Autour de la table, la direction en Belgique et en France de Tentour : Levent Apaydin, directeur général Orion International (Belgique), Haygaram Bakar, directeur développement Médiades, Thomas Fiorito, directeur commercila Médiades et Ahmet Ergul, d
L’histoire économique nous apprend qu’aucune entreprise, aussi grande et solide soit elle, ne reste à l’abri d’une contre-performance, d’un déclin, voire de la disparition pure et simple. Faut-il reparler des compagnies aériennes comme Sabena, Swissair, Air Liberté, Pan Am, TWA, …d’un TO comme Sunair qui fût en son temps le septième groupe européen,…
Lorsque’à la fin des années nonante, First Choice rachète les opérateurs Marmara et Etapes Nouvelles en France, Bosphorus en Belgique et Taurus en Allemagne, plus personne ne donnait un kopek pour revoir un groupe turc important réapparaître au niveau européen.
C’était sans compter sur le dynamisme de l’un des anciens actionnaires du groupe turc, Hayri Içli, qui a décidé de se repositionner directement avec des tours opérateurs en France, Allemagne et Belgique. Rencontre avec le triumvirat à la tête de Médiades.
Tourmag: Votre société vient de connaître une profonde modification de son organigramme.
Thomas Fiorito: Nous sommes à trois à avoir pris les rênes de Médiades en France. Haygaram Bakar (38 ans), directeur du développement, Thomas Fiorito (32 ans), directeur commercial, et Ahmet Ergul (43 ans), directeur technique.
Tourmag: Médiades a été fondée en 2001, pouvez-vous faire le point.
Haygaram Bakar: Sans compter le tourisme ethnique, en 2004, nous avons terminé l’année avec +/- 26.000 pax en forfaits. En ce qui concerne le personnel, la société occupe 13 personnes.
Thomas Fiorito: Jusqu’à présent Médiades a surtout été très actif au niveau des comités d’entreprises, des grandes AGV et des GIE. Nous avons décidé de réorienter notre politique commerciale en proposant des services spécifiques aux AGV indépendantes. Nous pensons que la Turquie est une destination qui vaut beaucoup plus que ce qui est proposé sur le marché actuellement.
Haygaram Bakar: Tentour veut que les opérateurs du groupe se repositionnent qualitativement. Nous avons donc pour objectif de nous imposer comme étant les vrais spécialistes de la destination avec un accent mis sur la qualité des services. Nous croyons qu’il est plus que temps de contrer certains « mass marketter » qui donnent une mauvaise notoriété à la destination.
Tourmag: Que pensez-vous de la politique des prix pratiquée par certains des TO spécialistes de la Turquie?
Ahmet Ergul: Je crois profondément qu’une politique permanente de discount sur les prix nuit aux destinations. Il y a des limites à ne pas franchir dans la baisse des tarifs. Trop souvent, certains voyagistes oublient qu’à des bas prix correspondent souvent une qualité médiocre. Nous pensons, que ce qui est le plus important, c’est de maintenir une politique diversifiée au niveau tarifaire et des services rendus. De jouer honnêtement le jeu avec les clients.
Tourmag: En créant des amalgames, certains voyagistes peuvent, en effet, donner une mauvaise image de la profession en faisant croire qu’à un prix plus que planché les touristes allaient être reçus comme des rois. Pourtant, une bonne brochure doit présenter une offre diversifiée au niveau tarifaire… .
Thomas Fiorito: C’est exact. Nous avons décidé de pratiquer une double approche. Aux gros distributeurs et aux comités d’entreprises, nous allons proposer des produits de type "mass market" dont la politique d’attaque sera basée principalement sur les prix. A ces acheteurs nous allons par exemple proposer des produits exclusifs comme des hôtels dédicacés uniquement pour eux.
Mais dans le même temps, nous allons développer une gamme de produits avec une vraie valeur ajoutée qui seront réservés aux AGV indépendantes et aux réseaux classiques.
En effet, ce qui démarque une AGV indépendante ou un membre d’un GIE moyen par rapport aux AGV de réseaux captifs ou appartenant à un grand groupe, c’est l’originalité des produits proposés aux clients.
