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Tourisme durable : les labels ont du plomb dans l'aile...

Les petits TO jettent l'éponge


Coûteux et chronophages, les labels de tourisme durable sont en perte de vitesse. Les TO s'interrogent aujourd'hui sur la pertinence d'une démarche dédaignée par les clients. Sans pour autant abandonner la notion de responsabilité dans leur processus de production.


le Vendredi 7 Juin 2013

Même ATR, l'un des pionniers du secteur, traverse une grave crise existentielle, accélérée par le retrait de Huwans (ancien Clubaventure) - DR : ATR
Même ATR, l'un des pionniers du secteur, traverse une grave crise existentielle, accélérée par le retrait de Huwans (ancien Clubaventure) - DR : ATR
Obtenir un label est une démarche longue, fastidieuse et onéreuse.

Et pourtant, ce précieux sésame est bien loin de rapporter la clientèle escomptée.

Car malgré leurs beaux discours, les Français n'achètent pas souvent responsable.

Un sondage réalisé il y a quelques mois dans TourMaG révèle qu'ils sont même franchement désintéressés.

"Ils sont lassés des labels" assure Guillaume Cromer, expert en ingénierie touristique au cabinet ID-Tourism. "Ils veulent désormais que la notion durable soit directement intégrée au produit".

Alors pourquoi se donner autant de peine ?

Même ATR, l'un des pionniers du secteur, traverse une grave crise existentielle, accélérée par le retrait de Huwans (ancien Clubaventure).

Yves Godeau, l'un des fondateurs, est bien conscient des lourdeurs administratives inhérentes à la certification. "Nous avons voulu un label exigeant mais les clients n'accordent pas vraiment d'importance à son contenu" regrette-t-il.

Les petits TO jettent l'éponge

Seul généraliste tenté par la démarche, Nouvelles Frontières a jeté l'éponge il y a déjà longtemps, malgré les déclarations encore visibles sur son site internet.

D'autres plus petits n'ont pas eu les moyens d'aller au bout du processus, comme Jalel Bouagga, le créateur de Sindbad Voyages. "J'étais l'un des tous premiers membres d'ATR. Mais lorsqu'il a fallu se faire certifier, j'ai laissé tomber car c'était trop cher pour une structure comme la mienne".

Il estime le coût de l'opération entre 7 000 et 10 000 euros la première année, sans compter les 5 000 euros annuels pour le renouvellement.

Le spécialiste du tourisme culturel, Intermèdes, s'était également laissé tenter par l'association dans les années 2000. Plus par conviction personnelle que par réel impact commercial.

"La certification demandait un travail titanesque, sans réelle pertinence auprès de ma clientèle. J'ai dû quitter l'association, mais à regrets car les débats étaient très enrichissants" estime Michel Olivier, l'un des fondateurs.

Le label du SNAV encore en projet

Il se dit en revanche intéressé par le futur label du SNAV, que tente de lancer Christian Orofino, le président de la commission tourisme responsable du Syndicat.

"ATR est trop difficile à gérer pour des grands généralistes. Le notre s'appliquera à certains produits packagés qui respectent une charte moins exigeante".

Le projet est sur les rails depuis plusieurs mois, mais peine à réunir les fonds nécessaires.

"Nous ne devons pas marginaliser le tourisme durable mais intégrer ses pratiques à nos réflexions et notre manière de concevoir les produits" poursuit Christian Orofino.

Un avis partagé par l'ATES, qui regroupe des petits voyagistes et possède lui aussi une démarche rigoureuse afin d'évaluer ses membres. "Nous sommes un laboratoire, nous devons montrer la voie, même si nous ne pouvons changer seuls le monde du tourisme" estime Julien Buot, coordinateur de l'ATES.

Lui aussi reste persuadé qu'il faut partager les bonnes pratiques mais également mieux communiquer sur les résultats concrets des démarches et les bénéfices apportés au territoire.

Car, comme le dit si bien Christian Orofino, le tourisme de demain sera durable ou ne sera plus.

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Commentaires

1.Posté par Bernard Patron le 11/06/2013 08:57 | Alerter
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C'est la conclusion à laquelle je suis parvenu. Le label n'apporte pas grand chose et ne peut pas s'appliquer à toutes les situations différentes rencontrées parmi les voyagistes. Je crois plus en la notion de démarche de progrès et d'engagements. Je fus un temps membre de VVE. J'ai étudié le label SNAV sur lequel je reste très réservé. J'ai mis en place mes propres engagements en développant une compensation solidaire (60K€ reversés à des associations en 2012). J'aimerais sur ce sujet partager avec d'autres voyagistes qui ont des convictions. N'hésitez pas à me contacter (bernard@route-voyages.com). Merci

2.Posté par Guillaume Cromer le 11/06/2013 11:24 | Alerter
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Bien entendu que les labels ont du plomb dans l'aile! Il faut bien prendre conscience que le développement durable doit s'intégrer au coeur de la stratégie des entreprises touristiques. Il ne faut pas croire que les clients vont venir uniquement parce qu'un hôtel ou un TO s'engage pour l'environnement (ou une infime minorité de clientèles très engagée). Les clients viennent parce que le produit est bon avant tout et réponds parfaitement à leurs besoins! Après, intégrer une politique de développement durable, c'est apporter indirectement à la qualité des prestations proposées à vos clients. Il ne faut pas confondre label et marque. Aujourd'hui, la notoriété (qu'elle soit spontanée ou accompagnée) des labels est assez faible en France. Il faut beaucoup de moyens pour transformer un label ou une certification en marque forte. Cela prend du temps.

Il est donc primordial de prendre en considération des outils de management du développement durable pour l'entreprise afin d'améliorer son travail au quotidien en vue de diminuer son impact sur l'environnement, de satisfaire une expérience à vos clients, d'avoir des salariés heureux au travail ainsi que des partenaires et réceptifs investis et compétents.

Dans une démarche de progrès basée sur un système européen en ligne de reporting et de pilotage, je ne peux que vous suggérer Bernard de vous intéresser au programme Travelife pour les TO maintenant disponible en Français: http://www.travelife.info/?menu=home&lang=fr

Au plaisir d'échanger.

Guillaume.

3.Posté par Aurélie le 11/06/2013 16:08 | Alerter
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Alors que tout le monde fait du responsable, surfe sur la vague du durable, qu'une multitude de labels, certifications et démarches qualité voient le jour ... bien évidemment le public se lasse, ne sait plus où regarder et quoi faire de tous cela.
Après les biens de consommation et la vague des petites fleurs, feuilles, arbres de couleurs "vertes" ... le tourisme n'est pas resté en reste !
Via-SPAIENS (http://blog.via-sapiens.com/) permet de s'y retrouver dans cette jungle ... après, bien évidemment le label n'est pas un but en soit ... beaucoup de professionnels n''ont pas de label et ont pourtant une démarche intéressante à valoriser et à partager ...

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