"Je peux vous dire que nous sommes allés chercher des compatriotes perdus sur des petites îles des Philippines ou en Indonésie. Nous avons dû trouver des petits avions afin qu'ils rejoignent les aéroports internationaux" - Crédit photo : Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères
TourMaG.com - Monsieur Jean-Baptiste Lemoyne, vous êtes le secrétaire d'Etat en charge du tourisme, une activité en proie à la covid-19 depuis maintenant plus d'une année. Quand avez-vous pris conscience de l'ampleur de la crise ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Je distinguerais deux casquettes qui m’ont fait vivre cela de deux façons différentes et à deux périodes distinctes.
D’abord, la casquette de secrétaire d'Etat en charge des Français de l'étranger. A ce titre, nous avons vécu avec mon équipe, cette crise de la pandémie un peu avant l'ensemble du territoire.
Dès le mois de janvier, nos compatriotes établis en Chine ont été confrontés à la pandémie. La France a un Consulat à Wuhan (point de départ de l'épidémie, ndlr), le seul pays européen dans ce cas, avec une communauté d'expatriés présents sur place.
Avec Jean-Yves Le Drian, nous avons dû travailler dès janvier 2020 sur le rapatriement de nos compatriotes. Nous sommes donc rentrés dans la crise, au Quai d'Orsay, un peu avant les autres.
Jean-Baptiste Lemoyne : Je distinguerais deux casquettes qui m’ont fait vivre cela de deux façons différentes et à deux périodes distinctes.
D’abord, la casquette de secrétaire d'Etat en charge des Français de l'étranger. A ce titre, nous avons vécu avec mon équipe, cette crise de la pandémie un peu avant l'ensemble du territoire.
Dès le mois de janvier, nos compatriotes établis en Chine ont été confrontés à la pandémie. La France a un Consulat à Wuhan (point de départ de l'épidémie, ndlr), le seul pays européen dans ce cas, avec une communauté d'expatriés présents sur place.
Avec Jean-Yves Le Drian, nous avons dû travailler dès janvier 2020 sur le rapatriement de nos compatriotes. Nous sommes donc rentrés dans la crise, au Quai d'Orsay, un peu avant les autres.
"La plus grande opération de rapatriement de l'histoire du pays..."
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TourMaG.com - Et en tant que Secrétaire d'Etat en charge du tourisme ?
Jean-Baptiste Lemoyne : : Tout se joue autour du week-end des 14 et 15 mars 2021.
J'ai le souvenir du samedi matin, beaucoup de Français se retrouvent coincés au Maroc, puisque les autorités décident de fermer leurs frontières. Nous assistons alors à une course des touristes français vers les aéroports marocains.
Les avions sont pris d'assaut pour rentrer. Ils sont même plusieurs milliers à camper dans l'aéroport de Marrakech. Là, nous prenons conscience de l'ampleur de la crise.
Suite à cela, les frontières vont se fermer les unes après les autres, partout dans le monde.
Nous mettons en place la plus grande opération de rapatriement de l'histoire du pays, avec au total 370 000 voyageurs français présents aux quatre coins du monde que nous avons ramenés à la maison en l'espace de deux mois.
Je peux vous dire que nous sommes allés chercher des compatriotes perdus sur des petites îles des Philippines ou en Indonésie. Nous avons dû trouver des petits avions afin qu'ils rejoignent les aéroports internationaux.
C'était une immense logistique. J'ai le souvenir de situations très critiques au Pérou, avec beaucoup de Français partis parfois au fin fond du pays. Nous avons fait des ramassages en car, organisés avec les Italiens, pour rabattre des Français vers Lima.
Puis le samedi soir, Edouard Philippe prend la parole pour annoncer la fermeture des bars et restaurants. Le dimanche dans la matinée, je donne une interview à BFMTV, pour rassurer les restaurateurs en assurant que l'Etat sera présent aux côtés de la profession. C'était un vrai choc.
Voici mes trois principaux souvenirs une année après le début de la crise.
Jean-Baptiste Lemoyne : : Tout se joue autour du week-end des 14 et 15 mars 2021.
J'ai le souvenir du samedi matin, beaucoup de Français se retrouvent coincés au Maroc, puisque les autorités décident de fermer leurs frontières. Nous assistons alors à une course des touristes français vers les aéroports marocains.
Les avions sont pris d'assaut pour rentrer. Ils sont même plusieurs milliers à camper dans l'aéroport de Marrakech. Là, nous prenons conscience de l'ampleur de la crise.
Suite à cela, les frontières vont se fermer les unes après les autres, partout dans le monde.