Ahmet Ergul: Afin de garantir notre qualité, nous avons émis un cahier de charge très précis que les hôteliers s’engagent à respecter.
Haygaram Bakar: Nous avons l’avantage par rapport à nos confrères d’avoir encore la souplesse d’une PME avec l’avantage d’être adossé à un grand groupe performant.
Tourmag: Donc Médiades va se limiter à la seule Turquie. Pourtant on avait annoncé, avec la reprise du TO belge Indigo, une ouverture vers d’autres destinations.
Haygaram Bakar: Cette reprise est récente. Nous devons donc travailler avec ordre. Dans un premier temps, mettre en place les synergies entre les opérateurs des quatre pays européens où Tentour est présent: France, Allemagne, Belgique et Luxembourg.
Je pense qu’une mise en commun des stocks va être indispensable. Mais attention, il faut tenir compte des besoins différents des marchés. Un touriste Français est différent d’un Belge, d’un Allemand ou d’un Luxembourgeois.
Nous devons également agir en commun avec nos confrères. Par exemple, développer une stratégie d’action dynamique avec la filiale belge Orion/Indigo en dirigeant le potentiel que représente notre clientèle du Nord du pays sur l’aéroport de Bruxelles National. Ce qui permettra d’améliorer le taux d’occupation des avions.
Ahmet Ergul: Ensemble, nous pouvons également lancer en commun de nouveaux produits. Par exemple de nouvelles destinations city-trip au Maroc, en Egypte et en Turquie. Mais ce qui me semble le plus important avant de lancer de nouvelles destinations, c’est de bien analyser la faisabilité (potentiel, marché, concurrence).
L’apport d’Indigo, ce TO belge qui vient d’être repris par le groupe, va nous permettre d’ouvrir de nouvelles destinations vers l’Egypte, le Maroc et la Tunisie. Pour nous français, je pense que l’Egypte et le Maroc méritent une analyse approfondie tandis que la Tunisie est un marché trop concurrentiel.
Thomas Fiorito: Mais ce qui est le plus important à retenir, c’est que Médiades est et restera le spécialiste de la Turquie. Le lancement de nouvelles destinations ne changera pas cette orientation de base. Ces nouveaux produits vont nous permettre une diversification des risques, nous permettre de prospecter de nouveaux réseaux et surtout de compléter notre offre hiver.
Propos recueillis par Michel Ghesquière
Lorsque’à la fin des années nonante, First Choice rachète les opérateurs Marmara et Etapes Nouvelles en France, Bosphorus en Belgique et Taurus en Allemagne, plus personne ne donnait un kopek pour revoir un groupe turc important réapparaître au niveau européen.
C’était sans compter sur le dynamisme de l’un des anciens actionnaires du groupe turc, Hayri Içli, qui a décidé de se repositionner directement avec des tours opérateurs en France, Allemagne et Belgique. Rencontre avec le triumvirat à la tête de Médiades.
Tourmag: Votre société vient de connaître une profonde modification de son organigramme.
Thomas Fiorito: Nous sommes à trois à avoir pris les rênes de Médiades en France. Haygaram Bakar (38 ans), directeur du développement, Thomas Fiorito (32 ans), directeur commercial, et Ahmet Ergul (43 ans), directeur technique.
Tourmag: Médiades a été fondée en 2001, pouvez-vous faire le point.
Haygaram Bakar: Sans compter le tourisme ethnique, en 2004, nous avons terminé l’année avec +/- 26.000 pax en forfaits. En ce qui concerne le personnel, la société occupe 13 personnes.
Thomas Fiorito: Jusqu’à présent Médiades a surtout été très actif au niveau des comités d’entreprises, des grandes AGV et des GIE. Nous avons décidé de réorienter notre politique commerciale en proposant des services spécifiques aux AGV indépendantes. Nous pensons que la Turquie est une destination qui vaut beaucoup plus que ce qui est proposé sur le marché actuellement.
Haygaram Bakar: Tentour veut que les opérateurs du groupe se repositionnent qualitativement. Nous avons donc pour objectif de nous imposer comme étant les vrais spécialistes de la destination avec un accent mis sur la qualité des services. Nous croyons qu’il est plus que temps de contrer certains « mass marketter » qui donnent une mauvaise notoriété à la destination.
