Ma grossesse, mon congé maternité et ma reprise se sont bien passés. Ça n’est pas le cas pour tout le monde… L’une de mes consœurs s’est récemment confiée à moi. Une histoire bien dégueulasse... - DR : Raf
On n’est pas toutes égales face à sa hiérarchie…
Si je parle au féminin aujourd’hui dans cette chronique, ça n’est pas parce que je me prends pour Marlène Schiappa, la femme fatale féministe de notre gouvernement, celle qui exsude sa féminité par tous les pores de sa peau (et par son opulente chevelure).
C’est parce que je voudrais vous parler aujourd’hui de ce douloureux problème : l’accouchement sans péridurale.
Enfin, presque…
Travelling arrière : avant d’accoucher, il y a ce moment délicieux, 9 mois avant, où tu fais l’amour avec plus de passion qu’à l’accoutumée, où tu devines que ça y est : tu es enceinte.
Je ne voudrais pas avoir l’air mystique mais moi, j’ai eu l’impression de comprendre immédiatement que j’allais vivre une nouvelle étape de ma vie de femme.
Ce matin-là (oui, je suis du matin…), je suis partie travailler avec plus d’enthousiasme : j’avais l’impression de voler, d’être sur un petit nuage, d’avoir conquis le monde.
Si je parle au féminin aujourd’hui dans cette chronique, ça n’est pas parce que je me prends pour Marlène Schiappa, la femme fatale féministe de notre gouvernement, celle qui exsude sa féminité par tous les pores de sa peau (et par son opulente chevelure).
C’est parce que je voudrais vous parler aujourd’hui de ce douloureux problème : l’accouchement sans péridurale.
Enfin, presque…
Travelling arrière : avant d’accoucher, il y a ce moment délicieux, 9 mois avant, où tu fais l’amour avec plus de passion qu’à l’accoutumée, où tu devines que ça y est : tu es enceinte.
Je ne voudrais pas avoir l’air mystique mais moi, j’ai eu l’impression de comprendre immédiatement que j’allais vivre une nouvelle étape de ma vie de femme.
Ce matin-là (oui, je suis du matin…), je suis partie travailler avec plus d’enthousiasme : j’avais l’impression de voler, d’être sur un petit nuage, d’avoir conquis le monde.
Big-Boss Voyage allait devoir se passer de moi pendant cinq mois...
J’ai la chance d’avoir un boss bienveillant. Je lui ai annoncé ma grossesse alors que mon alien ne faisait que 12 centimètres et 80 grammes.
J’avais 37 ans (« et demi », ajouteraient mes nièces) et 13 ans d’ancienneté.
Forcément, quand il m’a embauchée, j’étais une jeune nymphe encore écervelée et personne ne pouvait deviner que j’allais devenir une femme accomplie, une future maman épanouie.
Le jour de la grande annonce, je me suis approchée de Big-Boss, mutine, délicieuse, charmante, je l’ai regardé par en-dessous, j’ai remis une mèche rebelle en place et j’ai chuchoté « je peux te parler 5 minutes ? » avec l’air de vouloir lui confier un secret.
Il a compris en une nanoseconde. « Tu as quelque chose à m’annoncer ? ». Oui… j’avais quelque chose à lui révéler : que Big-Boss Voyage allait devoir se passer de moi pendant cinq mois.
Big-Boss (qui, sous ses airs bourrus, est un grand sensible) m’a prise dans ses bras et a bredouillé un truc à la con pour me dire à quel point il était heureux pour moi.
Sa voix n’était pas celle de tous les jours. Je ne suis pas folle, vous savez : j’ai bien compris que ses yeux se mouillaient, que sa gorge se serrait et qu’il devait faire un rétroplanning pour calculer.
J’avais 37 ans (« et demi », ajouteraient mes nièces) et 13 ans d’ancienneté.
Forcément, quand il m’a embauchée, j’étais une jeune nymphe encore écervelée et personne ne pouvait deviner que j’allais devenir une femme accomplie, une future maman épanouie.
Le jour de la grande annonce, je me suis approchée de Big-Boss, mutine, délicieuse, charmante, je l’ai regardé par en-dessous, j’ai remis une mèche rebelle en place et j’ai chuchoté « je peux te parler 5 minutes ? » avec l’air de vouloir lui confier un secret.
Il a compris en une nanoseconde. « Tu as quelque chose à m’annoncer ? ». Oui… j’avais quelque chose à lui révéler : que Big-Boss Voyage allait devoir se passer de moi pendant cinq mois.
Big-Boss (qui, sous ses airs bourrus, est un grand sensible) m’a prise dans ses bras et a bredouillé un truc à la con pour me dire à quel point il était heureux pour moi.