Nous mettons en place la plus grande opération de rapatriement de l'histoire du pays, avec au total 370 000 voyageurs français présents aux quatre coins du monde que nous avons ramenés à la maison en l'espace de deux mois.
Je peux vous dire que nous sommes allés chercher des compatriotes perdus sur des petites îles des Philippines ou en Indonésie. Nous avons dû trouver des petits avions afin qu'ils rejoignent les aéroports internationaux.
C'était une immense logistique. J'ai le souvenir de situations très critiques au Pérou, avec beaucoup de Français partis parfois au fin fond du pays. Nous avons fait des ramassages en car, organisés avec les Italiens, pour rabattre des Français vers Lima.
Puis le samedi soir, Edouard Philippe prend la parole pour annoncer la fermeture des bars et restaurants. Le dimanche dans la matinée, je donne une interview à BFMTV, pour rassurer les restaurateurs en assurant que l'Etat sera présent aux côtés de la profession. C'était un vrai choc.
Voici mes trois principaux souvenirs une année après le début de la crise.
"De bonne foi, nous pensions le 7 janvier 202 rouvrir les remontées mécaniques..."
TourMaG.com - Quand Emmanuel Macron vous annonce que la France va être confinée, quelle est votre 1ère pensée ?
Jean-Baptiste Lemoyne : C'est dur d'imaginer ce à quoi ça va ressembler, car nous n'avons jamais connu ça.
Au moment, de l’annonce, nous n’avons qu’un but, agir. Nous n'avons pas à discuter ou débattre, nous devons faire face à la situation sanitaire.
Et c'est le début d'un fonctionnement en mode crise avec les acteurs du tourisme, de façon presque quotidienne. Nous avions mis en place à la fin de l’année 2019, le Comité de filière tourisme, à l'époque pour des sujets d'emploi et de formation, avec toutes les problématiques de l’époque, manque de saisonniers, problèmes de recrutements dans différents secteurs du tourisme…
Nous étions dans un chantier structurel et prospectif. A posteriori, heureusement que nous avons créé cette instance, même si, par la suite, son usage a changé : le comité de filière a basculé dès le début de la crise sanitaire en "mode gestion de crise".
Nous nous réunissions chaque semaine, voire quotidiennement, par téléphone, ensuite en visio, pour faire des points sur la mise en place des dispositifs décidés par le gouvernement, avoir un retour d'expérience sur ce qui allait ou pas, identifier les trous dans la raquette.
De fait, nous l'avons plus connu pour gérer la crise, qu'en version traditionnelle de travail et de réflexion.
TourMaG.com - Honnêtement, vous vous attendiez à une crise aussi longue ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Pas forcément.
Nous avions tous l'impression d'avoir surmonté l'obstacle à la fin du 1er confinement. La 2e vague est arrivée sans crier gare. Nous voyons combien ce virus c'est l'inattendu permanent, l'incertitude constante.
Après, fin décembre début janvier, vous avez l'apparition des variants.
Quand début décembre, nous réunissons les acteurs de la Montagne, pour leur dire que les remontées ne vont pas ouvrir aux vacances de Noël, mais le 7 janvier 2021 si tout va bien, de bonne foi, nous pensons que nous allons rouvrir les remontées mécaniques à cette date. Quinze jours après cette réunion, patatras, les variants font leur apparition, avec une contagiosité plus forte.
Ainsi, nous prolongeons la fermeture des remontées mécaniques par mesure de précaution. Depuis une année, cette crise mute.
Nous apprenons, pas plus tard qu'hier soir (lundi 15 mars 2021, ndlr) l'apparition d'un variant breton, sur lequel nous savons peu de choses, pour le moment. Nous voyons bien que cette crise se transforme constamment.
Face à cette incertitude, nous devons apporter une certitude, l’Etat est là.
L’Etat est aux côtés des acteurs depuis le premier jour par l'appui et le soutien public et économique sans faille. Je pense que les acteurs ont constaté que ce n'était pas des mots lancés en l'air, mais que le compteur continue de tourner.
Jean-Baptiste Lemoyne : C'est dur d'imaginer ce à quoi ça va ressembler, car nous n'avons jamais connu ça.
Au moment, de l’annonce, nous n’avons qu’un but, agir. Nous n'avons pas à discuter ou débattre, nous devons faire face à la situation sanitaire.