Tourmag: Que pensez-vous de la politique des prix pratiquée par certains des TO spécialistes de la Turquie?
Ahmet Ergul: Je crois profondément qu’une politique permanente de discount sur les prix nuit aux destinations. Il y a des limites à ne pas franchir dans la baisse des tarifs. Trop souvent, certains voyagistes oublient qu’à des bas prix correspondent souvent une qualité médiocre. Nous pensons, que ce qui est le plus important, c’est de maintenir une politique diversifiée au niveau tarifaire et des services rendus. De jouer honnêtement le jeu avec les clients.
Tourmag: En créant des amalgames, certains voyagistes peuvent, en effet, donner une mauvaise image de la profession en faisant croire qu’à un prix plus que planché les touristes allaient être reçus comme des rois. Pourtant, une bonne brochure doit présenter une offre diversifiée au niveau tarifaire… .
Thomas Fiorito: C’est exact. Nous avons décidé de pratiquer une double approche. Aux gros distributeurs et aux comités d’entreprises, nous allons proposer des produits de type "mass market" dont la politique d’attaque sera basée principalement sur les prix. A ces acheteurs nous allons par exemple proposer des produits exclusifs comme des hôtels dédicacés uniquement pour eux.
Mais dans le même temps, nous allons développer une gamme de produits avec une vraie valeur ajoutée qui seront réservés aux AGV indépendantes et aux réseaux classiques.
En effet, ce qui démarque une AGV indépendante ou un membre d’un GIE moyen par rapport aux AGV de réseaux captifs ou appartenant à un grand groupe, c’est l’originalité des produits proposés aux clients.
Ahmet Ergul: Afin de garantir notre qualité, nous avons émis un cahier de charge très précis que les hôteliers s’engagent à respecter.
Haygaram Bakar: Nous avons l’avantage par rapport à nos confrères d’avoir encore la souplesse d’une PME avec l’avantage d’être adossé à un grand groupe performant.
Tourmag: Donc Médiades va se limiter à la seule Turquie. Pourtant on avait annoncé, avec la reprise du TO belge Indigo, une ouverture vers d’autres destinations.
Haygaram Bakar: Cette reprise est récente. Nous devons donc travailler avec ordre. Dans un premier temps, mettre en place les synergies entre les opérateurs des quatre pays européens où Tentour est présent: France, Allemagne, Belgique et Luxembourg.
Je pense qu’une mise en commun des stocks va être indispensable. Mais attention, il faut tenir compte des besoins différents des marchés. Un touriste Français est différent d’un Belge, d’un Allemand ou d’un Luxembourgeois.
Nous devons également agir en commun avec nos confrères. Par exemple, développer une stratégie d’action dynamique avec la filiale belge Orion/Indigo en dirigeant le potentiel que représente notre clientèle du Nord du pays sur l’aéroport de Bruxelles National. Ce qui permettra d’améliorer le taux d’occupation des avions.
Ahmet Ergul: Ensemble, nous pouvons également lancer en commun de nouveaux produits. Par exemple de nouvelles destinations city-trip au Maroc, en Egypte et en Turquie. Mais ce qui me semble le plus important avant de lancer de nouvelles destinations, c’est de bien analyser la faisabilité (potentiel, marché, concurrence).
L’apport d’Indigo, ce TO belge qui vient d’être repris par le groupe, va nous permettre d’ouvrir de nouvelles destinations vers l’Egypte, le Maroc et la Tunisie. Pour nous français, je pense que l’Egypte et le Maroc méritent une analyse approfondie tandis que la Tunisie est un marché trop concurrentiel.
Thomas Fiorito: Mais ce qui est le plus important à retenir, c’est que Médiades est et restera le spécialiste de la Turquie. Le lancement de nouvelles destinations ne changera pas cette orientation de base. Ces nouveaux produits vont nous permettre une diversification des risques, nous permettre de prospecter de nouveaux réseaux et surtout de compléter notre offre hiver.
Propos recueillis par Michel Ghesquière