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Tourist Tracker : et si vous faisiez revenir des clients en agences grâce à leurs smartphones ?

La Data meilleure alliée des agences de voyages


La France a une autre particularité dans l'univers du tourisme, les agences de voyages sont propriétaires des données clients. Si Tourist Tracker a pour objectif de faire venir des touristes dans les boutiques, les données collectées représentent une bonne source d'alimentation de la solution. Alors digital et agence physique peuvent-ils devenir les meilleurs amis du monde ? C'est tout l'enjeu de la solution développée par CapitalData.


Rédigé par le Jeudi 4 Octobre 2018

Capital Data par sa solution Tourism Tracker fait venir les internautes dans les commerces physiques - Crédit photo : Capital Data
Capital Data par sa solution Tourism Tracker fait venir les internautes dans les commerces physiques - Crédit photo : Capital Data
Le digital est souvent pointé du doigt par les agences physiques comme cannibalisant la clientèle, mais la start-up CapitalData a décidé de rendre le numérique friendly pour les commerces.

La jeune pousse depuis passée sous le giron de la société Highco, un groupe spécialisé dans le marketing comptant plus de 800 personnes à travers l'Europe, est née en 2009 autour de la thématique de la donnée et surtout de son exploitation.

En effet, si vous avez pu vous procurer notre magazine spécial IFTM Top Resa, le Big Data n'est plus quelque chose de lointain, il touche toutes les entreprises, qu'importent leurs tailles, et même les agences de voyages indépendantes.

"Nous nous positionnons sur le marché du data marketing. Notre objectif est de mettre en œuvre des dispositifs marketing personnalisés ayant pour but de générer dues visites incrémentales dans les commerces physiques" explique Nicolas Cassar, le directeur marketing et communication de la start-up.

Et pour attirer de nouveaux clients, CapitalData a imaginé Tourist Tracker pour un de ses clients, à savoir Franprix. "Notre solution drive to store, consiste à aller chercher les personnes qui sont sur le web pour les emmener vers les enseignes de la marque" raconte le responsable.

Pour générer ce trafic vers ces points de vente, les équipes de CapitalData ont décidé de s'adresser aux touristes étrangers, ne connaissant pas ou très peu Franprix, et qui représentent potentiellement une cible de 20 millions de nouveaux clients.

Comment marche Tourisme Tracker ?

Afin de communiquer et s'adresser à cette clientèle, Tourist Tracker est une solution qui identifie les touristes étrangers à Paris, là où sont situés une très grande partie des points de vente de Franprix.

"Pour identifier, cette cible ce n'est pas compliqué, il suffit de s'intéresser à leurs habitudes, grâce à leurs téléphones. Toutefois, nous avions une difficulté, qui est celle de la durée de séjour comprise généralement entre 4 et 7 jours" ce qui impose une réactivité importante, pour toucher potentiellement les millions de visiteurs.

Ainsi, pendant ces quelques jours dans la capitale française, le parcours digital du touriste est suivi et jalonné de publicités de l'enseigne tout au long des consultations de ses applications favorites ou des sites web.

"Quel que soit le site consulté, les bannières publicitaires sont rédigées dans la langue maternelle du touriste et les offres sont adaptées en fonction des heures de la journée. Par exemple, le matin nous mettons en avant les croissants, et en pleine journée ça peut être une canette de soda, ou le midi une salade" précise Nicolas Cassar.

Une fois que le touriste a cliqué sur la bannière, il sera guidé à l'adresse la plus proche. Depuis avril 2018, Franprix bénéficie de cette solution technologique et l'impact prévu dans le plan de communication est impressionnant.

"Nous prévoyons de faire 6 millions d'impressions de bannières, sur les 10 premiers mois. Pour l'instant, nos algorithmes apprennent de leurs actions et ajuster le dispositif. A date nous enregistrons un taux de clic de 0,6%. Un très bon résultat pour le secteur de la distribution alimentaire, alors que le taux de clic moyen d'une bannière est de 0,1% quels que soient les secteurs d'activité.

