Maranatha : le groupe hôtelier zappe les banques pour financer ses établissements

Pour trouver les fonds nécessaires à l'achat de ses hôtels, le groupe hôtelier Maranatha, créé dans les années 2000, n'emprunte pas aux banquiers. Il préfère passer par des particuliers qui veulent investir leurs économies.

"J'ai mis en place ce système lorsque les banques sont devenues frileuses et demandaient des acomptes colossaux pour obtenir un prêt" explique Olivier Carvin, le président.

Un financement original qui fonctionne : le groupe possède cinq fois plus d'hôtels qu'il y a quatre ans. Son chiffre d'affaires s'établit à 13 millions d'euros pour 2012, en progression de 11% à périmètre constant.

Il fédère aujourd'hui 500 propriétaires particuliers, qui ont versé de 10 000 à 4 millions d'euros. "Nous leur proposons un retour sur investissement de 5% grâce à un loyer versé chaque mois". Ils bénéficient également de réduction de 50% dans les différents hôtels.

Maranatha compte aujourd'hui une vingtaine d'établissements d'une moyenne de 50 chambres, répartis le long de la ligne Marseille-Paris.

Deux gammes sont disponibles : les "étapes et traditions" pour les 2 et 3 étoiles, les "charme et patrimoine" pour les catégories supérieures.

Maranatha s'est adossé à des enseignes nationales, comme Kyriad, Best Western ou Inter-hôtels pour vendre ses chambres. Accor vient de l'approcher pour l'ouverture d'un Ibis à Cannes.

"Ces franchises nous apportent la notoriété nécessaire pour distribuer nos établissements" précise Olivier Carvin.

A Paris, où il dispose de trois adresses dont le taux d'occupation dépasse les 90%, Maranatha a inauguré son premier hôtel thématique l'été dernier : le Montmartre Mon Amour.

"Les clients s'attendent aujourd'hui à vivre une expérience unique dans chaque lieu de séjour. Nous souhaitons donc développer ce concept de boutiques-hôtels" poursuit Olivier Carvin.

Son prochain projet s'attachera à rénover les Jardins de Montmartre sur le thème des saisons. Une décoration sur le thème du voyage dans les années trente est aussi prévue pour un hôtel à Nice. "Toutes les chambres sont décorées de manière différente. Un bon moyen de donner envie au client de revenir" assure Olivier Carvin.

Il souhaite à terme poursuivre le rythme de ses ouvertures, avec 5 à 6 nouveautés par an. Il vient d'ailleurs de signer le rachat du Trinité Plaza à Paris, pour un montant de 5 millions d'euros.

"Un de nos concurrents a fait une offre supérieure de 200 000 euros. Mais le vendeur a préféré notre philosophie et nos méthodes de travail, qui privilégient les relations humaines. Il est rassurant de voir que dans un secteur très concurrentiel, les valeurs portées par notre groupe peuvent faire la différence".