Thierry Prengère : "Il est fort à parier que nombre de pays en profiteront pour faire payer les voyageurs à l'entrée, pour un "visa" sanitaire, faire payer des tests PCR à l'avance et durant le séjour" - DR
De nombreuses organisations, dont les Entreprises du Voyage, et certains gouvernements, réclament à corps et à cris un passeport "sanitaire".
Comme souvent chez l'être humain, on se précipite sur la "solution" qui vous apporte le plus de confort intellectuel et vous permet de vous projeter vers un avenir qui ressemble le plus à votre passé. Une issue simpliste est donc la bienvenue.
Mais comme à chaque fois que cela se produit, les aspects négatifs ne sont jamais anticipés à leurs mesures, et les mêmes qui louent ce passeport, seront ceux qui demain, le critiqueront.
En quoi est-il néfaste, me direz-vous ? Il donne l'illusion qu'il vous permettra de vivre comme avant.
Après tout, c'est juste un bout de papier. Le coté liberticide n'est pas notre propos, nous laissons cela aux sociologues, aux journalistes et aux politiciens.
Comme souvent chez l'être humain, on se précipite sur la "solution" qui vous apporte le plus de confort intellectuel et vous permet de vous projeter vers un avenir qui ressemble le plus à votre passé. Une issue simpliste est donc la bienvenue.
Mais comme à chaque fois que cela se produit, les aspects négatifs ne sont jamais anticipés à leurs mesures, et les mêmes qui louent ce passeport, seront ceux qui demain, le critiqueront.
En quoi est-il néfaste, me direz-vous ? Il donne l'illusion qu'il vous permettra de vivre comme avant.
Après tout, c'est juste un bout de papier. Le coté liberticide n'est pas notre propos, nous laissons cela aux sociologues, aux journalistes et aux politiciens.
Une multiplication des coûts à prévoir
Par contre, s'il peut avoir un impact immédiat positif, son effet pour les années à venir sera très négatif pour le tourisme.
Contrairement à la fièvre jaune (encore obligatoire pour certains pays), le vaccin du Covid-19 n'offre une immunité que pour quelques mois. Cela implique :
- de le refaire tous les six mois environ ;
- comme pour le passeport administratif, que la durée de validité soit supérieure à la date de retour ;
- une multiplication des coûts, car tôt ou tard ils ne seront plus remboursés à 100% et seront payants dans beaucoup de pays.
De plus, le vaccin Covid-19 n'immunise pas le bénéficiaire du virus. Il lui permet, en théorie, de limiter les formes graves.
Il faudra donc maintenir les gestes barrières, la distanciation, le port du masque, les jauges dans les restaurants, les théâtres, etc.
Et contrairement à la variole, et comme pour la grippe, ce virus ne disparaîtra jamais. Enfin, votre passeport devra être mis à jour à vie et vous serez vacciné deux fois par an, voire plus !
Contrairement à la fièvre jaune (encore obligatoire pour certains pays), le vaccin du Covid-19 n'offre une immunité que pour quelques mois. Cela implique :
- de le refaire tous les six mois environ ;
- comme pour le passeport administratif, que la durée de validité soit supérieure à la date de retour ;
- une multiplication des coûts, car tôt ou tard ils ne seront plus remboursés à 100% et seront payants dans beaucoup de pays.
De plus, le vaccin Covid-19 n'immunise pas le bénéficiaire du virus. Il lui permet, en théorie, de limiter les formes graves.
Il faudra donc maintenir les gestes barrières, la distanciation, le port du masque, les jauges dans les restaurants, les théâtres, etc.
Et contrairement à la variole, et comme pour la grippe, ce virus ne disparaîtra jamais. Enfin, votre passeport devra être mis à jour à vie et vous serez vacciné deux fois par an, voire plus !
Un "visa" sanitaire payant pour les voyageurs ?
