est en jeu.

Nos métiers sont complémentaires. J’en profite pour rappeler que nous avons proposé aux TO de tenir de manière régulière une table ronde aux fins de (mieux) communiquer. »

Et les AGV banquiers des TO ?

Si pour les clients, cette polémique n’a pas de conséquence: il s’agit en effet d’un problème interne au secteur, il faut malgré tout tenir compte du changement de comportement des consommateurs.

Comme nous l’a expliqué Jean Philippe Cuvelier: « L’argument de Jetair qui explique que nous percevons 30 % d’acompte ne tient pas la route. D’une part, il est de plus en plus difficile de percevoir ce niveau d’acompte et, d’autre part, dois-je rappeler que les TO « pompent » via les domiciliations le solde non plus 10 jours mais bien 20 à 22 jours avant le départ.

Faut-il également rappeler que dès que la réservation est faite 20 jours avant le voyage, le payement est complet et ce même si le client n’a pas encore versé la totalité de la facture ». En d’autres mots, les AGV deviennent en quelque sorte les banquiers des TO

Lire l'article de Michel Ghesquière à Bruxelles

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