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Eric Debry
Le groupe allemand TUI fait grise mine. Les résultats de son premier semestre sont très décevants et son bénéfice d'exploitation (Ebita) annuel s’affichera en recul en 2006. Le numéro un européen du tourisme ne pouvait guère rester sans réactions face au marché. Eric Debry et Sebastian Ebel sont poussés vers la sortie, selon l’édition de mardi du quotidien économique allemand Handelsblatt.
Le conseil de surveillance de TUI devrait prendre une décision en ce sens dès la semaine prochaine lors d'une réunion à Salzbourg. L’annonce du départ d’Eric Debry pourrait être officialisée les 6 ou 7 septembre prochains. Contactée hier par TourMaG.com, la direction de la communication du groupe Nouvelles Frontières (NF) «ne commente pas les rumeurs».
NF n’a pas communiqué ses résultats 2005
Sebastian Ebel, membre du directoire en charge notamment d'internet et du tourisme d'affaires, peut passer pour un bouc émissaire. Le sort d’Eric Debry semble par contre scellé depuis plusieurs mois. Le Pdg de Nouvelles Frontières et responsable du tourisme de TUI pour l'Europe de l'ouest (France, Belgique, Pays-Bas) ne peut guère faire valoir son bilan.
NF a d’ailleurs préféré ne pas diffuser les résultats de son exercice 2005. En revanche, le groupe de Hanovre communique son résultat d'exploitation (Ebita) Europe de l’Ouest : cette zone sur laquelle la France est de loin le premier marché a affiché 10 millions d’euros de pertes en 2005, et enregistre un passif de 39 M€ sur le premier semestre 2006 (- 24 M€ sur les six mêmes mois l’an dernier).
Echec de la stratégie TUI ?
Sur le marché français, les résultats de l’an dernier étaient liés à une perte d’exploitation et surtout à Corsair, à la hausse du kérosène et à l’important retard dans la livraison des B 747-400, la compagnie n’ayant pas prévu de clauses de pénalité !
Pour l’année en cours, TUI AG explique les mauvais chiffres de sa filiale française par la faiblesse de la demande, la coupe du monde de foot et l’épidémie de chikungunya. Un peu court !
Eric Debry a piloté le rachat du groupe NF par TUI, puis travaillé dès septembre 2001 au redressement du voyagiste français, d’abord aux côtés de Ralf Corsten puis seul aux commandes dès 2003. Entre fermetures et ventes des filiales déficitaires d’un côté, injection de 180 M€ de TUI AG dans sa filiale française de l’autre, NF renoue avec les bénéfices. Les deux années de profits 2003 et 2004, ainsi que la forte baisse de son endettement, laissait penser que le groupe était reparti sur de bonnes bases.
L’étape suivante fut la mise en place de la stratégie de TUI en France. Or, les résultats doivent singulièrement décevoir la maison mère allemande. Les chiffres de la marque TUI France sont très en deçà des objectifs initiaux, avec 68 000 forfaits vendus en 2005. Bref rappel; lors de son lancement à Top Résa en septembre 2003, le nouveau TO visait les 100.000 clients pour l’année 2004.
Havas Voyages va pour sa part devoir frapper un coups très fort pour atteindre son objectif de 125 agences d’ici la fin de l’année (NF en annonce aujourd’hui 95). Côté internet, le site Ultravacances.fr est moribond et celui sur les vols secs (Skydeals.fr) est toujours en stand by : son lancement a pourtant été annoncé pour novembre 2005 ! Plus grave, NF est bousculé par les agences en ligne, notamment sur les voyages à forfait ; ses ventes sur internet atteindraient péniblement 15% de son chiffre d’affaires.
Reprise en main par Peter Rothwell ?
Entre les querelles de chapelle, la grogne des agences franchisées, des cadres démotivés, des salariés évoquant à demi mot un nouveau plan social (alors que le dernier a été bouclé en mai !), NF a de bonnes raisons de s’inquiéter aussi du moral de ses troupes. Le personnel naviguant de Corsair n’est pas non plus épargné, les retards à répétition de l’année dernière ayant gravement nui à son image.
On peut s’attendre maintenant à une reprise en main du pôle Europe de l’Ouest désormais supervisé par Peter Rothwell, «managing director» de TUI UK et membre du bureau exécutif de TUI AG. Peter Rothwell est l’un des principaux artisans de la conversion à marche forcé de TUI UK à internet : sa marque Thomson, numéro un britannique du secteur, commercialise désormais la moitié de son offre en ligne. Question : NF peut-il encore devenir l’un des leaders français du voyage en ligne ?