Mais il y a d'autres points à connaître. Pour permettre un retour à une pseudo forme de liberté, il faudra a minima :
- que les Etats de l'Union Européenne acceptent un format unique et se mettent d'accord sur son contenu ;
- que le Conseil Constitutionnel approuve que des citoyens soient obligés de se vacciner pour voyager, se déplacer, aller au cinéma, etc. Ce qui, dans le cadre du droit français, est très très loin d'être acquis !
- que les autres pays dans le monde, acceptent la validité du passeport des autres Etats.
Il est fort à parier que nombre de pays en profiteront pour :
- faire payer les voyageurs à l'entrée, pour un "visa" sanitaire, faire payer des tests PCR à l'avance et durant le séjour (par exemple au Sri Lanka, à l'Île Maurice, etc.)
- chercher à imposer leur vaccin pour vous laisser entrer dans leur pays (Chine, Russie, etc.)
- imposer la présence d'autres vaccins, voire un certificat médical pour d'autres pathologies (sida, diabète, cancer, etc.).
Et comme les voyageurs seront toujours susceptibles de tomber malade et de contaminer la population, les autorités de nombreux pays exigeront une assurance spécifique en cas de confinement ou d'hospitalisation et parfois l'assurance d'une compagnie nationale.
Tous les éléments cités ci-dessus sont déjà actifs ou étudiés pour leur mise en application dans le cadre de l'ouverture des frontières ou la création du passeport sanitaire.
Vous l'aurez compris, si l'on met en place un passeport, c'est pour longtemps, et une fois la boîte de Pandore ouverte, chacun en fera un usage que les admirateurs actuels ne semblent pas imaginer.
Qui ne veut pas savoir, n'apprend pas. Il est à espérer que le droit ramène tout le monde à la raison.
- que les Etats de l'Union Européenne acceptent un format unique et se mettent d'accord sur son contenu ;
- que le Conseil Constitutionnel approuve que des citoyens soient obligés de se vacciner pour voyager, se déplacer, aller au cinéma, etc. Ce qui, dans le cadre du droit français, est très très loin d'être acquis !
- que les autres pays dans le monde, acceptent la validité du passeport des autres Etats.
Il est fort à parier que nombre de pays en profiteront pour :
- faire payer les voyageurs à l'entrée, pour un "visa" sanitaire, faire payer des tests PCR à l'avance et durant le séjour (par exemple au Sri Lanka, à l'Île Maurice, etc.)
- chercher à imposer leur vaccin pour vous laisser entrer dans leur pays (Chine, Russie, etc.)
- imposer la présence d'autres vaccins, voire un certificat médical pour d'autres pathologies (sida, diabète, cancer, etc.).
Et comme les voyageurs seront toujours susceptibles de tomber malade et de contaminer la population, les autorités de nombreux pays exigeront une assurance spécifique en cas de confinement ou d'hospitalisation et parfois l'assurance d'une compagnie nationale.
Tous les éléments cités ci-dessus sont déjà actifs ou étudiés pour leur mise en application dans le cadre de l'ouverture des frontières ou la création du passeport sanitaire.
Vous l'aurez compris, si l'on met en place un passeport, c'est pour longtemps, et une fois la boîte de Pandore ouverte, chacun en fera un usage que les admirateurs actuels ne semblent pas imaginer.
Qui ne veut pas savoir, n'apprend pas. Il est à espérer que le droit ramène tout le monde à la raison.
Patience, vaccination et gestes barrières
Que cela changerait-il pour les agences de voyages ? Du temps, de l'argent, des obligations supplémentaires et donc des risques.
Chaque dossier va prendre plus de temps pour vérifier les passeports sanitaires, surtout pour les groupes.
L'agence sera aussi responsable si elle n'a pas vérifié la validité et la véracité de ces passeports, notamment étrangers !
Ce document étant apparenté à une donnée personnelle sensible, les procédures et registres RGPD (quasi inexistant dans la majorité des agences) devront être réévalués.
De plus, le coût des RCP augmentera avec le risque. Le coût des forfaits va fortement augmenter réduisant la clientèle. Enfin, on peut envisager une perte de chiffre d'affaires, due aux clients réfractaires.