Et c'est le début d'un fonctionnement en mode crise avec les acteurs du tourisme, de façon presque quotidienne. Nous avions mis en place à la fin de l’année 2019, le Comité de filière tourisme, à l'époque pour des sujets d'emploi et de formation, avec toutes les problématiques de l’époque, manque de saisonniers, problèmes de recrutements dans différents secteurs du tourisme…
Nous étions dans un chantier structurel et prospectif. A posteriori, heureusement que nous avons créé cette instance, même si, par la suite, son usage a changé : le comité de filière a basculé dès le début de la crise sanitaire en "mode gestion de crise".
Nous nous réunissions chaque semaine, voire quotidiennement, par téléphone, ensuite en visio, pour faire des points sur la mise en place des dispositifs décidés par le gouvernement, avoir un retour d'expérience sur ce qui allait ou pas, identifier les trous dans la raquette.
De fait, nous l'avons plus connu pour gérer la crise, qu'en version traditionnelle de travail et de réflexion.
TourMaG.com - Honnêtement, vous vous attendiez à une crise aussi longue ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Pas forcément.
Nous avions tous l'impression d'avoir surmonté l'obstacle à la fin du 1er confinement. La 2e vague est arrivée sans crier gare. Nous voyons combien ce virus c'est l'inattendu permanent, l'incertitude constante.
Après, fin décembre début janvier, vous avez l'apparition des variants.
Quand début décembre, nous réunissons les acteurs de la Montagne, pour leur dire que les remontées ne vont pas ouvrir aux vacances de Noël, mais le 7 janvier 2021 si tout va bien, de bonne foi, nous pensons que nous allons rouvrir les remontées mécaniques à cette date. Quinze jours après cette réunion, patatras, les variants font leur apparition, avec une contagiosité plus forte.
Ainsi, nous prolongeons la fermeture des remontées mécaniques par mesure de précaution. Depuis une année, cette crise mute.
Nous apprenons, pas plus tard qu'hier soir (lundi 15 mars 2021, ndlr) l'apparition d'un variant breton, sur lequel nous savons peu de choses, pour le moment. Nous voyons bien que cette crise se transforme constamment.
Face à cette incertitude, nous devons apporter une certitude, l’Etat est là.
L’Etat est aux côtés des acteurs depuis le premier jour par l'appui et le soutien public et économique sans faille. Je pense que les acteurs ont constaté que ce n'était pas des mots lancés en l'air, mais que le compteur continue de tourner.
Avoirs : tout de suite Edouard Phillipe me répond "pas con, travailles-y"
TourMaG.com - Après le déclenchement de ce premier confinement, quelle a été votre 1ère décision ?
Jean-Baptiste Lemoyne : J'ai un souvenir très précis.
Dès lors que tout s'arrête et que nous sommes avec Jean-Yves le Drian, dans l’organisation du rapatriement des touristes français bloqués dans le monde, j’ai de nombreux messages d'agents de voyages appelant au secours.
Ils me disent : nous n'allons pas réussir à rembourser tout le monde, nous allons faire face à un important problème de trésorerie.
Je passe alors mon week-end au téléphone avec Benoît Ribadeau-Dumas, le directeur de cabinet d'Edouard Philippe (le Premier ministre de l'époque, ndlr). J'envoie un texto au Premier Ministre, disant que nous avons besoin de la mise en place d'un système "d'avoir", sinon nous allons au-devant d’un crash du secteur.
Aussitôt, Edouard Philippe répond et se montre ouvert à l'idée. Nous peaufinons alors le sujet et la proposition avec Benoît Ribadeau-Dumas... attendez un peu (il cherche dans son téléphone, ndlr).
Le 13 mars à 14h05, j'envoie ce SMS à Edouard Philippe (il lit son SMS, ndlr) : "Monsieur le Premier ministre, cher Edouard, objet mesure d'urgence économique. J'ai reçu ce matin, les gros porteurs du tourisme, une mesure est indispensable pour préserver la trésorerie des TO et agences de voyages, pour faire en sorte que ces acteurs puissent offrir un avoir/voucher, plutôt que de rembourser les clients en numéraire. Il faut ajuster une disposition de la Commission européenne, mais la Commission est ouverte. Si nous ne le faisons pas, TO et voyagistes vont tous au tapis, le consommateur ne sera pas lésé car il fera son voyage ou un autre qu'il décidera lorsque la crise sanitaire sera passée."
Tout de suite, il me répond dans la foulée : "pas con, travailles-y".
TourMaG.com - Dès lors que se passe-t-il ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Il a fallu s'assurer que nous resterions à peu près dans les clous, pour faire accepter l’ordonnance à Bruxelles. Il y a eu une mobilisation de notre représentation permanente.