Sa voix n’était pas celle de tous les jours. Je ne suis pas folle, vous savez : j’ai bien compris que ses yeux se mouillaient, que sa gorge se serrait et qu’il devait faire un rétroplanning pour calculer.
Le bon goût de partir en congés mat’ en printemps-été
Je crois que Big-Boss a apprécié que j’aie le bon goût de partir en congés mat’ en printemps-été, une fois la saison « hiver » (la plus importante en terme de chiffre d’affaires) passée.
Pendant mon congé mat’, Big Boss a toujours été respectueux de ma vie privée : il m’a demandé que je l’appelle « une fois par mois, pour que je sois au courant des choses essentielles ».
J’ai eu le temps de me reposer et d’accueillir mon alien sans stress, tout en étant informée de ce qu’il se passait à l’agence. Du coup, ma grossesse, mon congé maternité et ma reprise se sont bien passés.
Ça n’est pas le cas pour tout le monde… L’une de mes consœurs s’est récemment confiée à moi. Une histoire bien dégueulasse.
Je vous raconte : Claire a été embauchée dans une agence de 6 personnes (que des femmes…). Sa candidature a été validée par la directrice de l'agence, mais aussi par son futur binôme qui avait beaucoup aimé son parcours, avec qui le courant passait bien et qui avait la même vision du métier que Claire.
Pendant trois mois, Claire a fait l'unanimité : jamais en retard, délais respectés, sociétés satisfaites, clients tourisme comblés, collègues et direction heureux de travailler avec elle et objectifs dépassés.
Juste des petits pépins de santé. Oh, deux fois rien ! Des petits maux de l'hiver : une rhino-pharyngite (mais elle est venue travailler aphone), un vilain lumbago (mais hop ! quelques anti-douleurs, deux rendez-vous chez l'ostéo et elle a retrouvé toute sa fougue et son énergie).
Mais bon… elle est toujours « un peu fatiguée », elle manque d'appétit. Sans doute est-elle en manque de vitamines, de soleil ou de magnésium.
Pendant mon congé mat’, Big Boss a toujours été respectueux de ma vie privée : il m’a demandé que je l’appelle « une fois par mois, pour que je sois au courant des choses essentielles ».
J’ai eu le temps de me reposer et d’accueillir mon alien sans stress, tout en étant informée de ce qu’il se passait à l’agence. Du coup, ma grossesse, mon congé maternité et ma reprise se sont bien passés.
Ça n’est pas le cas pour tout le monde… L’une de mes consœurs s’est récemment confiée à moi. Une histoire bien dégueulasse.
Je vous raconte : Claire a été embauchée dans une agence de 6 personnes (que des femmes…). Sa candidature a été validée par la directrice de l'agence, mais aussi par son futur binôme qui avait beaucoup aimé son parcours, avec qui le courant passait bien et qui avait la même vision du métier que Claire.
Pendant trois mois, Claire a fait l'unanimité : jamais en retard, délais respectés, sociétés satisfaites, clients tourisme comblés, collègues et direction heureux de travailler avec elle et objectifs dépassés.
Juste des petits pépins de santé. Oh, deux fois rien ! Des petits maux de l'hiver : une rhino-pharyngite (mais elle est venue travailler aphone), un vilain lumbago (mais hop ! quelques anti-douleurs, deux rendez-vous chez l'ostéo et elle a retrouvé toute sa fougue et son énergie).
Mais bon… elle est toujours « un peu fatiguée », elle manque d'appétit. Sans doute est-elle en manque de vitamines, de soleil ou de magnésium.
Claire est enceinte, mais comment l’annoncer au travail ?
Début mars, quand même, elle profite d’un rendez-vous chez son médecin traitant (pour faire renouveler une ordonnance pour un truc contre ses allergies) pour lui demander de lui prescrire une prise de sang (pour savoir quels compléments alimentaires prendre).
Et là, surprise : Claire est enceinte ! Bien entendu, elle est ravie (même si elle ne s’y attendait pas trop) mais comment l’annoncer au travail ?
Après avoir longuement réfléchi, discuté avec sa famille, ses amis et son mari, Claire décide d'être honnête et de révéler immédiatement son joli « secret ».
Après tout, ses collègues l’apprécient, son binôme se projette avec elle (elles ont même commencé à évoquer les plannings de vacances) et sa directrice est conquise d’avoir trouvé une perle.
Et puis quoi ? La grossesse n’est pas une maladie et sa patronne (une femme courageuse qui a monté et su faire prospérer son agence, une femme droite, franche, empathique, à l’écoute de ses collaboratrices), appréciera bien évidemment que Claire la prévienne longtemps à l’avance pour lui laisser le temps de se retourner (j’adore cette expression).