Que faudrait-il donc recommander à la place ? Le vaccin n'est utile qu'à 10% de la population. Tout comme la grippe, ce virus fera partie des maladies saisonnières.
Dans un, deux ou trois ans, son impact sur la population n'aura pas de conséquences graves, comme c'est le cas déjà pour 98% des personnes infectées à ce jour et ne mettra pas plus les services hospitaliers en difficulté. Les personnes fragiles seront vaccinées.
Il n'est pas nécessaire de se précipiter sur la création de ce document, dont on ne pourra plus se débarrasser ensuite et qui aura pour les voyageurs et l'industrie du tourisme, un coût important pendant de nombreuses années.
En plagiant Jean de La Fontaine qui avait décrit les conséquences de l'impatience et la frustration, on pourrait écrire "Que la gent marécageuse, Gent fort sotte et fort peureuse... De cette solution contentez-vous, de peur d'en rencontrer une pire !" ou comment le meilleur est souvent l'ennemi du bien.
Le passeport sanitaire n'est pas la bonne solution. La patience, la vaccination, les gestes barrières sont les seules démarches à promouvoir.
Quoiqu'on fasse, plus de la moitié de la population mondiale sera infectée par le virus. C'est juste une question de temps.
Chaque dossier va prendre plus de temps pour vérifier les passeports sanitaires, surtout pour les groupes.
L'agence sera aussi responsable si elle n'a pas vérifié la validité et la véracité de ces passeports, notamment étrangers !
Ce document étant apparenté à une donnée personnelle sensible, les procédures et registres RGPD (quasi inexistant dans la majorité des agences) devront être réévalués.
De plus, le coût des RCP augmentera avec le risque. Le coût des forfaits va fortement augmenter réduisant la clientèle. Enfin, on peut envisager une perte de chiffre d'affaires, due aux clients réfractaires.
Que faudrait-il donc recommander à la place ? Le vaccin n'est utile qu'à 10% de la population. Tout comme la grippe, ce virus fera partie des maladies saisonnières.
Dans un, deux ou trois ans, son impact sur la population n'aura pas de conséquences graves, comme c'est le cas déjà pour 98% des personnes infectées à ce jour et ne mettra pas plus les services hospitaliers en difficulté. Les personnes fragiles seront vaccinées.
Il n'est pas nécessaire de se précipiter sur la création de ce document, dont on ne pourra plus se débarrasser ensuite et qui aura pour les voyageurs et l'industrie du tourisme, un coût important pendant de nombreuses années.
En plagiant Jean de La Fontaine qui avait décrit les conséquences de l'impatience et la frustration, on pourrait écrire "Que la gent marécageuse, Gent fort sotte et fort peureuse... De cette solution contentez-vous, de peur d'en rencontrer une pire !" ou comment le meilleur est souvent l'ennemi du bien.
Le passeport sanitaire n'est pas la bonne solution. La patience, la vaccination, les gestes barrières sont les seules démarches à promouvoir.
Quoiqu'on fasse, plus de la moitié de la population mondiale sera infectée par le virus. C'est juste une question de temps.
Thierry Prengère a très longtemps travaillé dans la finance, d'abord pour Barclays Banque, puis a fondé son cabinet de gestion privée pendant 20 ans.
Il est aujourd'hui Président de LAhLANhLA Voyages Privés, agence qu'il a cofondée avec Joëlle Conreur.
Il est aussi délégué régional du collectif "Respire Le Tourisme de Demain" pour l'Océan Indien, membre du Club du Tourisme, membre de la Commission Tourisme CPME Réunion, membre du Medef Réunion et membre des Entreprises du Voyage.
Il est aujourd'hui Président de LAhLANhLA Voyages Privés, agence qu'il a cofondée avec Joëlle Conreur.
Il est aussi délégué régional du collectif "Respire Le Tourisme de Demain" pour l'Océan Indien, membre du Club du Tourisme, membre de la Commission Tourisme CPME Réunion, membre du Medef Réunion et membre des Entreprises du Voyage.