Plus de 400 participants se sont réunis lors des États de l’Air, qui se sont tenues dans les locaux de la DGAC à Paris, le jeudi 7 février 2019 - DR : C.H.
Les anciens élèves de l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC) organisaient, la semaine dernière, la première édition des Etats de l'Air.
Une journée de conférences avec l'intervention de personnalités, d'experts et de grands décideurs du domaine de l'aérien et de l'aéronautique, dans le saint des saints de l’aviation civile, la vénérable DGAC, qui les accueillait et avait mis à disposition ses locaux et son grand amphithéâtre.
Développement, réglementation, drones, sûreté, Big Data... Difficile de suivre l’intégralité des échanges, mais on fait confiance à l’association Enac Alumni pour mettre en ligne les résumés sur leur site.
Je me suis particulièrement intéressé aux débats de fin d’après-midi, et notamment ceux qui clôturaient cette journée.
Les organisateurs voulaient nous faire terminer sur du rêve, en intitulant ce dernier échange : Le transport aérien dans 10 ans : quels rêves deviendront réalité ?
Yann Cochennec, grand journaliste aéro et rédacteur en chef de la revue Air et Cosmos, avait la mission d’animer la discussion et de faire rêver tout haut les personnalités réunies autour de la table.
Mission qui se révéla en fait assez difficile.
Une journée de conférences avec l'intervention de personnalités, d'experts et de grands décideurs du domaine de l'aérien et de l'aéronautique, dans le saint des saints de l’aviation civile, la vénérable DGAC, qui les accueillait et avait mis à disposition ses locaux et son grand amphithéâtre.
Développement, réglementation, drones, sûreté, Big Data... Difficile de suivre l’intégralité des échanges, mais on fait confiance à l’association Enac Alumni pour mettre en ligne les résumés sur leur site.
Je me suis particulièrement intéressé aux débats de fin d’après-midi, et notamment ceux qui clôturaient cette journée.
Les organisateurs voulaient nous faire terminer sur du rêve, en intitulant ce dernier échange : Le transport aérien dans 10 ans : quels rêves deviendront réalité ?
Yann Cochennec, grand journaliste aéro et rédacteur en chef de la revue Air et Cosmos, avait la mission d’animer la discussion et de faire rêver tout haut les personnalités réunies autour de la table.
Mission qui se révéla en fait assez difficile.
Les rêves d’hier sont devenus les craintes de demain
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Premier intervenant, Patrick Gandil, directeur général de la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) cassait un peu l’ambiance en recentrant les débats non pas sur les rêves qu’il "laisse à l’adolescence", mais sur les défis et les risques dont "il faut être conscient pour les dominer".
La lutte permanente contre le terrorisme, la saturation de l’espace aérien et les risques "cyber" sont visiblement des préoccupations qui ne laissent plus beaucoup de temps au directeur général pour rêver un peu.
Même le nouveau projet d’avion supersonique, "trop bruyant pour les riverains", ne trouvait plus grâce à ses yeux.
Étonnant, alors que la veille, lors d’une prestigieuse soirée, il remettait en personne la grande médaille de l’Aéro Club de France à Jean Pinet, premier pilote d’essai du Concorde à avoir passé le mur du son.
Visiblement, certains rêves d’hier sont devenus les craintes de demain…
(Pas pour tout le monde cependant, si l'on en croit l’édition du Figaro du 11 février 2019, relatant l’audition de Ben Smith au Sénat et dont, je cite "le regard s’anime lorsque l’on parle des avions supersoniques !").
La lutte permanente contre le terrorisme, la saturation de l’espace aérien et les risques "cyber" sont visiblement des préoccupations qui ne laissent plus beaucoup de temps au directeur général pour rêver un peu.
Même le nouveau projet d’avion supersonique, "trop bruyant pour les riverains", ne trouvait plus grâce à ses yeux.
Étonnant, alors que la veille, lors d’une prestigieuse soirée, il remettait en personne la grande médaille de l’Aéro Club de France à Jean Pinet, premier pilote d’essai du Concorde à avoir passé le mur du son.
Visiblement, certains rêves d’hier sont devenus les craintes de demain…
(Pas pour tout le monde cependant, si l'on en croit l’édition du Figaro du 11 février 2019, relatant l’audition de Ben Smith au Sénat et dont, je cite "le regard s’anime lorsque l’on parle des avions supersoniques !").