Rendez-vous est pris avec la boss de l’agence. Claire lui explique qu’elle est heureuse de son travail, qu’elle se sent bien avec ses collègues et ses clients mais qu’elle doit l’informer de quelque chose « en toute transparence, car si elle était à la place (de sa patronne), elle aimerait qu’on soit honnête avec elle ».
Et là, dans un grand sourire, elle annonce sa grossesse. « Je ne serai absente que 16 semaines : j’ai même une solution de garde une fois que mon bébé sera né ».
Et là, surprise : Claire est enceinte ! Bien entendu, elle est ravie (même si elle ne s’y attendait pas trop) mais comment l’annoncer au travail ?
Après avoir longuement réfléchi, discuté avec sa famille, ses amis et son mari, Claire décide d'être honnête et de révéler immédiatement son joli « secret ».
Après tout, ses collègues l’apprécient, son binôme se projette avec elle (elles ont même commencé à évoquer les plannings de vacances) et sa directrice est conquise d’avoir trouvé une perle.
Et puis quoi ? La grossesse n’est pas une maladie et sa patronne (une femme courageuse qui a monté et su faire prospérer son agence, une femme droite, franche, empathique, à l’écoute de ses collaboratrices), appréciera bien évidemment que Claire la prévienne longtemps à l’avance pour lui laisser le temps de se retourner (j’adore cette expression).
Rendez-vous est pris avec la boss de l’agence. Claire lui explique qu’elle est heureuse de son travail, qu’elle se sent bien avec ses collègues et ses clients mais qu’elle doit l’informer de quelque chose « en toute transparence, car si elle était à la place (de sa patronne), elle aimerait qu’on soit honnête avec elle ».
Et là, dans un grand sourire, elle annonce sa grossesse. « Je ne serai absente que 16 semaines : j’ai même une solution de garde une fois que mon bébé sera né ».
Faut-il attendre la ménopause pour trouver un job ?
Immédiatement, son employeur lui répond : « justement, vous aviez demandé un rendez-vous et j’y avais un peu réfléchi. Je comptais vous annoncer que nous ne souhaitons pas vous garder : avec l'équipe, nous trouvons que vous ne faîtes pas l'affaire ».
Et elle a prétexté ne pas avoir plus de temps à lui consacrer ce jour-là (un rendez-vous à l'extérieur, suivi d’un voyage en province).
Claire avait trouvé le job de ses rêves, elle était heureuse.
En quelques secondes, elle a ressenti de l'incompréhension, de la déception puis carrément de la rage.
Elle en a parlé avec ses collègues qui sont toutes tombées des nues !
Comment leur patronne pouvait-elle prétexter une décision collégiale ? Comment une femme dirigeante d’entreprise pouvait-elle faire ce type de discrimination sexiste ?
Claire est remplacée quelques jours plus tard (par une quinquagénaire, coïncidence ?).
Et puis le jour de la remise de son solde de tout compte, l’employeur de Claire lui dit « on ne sait pas de quoi demain sera fait. Peut-être que nos chemins se recroiseront et qui sait ? Si j’ai du travail... ».
Eh bien non, Madame. A la reprise de son congé maternité, Claire fera profiter de ses talents à un autre employeur qui saura l’apprécier pour ses justes valeurs.
Espérons juste pour les combats de toutes les femmes (et pas seulement de ceux de Marlène Schiappa) que Claire n’ait pas à attendre la ménopause pour trouver un autre job.
Et elle a prétexté ne pas avoir plus de temps à lui consacrer ce jour-là (un rendez-vous à l'extérieur, suivi d’un voyage en province).
Claire avait trouvé le job de ses rêves, elle était heureuse.
En quelques secondes, elle a ressenti de l'incompréhension, de la déception puis carrément de la rage.
Elle en a parlé avec ses collègues qui sont toutes tombées des nues !
Comment leur patronne pouvait-elle prétexter une décision collégiale ? Comment une femme dirigeante d’entreprise pouvait-elle faire ce type de discrimination sexiste ?
Claire est remplacée quelques jours plus tard (par une quinquagénaire, coïncidence ?).
Et puis le jour de la remise de son solde de tout compte, l’employeur de Claire lui dit « on ne sait pas de quoi demain sera fait. Peut-être que nos chemins se recroiseront et qui sait ? Si j’ai du travail... ».
Eh bien non, Madame. A la reprise de son congé maternité, Claire fera profiter de ses talents à un autre employeur qui saura l’apprécier pour ses justes valeurs.
Espérons juste pour les combats de toutes les femmes (et pas seulement de ceux de Marlène Schiappa) que Claire n’ait pas à attendre la ménopause pour trouver un autre job.