La déclaration individuelle 48 heures à l’avance est néfaste sur plusieurs points. (...) Les passagers qui prendront connaissance d’un préavis de grève chercheront à modifier leurs billets mais les compagnies le leur refuseront certainement - DR : A.B.
TourMaG.com - En quoi estimez-vous que le projet de loi qui va être présenté mardi 24 janvier 2012 à l’Assemblée nationale constitue une atteinte au droit de grève ?
Philippe Vivier : "Cette loi est un véritable leurre et constitue un mensonge adressé aux Français.
Elle ne garantit aucun service minimum !
Il y figure juste une obligation d’information pour les compagnies et aucune sanction pour celles qui ne s’y soumettent pas.
En revanche, pour les salariés qui ne se déclarent pas à temps, de lourdes sanctions sont prévues."
TM.com - Pensez-vous que l’obligation pour les grévistes de se déclarer à l’avance puisse être efficace ?
P.V : "La déclaration individuelle 48 heures à l’avance est néfaste sur plusieurs points.
Premièrement, la prévention des conflits va exploser en plein vol car aucune direction n’aura intérêt à négocier avant de connaître le nombre de grévistes.
Du coup, le dialogue social sera anéanti et les conflits sociaux ne pourront que se multiplier.
Deuxièmement, les passagers qui prendront connaissance d’un préavis de grève chercheront à modifier leurs billets mais les compagnies le leur refuseront certainement.
Cette loi nous semble totalement inapplicable car son champ d’application est très large.
Il concerne toute la chaîne de services qui concourent à la réalisation d’un vol.
Le problème, c’est que certains métiers comme le transport de fret ou le transport de courrier ne peuvent pas être concernés par les « principes constitutionnels » énoncés dans le projet de loi."
Philippe Vivier : "Cette loi est un véritable leurre et constitue un mensonge adressé aux Français.
Elle ne garantit aucun service minimum !
Il y figure juste une obligation d’information pour les compagnies et aucune sanction pour celles qui ne s’y soumettent pas.
En revanche, pour les salariés qui ne se déclarent pas à temps, de lourdes sanctions sont prévues."
TM.com - Pensez-vous que l’obligation pour les grévistes de se déclarer à l’avance puisse être efficace ?
P.V : "La déclaration individuelle 48 heures à l’avance est néfaste sur plusieurs points.
Premièrement, la prévention des conflits va exploser en plein vol car aucune direction n’aura intérêt à négocier avant de connaître le nombre de grévistes.
Du coup, le dialogue social sera anéanti et les conflits sociaux ne pourront que se multiplier.
Deuxièmement, les passagers qui prendront connaissance d’un préavis de grève chercheront à modifier leurs billets mais les compagnies le leur refuseront certainement.
Cette loi nous semble totalement inapplicable car son champ d’application est très large.
Il concerne toute la chaîne de services qui concourent à la réalisation d’un vol.
Le problème, c’est que certains métiers comme le transport de fret ou le transport de courrier ne peuvent pas être concernés par les « principes constitutionnels » énoncés dans le projet de loi."
Préavis de grève du 6 au 9 février 2012
Autres articles
-
Le Brésil investit pour renforcer ses vols internationaux
-
Grève des contrôleurs aériens le 17 décembre : préparez-vous à des vols annulés et retardés
-
Taxe Chirac : aérien, ton univers impitoyable...
-
FNAM : quels sont les défis du transport aérien en 2024 ?
-
Aérien : et si la caisse de garantie revenait sur la table ?
TM.com - Quelles actions envisagez-vous pour la suite de votre mouvement de protestation ?
P.V : "Nous irons jusqu’au bout pour montrer toute notre détermination.
Pour le moment, nous maintenons notre préavis de grève annoncé avec toutes les organisations professionnelles du secteur du transport aérien pour la période du 6 au 9 février 2012.
Nous nous réunissons le 25 janvier 2012 pour étudier les amendements qui seront ajoutés au texte lors de son examen par l’Assemblée.
Nous déciderons ensuite des éventuelles actions que nous allons mener.
Nous avons déjà envoyé un courrier à François Fillon pour lui annoncer notre grève du mois de février.
Mais le gouvernement n’y a prêté aucune attention sous prétexte qu’il s’agit d’un projet de loi qui ne le concerne pas."
TM.com - Le SNPL a été auditionné le 4 janvier 2012 par la Commission de développement durable de l’Assemblée. Q’est-il ressorti de cette rencontre ?
P.V : "Ils nous ont écouté et ont décidé d’ajouter deux ou trois amendements. Ils se sont surtout rendus compte que le champ d’application de la loi n’était pas convenable.
Parmi les amendements soumis, je reconnais que certains sont intelligents. L’obligation d’information aux passagers par exemple.
Elle permettra d’éviter les situations telles que celle dans laquelle de nombreuses personnes se sont retrouvées l’hiver dernier suite à l’impossibilité de dégivrer les avions.
Les compagnies avaient refusé d’informer les passagers à l’époque."
TM.com - Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de prendre les passagers en otages ?
P.V : "Nous sommes dans un secteur soumis à la libre concurrence.
Par conséquent, nous ne prenons personne en otage. C’est totalement faux !
Si les passagers ont connaissance d’une grève, ils ont toujours la possibilité de se tourner vers un vol assuré par une autre compagnie.
De plus, au SNPL, nous tenons à prévenir de nos actions longtemps à l’avance, justement dans le but de permettre aux passagers de s’organiser."
P.V : "Nous irons jusqu’au bout pour montrer toute notre détermination.
Pour le moment, nous maintenons notre préavis de grève annoncé avec toutes les organisations professionnelles du secteur du transport aérien pour la période du 6 au 9 février 2012.
Nous nous réunissons le 25 janvier 2012 pour étudier les amendements qui seront ajoutés au texte lors de son examen par l’Assemblée.
Nous déciderons ensuite des éventuelles actions que nous allons mener.
Nous avons déjà envoyé un courrier à François Fillon pour lui annoncer notre grève du mois de février.
Mais le gouvernement n’y a prêté aucune attention sous prétexte qu’il s’agit d’un projet de loi qui ne le concerne pas."
TM.com - Le SNPL a été auditionné le 4 janvier 2012 par la Commission de développement durable de l’Assemblée. Q’est-il ressorti de cette rencontre ?
P.V : "Ils nous ont écouté et ont décidé d’ajouter deux ou trois amendements. Ils se sont surtout rendus compte que le champ d’application de la loi n’était pas convenable.
Parmi les amendements soumis, je reconnais que certains sont intelligents. L’obligation d’information aux passagers par exemple.
Elle permettra d’éviter les situations telles que celle dans laquelle de nombreuses personnes se sont retrouvées l’hiver dernier suite à l’impossibilité de dégivrer les avions.
Les compagnies avaient refusé d’informer les passagers à l’époque."
TM.com - Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de prendre les passagers en otages ?
P.V : "Nous sommes dans un secteur soumis à la libre concurrence.
Par conséquent, nous ne prenons personne en otage. C’est totalement faux !
Si les passagers ont connaissance d’une grève, ils ont toujours la possibilité de se tourner vers un vol assuré par une autre compagnie.
De plus, au SNPL, nous tenons à prévenir de nos actions longtemps à l’avance, justement dans le but de permettre aux passagers de s’organiser."