Provence Alpes Côte d'Azur veut croquer à pleines dents dans le gâteau chinois

La région Provence Alpes Côte d'Azur ne veut pas passer à côté du gâteau chinois.

Cela fait déjà 10 ans qu'elle s'est engagée dans la conquête de ce marché. Dans la lignée de cette stratégie, la région a ainsi regroupé les forces des différentes institutions.

Le Comité régional du tourisme PACA, Bouches-du-Rhône Tourisme, le comité départemental du tourisme du Vaucluse, la ville de Marseille et l'aéroport Marseille Provence ont co-organisé des éductours sur trois jours dans le Vaucluse et dans les Bouches-du-Rhône pour 70 tour-opérateurs chinois.

Cet évènement s'est conclu par un workshop pendant lequel plus de 120 professionnels du tourisme de la région ont pu présenter leur offre.

En 2014, 102 millions de Chinois ont voyagé dans le monde, dont 2 millions en France. La Provence et la Côte d'Azur récupère entre 10 et 15% de ces visiteurs.

"La région est une des plus connues en Chine, mais la marge de progression est encore énorme", estime Bruno James le directeur général du CRT Paca.

Depuis 2010, le nombre de nuitées réalisées par les visiteurs chinois en PACA a progressé de 169% (206 827 nuitées en 2014) représentant 2,4% des nuitées internationales totales dans la région, contre 1% il y a 5 ans.

Aujourd'hui, les clients en provenance de l'Empire du milieu sont hébergés dans les hôtels, mais Bruno James estime que "les résidences de tourisme seront aussi, demain, un lieu d'hébergement pour les Chinois des classes moyennes".

Car si les habitants des grandes métropoles chinoises ont d'ores et déjà gouté au voyage, il reste encore un énorme réservoir de voyageurs dans d'autres villes.

"La Chine compte 50 villes de plus d'un million d'habitants qui se développent encore. Des degrés de maturité différents à l'intérieur même du pays laissent présager un développement qui va s’étaler sur plusieurs années", explique Maxime Tissot, directeur général de l'office du tourisme et des congrès de Marseille.

Pour séduire les voyageurs chinois, les professionnels devront faire un effort particulier sur l'accueil. L'office du tourisme de Marseille a d'ores et déjà recruté 2 personnes dédiées à ce marché et a engagé une démarche de traduction des documents touristiques.

"Il faut vraiment travailler la partie accueil, et j'invite toutes les structures à traduire leurs documentations en chinois", lance Maxime Tissot.

Il invite non seulement les professionnels du tourisme mais aussi les commerces à s'associer à cette démarche, car le shopping est un élément essentiel pour les visiteurs chinois.

Un touriste chinois dépense en moyenne 185 € par personne et par nuit contre 53 € pour un touriste français. "Les voyageurs chinois sont des consommateurs, confirme Pierre Shi, gérant d'ID Travel Pro. Ils sont friands des marques françaises qu'ils paient plus cher en Chine, mais aussi des produits typiques et made in France.

Les TO ont pu découvrir le Calisson à Aix-en-Provence, c'est tout à fait le genre de produit qui pourrait attirer les clients."

Reste que pour faire grossir les flux en provenance de Chine, la région espère voir se déployer une ligne aérienne directe sur l'aéroport Marseille-Provence.

"Nous espérons que d'ici 3 à 5 ans nous pourrons orienter une partie des flux en direct, avec des vols sans escale, dans un premier temps grâce à des vols charters, puis dans second temps par le biais d'une ligne régulière", souligne Julien Boullay, directeur marketing de l'aéroport Marseille Provence.

L'objectif est de dupliquer, le modèle réussi des vols charters entre la Cité Phocéenne et la Corée du Sud. "Nous sommes la seule plateforme de province à être reliée en direct à l'Asie. Les vols charters vers la Corée ont débuté en 2014 avec 3 vols, puis 4 l'an dernier, ils vont passer à 8 en 2016, preuve que la destination délivre toutes ses promesses", ajoute Julien Boullay.

L'aéroport dispose d'un avantage de taille son positionnement central pour visiter le grand Sud-Est de Carcassonne à Nice, mais également pour découvrir l'Italie et l'Espagne...


Provence Alpes Côte d'Azur wants to embrace the Chinese market to the fullest