Sécurité des visiteurs étrangers : le gouvernent égyptien demande un audit

Alors qu'en Égypte, la fréquentation internationale à baissé de 80 %, et que cet effondrement a des conséquences humaines et sociales dramatiques, en particulier sur le tourisme du Nil, Bernard Jacquemard, de Scutum Security First (SSF), a présenté ce mercredi 25 septembre 2013 les résultats de son audit sur les dispositifs mis en place par le gouvernement égyptien pour sécuriser au maximum le séjour des touristes étrangers.

L'expert a d'abord salué la disponibilité des nombreuses personnalités, institutionnelles ou privées, qu'il a rencontrées au cours d'une visite plutôt dense en déplacements.

Entre le Sud Sinaï, la Mer Rouge, depuis El Gouma jusqu'à Marsa Alam, et la vallée du Nil, depuis Le Caire jusqu'à Abou Simbel, Bernard Jacquemard a visité 7 aéroports, 22 hôtels et 7 sites touristiques, dont 5 dans la seule vallée du Nil.

Tout a été analysé dans le détail, le travail de la police touristique d'abord, dont les moyens ont été régulièrement renforcés après les attentats d'Hatshepsout, en 97, de Taba, en 2004, et la vague terroriste de 2005, au Caire, à Sharm El Sheikh et Dahal.

Mais sont aussi passés au peigne fin les réseaux télécom du pays et les systèmes radio des forces de l'ordre, les technologies de surveillance, et la police en civil, dans les rues, sur les sites, devant les hôtels et dans les aéroports.

"Un gros effort a aussi été fait sur le contrôle des taxis, témoigne par exemple l'expert de SSF.

Tous de la même couleur, ils doivent également afficher très lisiblement leur n° de licence."

Dans les hôtels, où opèrent des sociétés privées, Bernard Jacquemard a pu rencontrer les directeurs "sécurité" et examiner avec eux les mesures prises aussi bien sur le plan opérationnel que sur la formation des effectifs.

"Le personnel local, cadres compris, ne peut sortir de l'établissement qu'avec une autorisation, automatiquement transmise à la Police", souligne ainsi le spécialistes de SSF en concluant de façon positive son exposé.

"Partout, j'ai pu constater un vrai professionnalisme, affirme-t-il. Et si le risque 0 n'existe pas, les autorités égyptiennes ont fait ce qu'elles avaient annoncé, en y mettant les moyens nécessaires et pertinents."

Évoquant les points d'amélioration soulevés par SSF, comme la protection des bateaux le long du Nil, ou les technologies de surveillance par exemple, M. Hicham Zaazou, le Ministre du Tourisme, a rappelé l'enjeu de cet audit.

"Bien sûr, nous espérons que le Ministère des Affaires Étrangères voudra bien revenir sur ses recommandations négatives, comme vient de le faire l'Allemagne hier, justement, explique-t-il.

Mais ce qui compte surtout pour nous dans cet audit, c'est d'avoir montré clairement les points sur lesquels nous devions et nous pouvions nous améliorer."

Comme le ministre l'expliquait hier dans sa conférence de presse, la situation politique semble s'apaiser et le retour des clients, des français en particulier, devient vraiment urgent.

"Louxor est une ville fantôme", insistait-il en conclusion pour bien enfoncer le clou.