Il se trouve que d'autres Etats membres étaient aussi sur la même logique, donc nous avons créé une coalition pour mener à bien ce dossier.
En France, nous avons dû travailler sur le texte de loi. Très vite un projet de loi a été adopté et nous avons mis l'habilitation du gouvernement pour légiférer par ordonnance.
D'un côté j'avais les professionnels du voyage, notamment Jean-Pierre Mas, Jean-François Rial et d'autres, qui voulaient des "avoirs" étendus sur 24 mois ; de l’autre, à Bercy, ils souhaitaient que ceux-ci soient utilisables sur 12 mois. J'ai plaidé pour 18 mois.
Nous avons dû négocier pour trouver la réponse la plus adaptée et équilibrée.
Jean-Baptiste Lemoyne : J'ai un souvenir très précis.
Dès lors que tout s'arrête et que nous sommes avec Jean-Yves le Drian, dans l’organisation du rapatriement des touristes français bloqués dans le monde, j’ai de nombreux messages d'agents de voyages appelant au secours.
Ils me disent : nous n'allons pas réussir à rembourser tout le monde, nous allons faire face à un important problème de trésorerie.
Je passe alors mon week-end au téléphone avec Benoît Ribadeau-Dumas, le directeur de cabinet d'Edouard Philippe (le Premier ministre de l'époque, ndlr). J'envoie un texto au Premier Ministre, disant que nous avons besoin de la mise en place d'un système "d'avoir", sinon nous allons au-devant d’un crash du secteur.
Aussitôt, Edouard Philippe répond et se montre ouvert à l'idée. Nous peaufinons alors le sujet et la proposition avec Benoît Ribadeau-Dumas... attendez un peu (il cherche dans son téléphone, ndlr).
Le 13 mars à 14h05, j'envoie ce SMS à Edouard Philippe (il lit son SMS, ndlr) : "Monsieur le Premier ministre, cher Edouard, objet mesure d'urgence économique. J'ai reçu ce matin, les gros porteurs du tourisme, une mesure est indispensable pour préserver la trésorerie des TO et agences de voyages, pour faire en sorte que ces acteurs puissent offrir un avoir/voucher, plutôt que de rembourser les clients en numéraire. Il faut ajuster une disposition de la Commission européenne, mais la Commission est ouverte. Si nous ne le faisons pas, TO et voyagistes vont tous au tapis, le consommateur ne sera pas lésé car il fera son voyage ou un autre qu'il décidera lorsque la crise sanitaire sera passée."
Tout de suite, il me répond dans la foulée : "pas con, travailles-y".
TourMaG.com - Dès lors que se passe-t-il ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Il a fallu s'assurer que nous resterions à peu près dans les clous, pour faire accepter l’ordonnance à Bruxelles. Il y a eu une mobilisation de notre représentation permanente.
Il se trouve que d'autres Etats membres étaient aussi sur la même logique, donc nous avons créé une coalition pour mener à bien ce dossier.
En France, nous avons dû travailler sur le texte de loi. Très vite un projet de loi a été adopté et nous avons mis l'habilitation du gouvernement pour légiférer par ordonnance.
D'un côté j'avais les professionnels du voyage, notamment Jean-Pierre Mas, Jean-François Rial et d'autres, qui voulaient des "avoirs" étendus sur 24 mois ; de l’autre, à Bercy, ils souhaitaient que ceux-ci soient utilisables sur 12 mois. J'ai plaidé pour 18 mois.
Nous avons dû négocier pour trouver la réponse la plus adaptée et équilibrée.
"Jusqu'à maintenant, beaucoup considéraient que le tourisme en France, c'est comme de la cueillette"
TourMaG.com - Que retiendrez-vous de cette période écoulée ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Le paradoxe étant qu'avec ce confinement, tout le monde était chez soi, sauf que nous étions sur le pont H24 et c’est bien normal.
Quelque part, pour de nombreuses personnes la vie ralentissait et pour nous elle s'accélérait. Nous devions gérer en temps réel tous les problèmes qui se présentaient à nous.
Cette période nous a démontré que nous pouvions avancer en mode commando, avec des équipes resserrées. Avec les professionnels, cela a été intense dans le sens positif du terme, les téléphones ont chauffé pour trouver les meilleures solutions, ce fût du non-stop.
Il y a quelque part une sorte d'acquis dans cette crise car je pense que pour beaucoup de Français, cette crise a été le révélateur que le tourisme est un secteur avec un impact très important dans l'économie française.
Jusqu'à maintenant, beaucoup considéraient que le tourisme en France, c’était comme la cueillette : il suffisait de se baisser pour ramasser les fruits.
