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Tourisme : perturbations en vue

Mauvais indicateurs économiques en France et en Europe


Alors que les ventes s’envolent en ce début d’année pour les TO, tous s’accordent à dire que l’été est loin d’être engrangé. Et les nouvelles économiques, dont le tourisme est fortement dépendant, ne sont pas encourageantes : chômage en hausse, moral des ménages et des industriels en baisse, croissance moins forte que prévue…autant de nuages qui pourraient bien faire de 2005 une année 2004 bis.


Rédigé par Hervé Ducruet le Dimanche 1 Mai 2005

Chômage, non à l'Europe, économie au ralenti...les français n'ont pas le moral.
Chômage, non à l'Europe, économie au ralenti...les français n'ont pas le moral.
Les fins de mois sont souvent sujettes à bilan. Et celui du chômage n’est pas bon. Il a progressé de 0,3% en mars par rapport à février, avec 6.700 demandeurs d'emploi supplémentaires, ce qui porte désormais à 2.487.800 personnes le nombre de demandeurs d’emploi selon les statistiques du ministère de la Cohésion sociale.

Ce nombre est en progression pour le troisième mois consécutif et avoisine désormais la barre des 2,5 millions, un seuil qui n'avait pas été atteint depuis février 2000. Le taux de chômage calculé par le Bureau international du travail (BIT) - qui utilise une méthodologie de calcul différente - enregistre également une hausse de 0,1 point sur le mois de mars, et atteint 10,2% de la population active.

Au sein des demandeurs d'emploi, le taux des personnes âgées de moins de 25 ans représente désormais 23,1

Moral en berne

Si, en avril, le moral des ménages français s'est légèrement amélioré (après une dégradation en mars ndlr) la tendance reste toutefois à la baisse depuis le dernier trimestre 2004. Plus inquiétant pour les agences et les voyages, la proportion des ménages qui estiment être en mesure de mettre de l'argent de côté au cours des mois à venir diminue contrairement aux deux mois précédents.

Enfin, pour le troisième mois consécutif, le moral des industriels est également en berne. En avril, il plonge de 4, soit une chute de 10 points depuis octobre. Et les hauts niveaux du pétrole qui rogne le pouvoir d’achat des français les inquiète. Dans ce climat morose, le pessimisme semble de rigueur chez les patrons qui n’espèrent aucune amélioration des commandes, tant en France qu’à l’étranger.

Des mauvais chiffres à l’étranger

Car au delà de nos frontières, la plupart de nos voisins sont également empêtrés dans ce mouvement de décrue. Ainsi, le gouvernement allemand vient d’abaisser à 1 % ses prévisions de croissance cette année.

Cette révision intervient deux jours après que les six grands instituts de conjoncture ont dévoilé une prévision de +0,7% du PIB. Berlin tablait jusqu'à présent sur une croissance du PIB de 1,6%. En Belgique, l’indicateur du climat d’affaires vient d’atteindre son plus bas niveau depuis 18 mois.

En Italie, le Gouvernement de Sylvio Berlusconi vient lui aussi de réviser une nouvelle fois à la baisse les prévisions de croissance. L’économie serait même « en panne » selon le patron des patrons italiens Luca Cordero di Montezemolo.

Aux USA, après +3,8% sur un an au quatrième trimestre 2004, le PIB a crû de 3,1% au premier trimestre 2005, soit le taux le plus bas depuis début 2003. Les économistes tablaient en moyenne sur une hausse de 3,5%. Seule l’Asie caracole avec des taux de croissance à deux chiffres.

Un été pas encore fait

Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvaise augure, l’environnement économique, plombé par un pétrole cher, tourne au ralenti en Europe, exception faite de la grande Bretagne. Et le secteur des voyages y est étroitement corrélé. Au, Ceto, les derniers chiffres de ses membres (82 % du marché français) ne « permettent pas de crier encore victoire » explique son président René Marc Chikli.

Selon le président du Ceto, les départs étaient en progression en mars. « L’an dernier, nous avons été échaudés car les ventes ont commencer à baisser à partir de la mi-mai, début juin. » Et de reconnaître que l’été est bien loin d’être engrangé. Comment sera l’été ? Pour l’instant, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il risque d’être (très ?) nuageux.

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