L’efficacité des nouvelles technologies biométriques
Deuxième débatteur sollicité, Jean-Marc De Raffin, le président d’Apave Aéroservices, ne semblait pas non plus enclin à nous faire partager ses rêves, mais plutôt ses doutes, en laissant libre cours à ses interrogations de savoir si nous aurions toujours les mêmes constructeurs d’avions ou si les compagnies européennes existeraient encore dans le futur…
Avec Alain Battisti, le président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM), les rêves ont fini par pointer le bout de leur nez.
Bien modestes cependant et où, à vrai dire, pointait un peu de sarcasme quand, concernant la desserte de CDG depuis Paris, "assez épouvantable" (sic) il espérait qu’un jour, le dernier kilomètre entre le terminal 2A et 2D prenne moins de temps que le trajet entre la capitale et l’aéroport… Sarcastique je vous dis !
Alors, face à ce constat, comme quoi "il y a 100 ans, le rêve c’était de voler et aujourd’hui c’est de régler des problèmes", il fallait bien quand même un peu d’enthousiasme et de perspectives pour les années à venir.
Les participants se sont félicités de l’efficacité des nouvelles technologies biométriques.
Face aux problèmes d’engorgement des filtres aux aéroports, le rêve d’un parcours passager plus fluide pourrait devenir réalité grâce au dispositif de reconnaissance faciale par caméra qui dispense les passagers de carte d’embarquement et permet d’accélérer considérablement les procédures d’accès à bord.
Les premiers tests effectués à Los Angeles sur un vol à destination de Londres et opéré par un A380 ont permis un embarquement de 450 passagers en moins de 25 minutes au lieu des 45 minutes habituelles.
Peu à peu, le dispositif se met en place : ni carte d’embarquement, ni passeport à sortir de sa poche. Trois secondes chrono pour regarder une caméra, se voir délivrer un ticket avec numéro de siège et embarquer.
L’autre jour, les passagers du vol Air France vers Paris au départ d’Atlanta n’en revenaient pas.
Avec Alain Battisti, le président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM), les rêves ont fini par pointer le bout de leur nez.
Bien modestes cependant et où, à vrai dire, pointait un peu de sarcasme quand, concernant la desserte de CDG depuis Paris, "assez épouvantable" (sic) il espérait qu’un jour, le dernier kilomètre entre le terminal 2A et 2D prenne moins de temps que le trajet entre la capitale et l’aéroport… Sarcastique je vous dis !
Alors, face à ce constat, comme quoi "il y a 100 ans, le rêve c’était de voler et aujourd’hui c’est de régler des problèmes", il fallait bien quand même un peu d’enthousiasme et de perspectives pour les années à venir.
Les participants se sont félicités de l’efficacité des nouvelles technologies biométriques.
Face aux problèmes d’engorgement des filtres aux aéroports, le rêve d’un parcours passager plus fluide pourrait devenir réalité grâce au dispositif de reconnaissance faciale par caméra qui dispense les passagers de carte d’embarquement et permet d’accélérer considérablement les procédures d’accès à bord.
Les premiers tests effectués à Los Angeles sur un vol à destination de Londres et opéré par un A380 ont permis un embarquement de 450 passagers en moins de 25 minutes au lieu des 45 minutes habituelles.
Peu à peu, le dispositif se met en place : ni carte d’embarquement, ni passeport à sortir de sa poche. Trois secondes chrono pour regarder une caméra, se voir délivrer un ticket avec numéro de siège et embarquer.
L’autre jour, les passagers du vol Air France vers Paris au départ d’Atlanta n’en revenaient pas.
Travailler sur "l'expérience client"
Hervé Pierret, membre du directoire d’Air Corsica, a enchaîné en invitant l’assemblée à ne pas oublier que les compagnies aériennes ne vendent pas que des sièges, des vols, des déplacements.
Elles sont, elles aussi, vendeuses et fournisseuses de rêve.
Tout juste auréolé d’une étonnante 4e place au classement des meilleures compagnies aériennes du monde, il a encouragé les acteurs de l’aérien à travailler sur "l'expérience client" qui devra toujours se réinventer et s’adapter aux futures tendances du voyage aérien.