Or, je pense qu'avec cette pandémie, nous avons touché du doigt l'importance du secteur pour l’économie mais aussi pour le rayonnement de notre pays.
Il y a aussi une prise de conscience de l'importance de la compétition mondiale et que nous avions un devoir de préserve nos talents, nos emplois et nos compétences.
TourMaG.com - En cas d'effondrement de l'industrie touristique, c'est toute l'économie française qui se retrouve au tapis...
Jean-Baptiste Lemoyne : Oui, le tourisme représente de nombreux secteurs de l’économie.
Si vous avez des restaurants fermés, ce sont des commandes en moins pour les agriculteurs locaux. Autour du tourisme, gravitent plusieurs écosystèmes et ça, je pense que de nombreuses personnes en ont pris conscience.
Jean-Baptiste Lemoyne : Le paradoxe étant qu'avec ce confinement, tout le monde était chez soi, sauf que nous étions sur le pont H24 et c’est bien normal.
Quelque part, pour de nombreuses personnes la vie ralentissait et pour nous elle s'accélérait. Nous devions gérer en temps réel tous les problèmes qui se présentaient à nous.
Cette période nous a démontré que nous pouvions avancer en mode commando, avec des équipes resserrées. Avec les professionnels, cela a été intense dans le sens positif du terme, les téléphones ont chauffé pour trouver les meilleures solutions, ce fût du non-stop.
Il y a quelque part une sorte d'acquis dans cette crise car je pense que pour beaucoup de Français, cette crise a été le révélateur que le tourisme est un secteur avec un impact très important dans l'économie française.
Jusqu'à maintenant, beaucoup considéraient que le tourisme en France, c’était comme la cueillette : il suffisait de se baisser pour ramasser les fruits.
Or, je pense qu'avec cette pandémie, nous avons touché du doigt l'importance du secteur pour l’économie mais aussi pour le rayonnement de notre pays.
Il y a aussi une prise de conscience de l'importance de la compétition mondiale et que nous avions un devoir de préserve nos talents, nos emplois et nos compétences.
TourMaG.com - En cas d'effondrement de l'industrie touristique, c'est toute l'économie française qui se retrouve au tapis...
Jean-Baptiste Lemoyne : Oui, le tourisme représente de nombreux secteurs de l’économie.
Si vous avez des restaurants fermés, ce sont des commandes en moins pour les agriculteurs locaux. Autour du tourisme, gravitent plusieurs écosystèmes et ça, je pense que de nombreuses personnes en ont pris conscience.
"Je ne regrette pas un seul instant l'Ordonnance !"
TourMaG.com - A posteriori, alors que le tourisme n’a pas repris et que nous avons aucune visibilité, regrettez-vous l’ordonnance ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Je ne regrette pas un seul instant !
Imaginez la situation si nous n’avions pas pris cette ordonnance. C’est bien simple, il n’y aurait plus une agence debout !
Bien sûr, vous avez raison, à l’époque, nul n’imaginait que la crise durerait si longtemps. Certains avoirs ont déjà été utilisés l’été dernier. Ensuite, j’ai bon espoir que nous pourrons reprendre les voyages et les mobilités dans les mois qui viennent.
TourMaG.com - L’Etat va-t-il assurer la survie de l’APST ?
Jean-Baptiste Lemoyne :L’APST est un acteur essentiel du tourisme français. Elle représente 65% des garanties octroyées aux entreprises du secteur en valeur.
Nous travaillons main dans la main avec sa Présidente depuis plusieurs semaines ; des pistes d’amélioration concrètes du système de garantie ont été identifiées et sont en train d’être mises en œuvre.
Jean-Baptiste Lemoyne : Je ne regrette pas un seul instant !
Imaginez la situation si nous n’avions pas pris cette ordonnance. C’est bien simple, il n’y aurait plus une agence debout !
Bien sûr, vous avez raison, à l’époque, nul n’imaginait que la crise durerait si longtemps. Certains avoirs ont déjà été utilisés l’été dernier. Ensuite, j’ai bon espoir que nous pourrons reprendre les voyages et les mobilités dans les mois qui viennent.
TourMaG.com - L’Etat va-t-il assurer la survie de l’APST ?
Jean-Baptiste Lemoyne :L’APST est un acteur essentiel du tourisme français. Elle représente 65% des garanties octroyées aux entreprises du secteur en valeur.
Nous travaillons main dans la main avec sa Présidente depuis plusieurs semaines ; des pistes d’amélioration concrètes du système de garantie ont été identifiées et sont en train d’être mises en œuvre.