Même s'il est compliqué de jauger ce résultat, étant donné que la moyenne diffère largement selon les secteurs, l'enseigne se déclare déjà satisfaite de l'impact en magasin. Et le responsable d'étoffer "Franprix nous a fait remonté qu'ils avaient remarqué un plus grand nombre de touristes qu'à l'accoutumée, mais aussi une demande plus appuyée des visiteurs étrangers sur les produits français, que nous mettons en valeur dans nos actions."

Cette technologie est-elle transposable aux agences de voyages ?

Nicolas Cassar - DR Studio Falour
Nicolas Cassar - DR Studio Falour
A l'heure où les agences cherchent à renouveler leurs clientèles et redynamiser leurs activités, , les solutions DriveToStore n’apparaissent pas comme LA solution-miracle, mais comme un outil de plus permettant d'appâter les clients.

"Les applications sont très nombreuses, et ne se limitent pas au simple secteur de l'alimentaire. Il est concevable de pouvoir l'adapter pour les musées, la restauration...mais aussi les agences de voyages" précise Nicolas Cassar, le directeur marketing et Communication de la start-up.

"De la même manière que nous arrivons à faire venir des Français dans les magasins Franprix nous pouvons absolument le faire pour les boutiques Thomas Cook ou Selectour. Nous nous sommes aperçus avec nos différents travaux, qu'il est nettement plus compliqué de faire venir les personnes dans un supermarché concurrent, que de leur faire visiter une concession automobile."

En somme,selon l’expert, il serait même plus aisé de convaincre un prospect pour un produit à plus forte valeur ajoutée. Pour faire cela, CapitalData va s'interfacer avec les données du réseau de distribution et retrouver les identités numériques (ID) des clients, puis regrouper toutes les informations sur un même individu.

Une fois cette première étape remplie, les algorithmes vont personnaliser l'offre en fonction des comportements on et off line des clients/prospects. "Tous les messages sont ciblés et parfaitement personnalisés, puis in fine il est totalement possible de mesurer le trafic généré dans chaque point de ventes, mais aussi les ventes additionnelles" selon Nicolas Cassar.

"Les magasins ne vont pas mourir, c'est ma conviction propre, mais ils doivent se réinventer et fournir une expérience impossible à retrouver sur le web." Alors si Tourist Tracker fait une partie du job, le reste est aux agents de l'imaginer.

2019 année de conquêtes des réseaux d'agences de voyages

En attendant, de conquérir le monde du voyage, c'est le jury des Paris Retail Awards 2018 que Capital Data a séduit en remportant le prix spécial.

Le Drive to store via les bannières est la première jambe publicitaire de la start-up, mais il est possible de transposer cette technologie à différents canaux. "La personnalisation de l'expérience peut s'étendre aux sites web, e-mailings, SMS, notifications, bornes en magasins…" précise le directeur marketing et communication.

Sauf que le marketing du XXIe siècle se heurte à une problématique de plus en plus prégnante : comment contacter les prospects et quelles sont les limites au trop-plein d'informations ? CapitalData apporte quelques réponses grâce à ses algorithmes et son IA.

Si la start-up comptabilise une dizaine de clients, la volonté première est d'évangéliser les entreprises et consolider le marché du Drive to Store en France, avant de regarder vers l'étranger.

"Le voyage est un secteur que nous connaissons assez bien et le DriveToStore pourrait être très utile pour créer du trafic dans les grands réseaux touristiques Français, les parcs et musées... Nous avons vraiment très envie de nous frotter au Drive to Store physique. Le digital n'est pas l'ennemi des commerces physiques, il faut savoir bien l'utiliser."

Enfin presque tout, puisque pour certains experts l'e-commerce ne devrait pas représenter plus de 25% du commerce total, à son paroxysme. Ce chiffre illustre bien que la stratégie de conquête des grands réseaux touristiques français doit être calquée sur les mêmes « armes » digitales que les Pure Players.

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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