Les pilotes d'Air France disent "Oui" au plan Transform 2015

Le résultat du référendum organisé par le syndicat majoritaire de la catégorie des pilotes, le SNPL suit, sans grande surprise, l'opinion favorable au plan Transform 2015 déjà émise par le bureau du syndicat.

Les pilotes concernés ont été 83% à voter et pour 67% d'entre eux, le projet de restructuration dessiné par Alexandre de Juniac est donc acceptable.

Il est vrai que le SNPL a fait ses comptes. Les propositions patronales auront même une effet positif sur la rémunération des pilotes du moyen courrier et elles seront neutres sur celle des pilotes du long courrier.

Et comme le souligne le syndicat, ce qui compte c'est le chèque à la fin du mois...

Le syndicat a en effet analysé qu'un tiers des propositions liée à la productivité sera fait par des mesures "que l'on peut qualifier de transparentes"; qu'un autre tiers était déjà réalisé dans le cadre de l'installation des bases de province.

Conclusion : si les pilotes accorderont un peu plus de leur temps à la compagnie, leur rémunération, elle, ne baissera pas.

Pour autant, il reste quelques points et non des moindres à régler. Les pilotes du moyen courrier sont en sureffectif et ce ne sont pas les déplacements possibles vers Transavia, moyennant primes et promesse de réintégration au bout de trois ans qui régleront le problème.

Air France prévoit en effet la suppression de 594 postes de pilotes dont 450 départs volontaires. Le SNPL attend toujours une réponse patronale à sa proposition de mettre à la retraite les pilotes volontaires de plus de 60 ans.

Alexandre de Juniac a donc emporté l'adhésion du personnel sol et des pilotes pour poursuivre le déroulement de la restructuration.

Le plan de départs volontaires pour la catégorie sol, la plus concernée avec 3022 suppressions de postes dont 2056 départs volontaires se met en place.

Mais le PNC reste l'empêcheur de tourner en rond après avoir rejeté les propositions patronales par deux syndicats sur trois.

Reste à savoir si la direction des ressources humaines acceptera, au final, de revenir à la table des négociations comme le syndicat UNAC l'a suggéré au lendemain de la consultation- et ce, même si Alexandre de Juniac en a fermement rejeté l'idée.

Air France a d'ores et déjà dénoncé l'accord d'entreprise du PNC qui court jusqu'en mars prochain. Les conditions de travail qui seront imposées pour l'après mars 2013 seront évidemment moins généreuses.

Les PNC candidats au départ ne vont pas non plus bénéficier des conditions d'accompagnement faites au personnel sol et aux pilotes. Le surreffectif PNC a été estimé à 1506 postes et la prévision de 904 départs volontaires pourrait tout simplement se transformer en licenciements purs et simples.

Inutile de préciser que si les deux camps restent sur leur position jusqu'au printemps prochain, la situation pourrait devenir périlleuse...

En attendant, le grand rendez-vous de la rentrée portera sur la constitution du moyen courrier point à point autour de Transavia et du pôle régional qui devrait être présenté par Lionel Guérin en septembre.

Le tout dans un environnement hostile, avec un baril particulièrement coûteux, un taux de change défavorable à l'euro et des prévisions pessimistes de l'IATA sur le trafic aérien.