Le conseil de surveillance de TUI devrait prendre une décision en ce sens dès la semaine prochaine lors d'une réunion à Salzbourg. L’annonce du départ d’Eric Debry pourrait être officialisée les 6 ou 7 septembre prochains. Contactée hier par TourMaG.com, la direction de la communication du groupe Nouvelles Frontières (NF) «ne commente pas les rumeurs».
NF n’a pas communiqué ses résultats 2005
Sebastian Ebel, membre du directoire en charge notamment d'internet et du tourisme d'affaires, peut passer pour un bouc émissaire. Le sort d’Eric Debry semble par contre scellé depuis plusieurs mois. Le Pdg de Nouvelles Frontières et responsable du tourisme de TUI pour l'Europe de l'ouest (France, Belgique, Pays-Bas) ne peut guère faire valoir son bilan.
NF a d’ailleurs préféré ne pas diffuser les résultats de son exercice 2005. En revanche, le groupe de Hanovre communique son résultat d'exploitation (Ebita) Europe de l’Ouest : cette zone sur laquelle la France est de loin le premier marché a affiché 10 millions d’euros de pertes en 2005, et enregistre un passif de 39 M€ sur le premier semestre 2006 (- 24 M€ sur les six mêmes mois l’an dernier).
Echec de la stratégie TUI ?
Sur le marché français, les résultats de l’an dernier étaient liés à une perte d’exploitation et surtout à Corsair, à la hausse du kérosène et à l’important retard dans la livraison des B 747-400, la compagnie n’ayant pas prévu de clauses de pénalité !
Pour l’année en cours, TUI AG explique les mauvais chiffres de sa filiale française par la faiblesse de la demande, la coupe du monde de foot et l’épidémie de chikungunya. Un peu court !
Eric Debry a piloté le rachat du groupe NF par TUI, puis travaillé dès septembre 2001 au redressement du voyagiste français, d’abord aux côtés de Ralf Corsten puis seul aux commandes dès 2003. Entre fermetures et ventes des filiales déficitaires d’un côté, injection de 180 M€ de TUI AG dans sa filiale française de l’autre, NF renoue avec les bénéfices. Les deux années de profits 2003 et 2004, ainsi que la forte baisse de son endettement, laissait penser que le groupe était reparti sur de bonnes bases.
L’étape suivante fut la mise en place de la stratégie de TUI en France. Or, les résultats doivent singulièrement décevoir la maison mère allemande. Les chiffres de la marque TUI France sont très en deçà des objectifs initiaux, avec 68 000 forfaits vendus en 2005. Bref rappel; lors de son lancement à Top Résa en septembre 2003, le nouveau TO visait les 100.000 clients pour l’année 2004.
Havas Voyages va pour sa part devoir frapper un coups très fort pour atteindre son objectif de 125 agences d’ici la fin de l’année (NF en annonce aujourd’hui 95). Côté internet, le site Ultravacances.fr est moribond et celui sur les vols secs (Skydeals.fr) est toujours en stand by : son lancement a pourtant été annoncé pour novembre 2005 ! Plus grave, NF est bousculé par les agences en ligne, notamment sur les voyages à forfait ; ses ventes sur internet atteindraient péniblement 15% de son chiffre d’affaires.
Reprise en main par Peter Rothwell ?
Entre les querelles de chapelle, la grogne des agences franchisées, des cadres démotivés, des salariés évoquant à demi mot un nouveau plan social (alors que le dernier a été bouclé en mai !), NF a de bonnes raisons de s’inquiéter aussi du moral de ses troupes. Le personnel naviguant de Corsair n’est pas non plus épargné, les retards à répétition de l’année dernière ayant gravement nui à son image.
On peut s’attendre maintenant à une reprise en main du pôle Europe de l’Ouest désormais supervisé par Peter Rothwell, «managing director» de TUI UK et membre du bureau exécutif de TUI AG. Peter Rothwell est l’un des principaux artisans de la conversion à marche forcé de TUI UK à internet : sa marque Thomson, numéro un britannique du secteur, commercialise désormais la moitié de son offre en ligne. Question : NF peut-il encore devenir l’un des leaders français du voyage en ligne ?