Salon Eluceo : les CE boudent les pays apparentés au Daesh... mais pas les voyages

Il faudra bien sûr attendre quelques semaines pour savoir si les demandes se concrétisent.

Mais pour certains groupistes présents à Eluceo (1er et 2 octobre 2014), le salon des comités d'entreprises a d'ores et déjà rempli sa mission.

"Nous avons hésité à exposer, mais nous ne le regrettons pas. Nous avons eu une belle fréquentation sur les deux jours" annonce Bruno Berrebi, directeur général de Time Tours.

"Dans l'ensemble nous sommes satisfaits. C'est un salon un peu particulier, organisé au Stade de France, pour une partie dans les loges, ce qui permet davantage d'intimité.

Lorsque les visiteurs entrent dans notre espace, ils savent ce qu'ils font. Il y a moins de contacts que dans d'autres salons, mais c'est plus qualitatif", explique Lionel Robiennart, directeur commercial de Latitudes Extrêmes.

"Et avec de vraies demandes et de vrais prospects" constate Ludovic Boinet, gérant de l’agence Planet'Rêve.

"Le Stade de France attire également beaucoup de visiteurs de province, cela nous permet de nouer de nouveaux contacts" ajoute Jakelin Doman, commerciale d'Amerasia.

Les recommandations du Ministère des Affaires Étrangères qui a appelé à la vigilance les voyageurs sur 40 destinations, suite à l’exécution de l'otage français, n'a pas échaudé les visiteurs.

Toutefois certains destinations ont totalement été écartées des demandes : "Nous n'avons eu aucune demande sur les pays du Maghreb, ni même sur la Turquie. Les gens se posent beaucoup de questions", précise le directeur commercial de Latitudes Extrêmes.

Idem du côté de la Cité du Voyage : "un amalgame est fait. J'ai même eu un contact qui ne voulait pas partir en Grèce, considérant que le pays était trop proche de la Turquie", ajoute William Moquin, commercial.

Même discours pour Ludovic Boinet : "Personne ne voulait de propositions vers l'Afrique, le Moyen-Orient, ni même sur la Jordanie".

Seul Bruno Berrebi se veut plus tempéré : "Je n'ai pas vraiment ressenti de réticences. Les questions viennent davantage des clients qui vont voyager dans les 3 mois.

Les GIR notamment nous posent beaucoup de questions sur les frais d'annulation. Mais pour l'instant nous n'avons eu aucune annulation".

La Cité du Voyage, elle, a eu moins de chance, et a enregistré l'annulation d'un groupe sur la Turquie : "il devrait reporter sur la Grèce. Les questions viennent effectivement davantage des clients sur le départ," souligne William Moquin.

"Les visiteurs se projettent pour des voyages dans 6 mois ou un an, et les problèmes géopolitiques ont le temps de changer" commente, optimiste, Bruno Berrebi.

Toutefois, les représentants de CE ne veulent pas travailler pour rien : "ils ne veulent pas passer du temps à monter un projet qui n'enregistrera pas d'inscriptions", explique William Moquin de la Cité du Voyage.

"Et puis, les CE s’alignent sur les désirs des salariés. Un CE ne proposera jamais un voyage dans lequel transparaît le moindre risque. Ils éviteront purement et simplement la destination", ajoute Lionel Robiennart de Latitudes Extrêmes.

Les visiteurs se sont donc tournés vers d'autres destinations.

Monténégro, Bahamas, Sainte-Lucie, Birmanie, week-ends en Europe, Océan Indien, Thaïlande... ont notamment séduit. Reste à attendre désormais les confirmations pour connaître l'impact réel sur les carnets de commandes.