Rappelant que les deux tiers de l’humanité n’avaient pas accès au voyage aérien et qu’il fallait s’en préoccuper, Hervé Pierret a insisté également sur le rôle important du secteur aérien pour favoriser le développement et la connectivité des régions.
A ce propos et un peu avant dans la journée, Carlos Muñoz, le PDG de Volotea, avait raconté dans un français impeccable, il faut le souligner, comment l’ouverture de la ligne directe Venise - Mykonos avait permis à la région Vénétie de faire évoluer le nombre de passagers annuels entre la Cité des Doges et l'île de la mer Égée de 400 à 17 000.
La fin des débats a donc été plus optimiste et encourageante que les premières minutes.
Elles sont, elles aussi, vendeuses et fournisseuses de rêve.
Tout juste auréolé d’une étonnante 4e place au classement des meilleures compagnies aériennes du monde, il a encouragé les acteurs de l’aérien à travailler sur "l'expérience client" qui devra toujours se réinventer et s’adapter aux futures tendances du voyage aérien.
Rappelant que les deux tiers de l’humanité n’avaient pas accès au voyage aérien et qu’il fallait s’en préoccuper, Hervé Pierret a insisté également sur le rôle important du secteur aérien pour favoriser le développement et la connectivité des régions.
A ce propos et un peu avant dans la journée, Carlos Muñoz, le PDG de Volotea, avait raconté dans un français impeccable, il faut le souligner, comment l’ouverture de la ligne directe Venise - Mykonos avait permis à la région Vénétie de faire évoluer le nombre de passagers annuels entre la Cité des Doges et l'île de la mer Égée de 400 à 17 000.
La fin des débats a donc été plus optimiste et encourageante que les premières minutes.
Mieux dialoguer ensemble pour une meilleure ponctualité
Edouard Arkwright, directeur général exécutif du groupe Aéroports de Paris (ADP) nous a gratifié d’une intéressante intervention sur l’évolution des aéroports.
Ces grandes plateformes qui, dans le futur et grâce à une gestion de plus en plus fine du trafic, pourront de mieux en mieux dialoguer ensemble pour une meilleure ponctualité.
Pouvoir décider par exemple de retarder de cinq minutes le départ du CDG-NYC plutôt que de décoller à l’heure mais attendre 20 minutes au-dessus de la Grosse Pomme un créneau d’atterrissage.
Egalement, une "approche différente" pour penser l’aéroport non pas comme une structure isolée, mais s’intégrant le mieux possible dans l’écosystème du territoire.
Quelles perspectives pour les habitants, comment et à qui l’aéroport va-t-il donner du travail ? "Faire dialoguer l’architecte et le collégien" avant de poser la première pierre.
L’emploi, et son développement dans les 10 ans qui viennent, contribuera assurément à embellir l’avenir du transport aérien.
Pensez : 6% en moyenne d’augmentation du trafic aérien… une croissance de rêve !
Ces grandes plateformes qui, dans le futur et grâce à une gestion de plus en plus fine du trafic, pourront de mieux en mieux dialoguer ensemble pour une meilleure ponctualité.
Pouvoir décider par exemple de retarder de cinq minutes le départ du CDG-NYC plutôt que de décoller à l’heure mais attendre 20 minutes au-dessus de la Grosse Pomme un créneau d’atterrissage.
Egalement, une "approche différente" pour penser l’aéroport non pas comme une structure isolée, mais s’intégrant le mieux possible dans l’écosystème du territoire.
Quelles perspectives pour les habitants, comment et à qui l’aéroport va-t-il donner du travail ? "Faire dialoguer l’architecte et le collégien" avant de poser la première pierre.
L’emploi, et son développement dans les 10 ans qui viennent, contribuera assurément à embellir l’avenir du transport aérien.
Pensez : 6% en moyenne d’augmentation du trafic aérien… une croissance de rêve !
Christophe Hardin - DR
Christophe Hardin a à son actif plus de vingt années au service de plusieurs compagnies aériennes.
Il a été nommé en mars 2018 au poste de président de l'Association des Cadres des Navigants Commerciaux (ACNC).
Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.
Il a été nommé en mars 2018 au poste de président de l'Association des Cadres des Navigants Commerciaux (ACNC).
Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.