C'est un conflit qui pourrait déboucher sur une guerre intestine violente.
Depuis l'annonce de la fermeture de la base de Toulouse, la direction d'easyJet est entrée dans une phase de dialogue avec ses salariés pour mener à bien la réorganisation de la compagnie.
Sauf que les discussions ne se passent pas vraiment comme prévu et les syndicats n'apprécient guère, la posture de l'état-major français.
"La deuxième réunion de négociations pour la fameuse réorganisation a eu lieu.
Notre direction a choisi de ne pas mettre de représentant francophone, mais quelqu'un de parachuté par le siège londonien, pour mener les discussions.
Nous parlons tous anglais, ce n'est pas un problème pour d'autres réunions, mais sur des sujets techniques comme nous abordons et pour parler de l'avenir des collègues, le stratagème passe difficilement," déplore un syndicaliste.
La réunion n'aura duré que quelques minutes, avant que les salariés ne claquent la porte.
Depuis l'annonce de la fermeture de la base de Toulouse, la direction d'easyJet est entrée dans une phase de dialogue avec ses salariés pour mener à bien la réorganisation de la compagnie.
Sauf que les discussions ne se passent pas vraiment comme prévu et les syndicats n'apprécient guère, la posture de l'état-major français.
"La deuxième réunion de négociations pour la fameuse réorganisation a eu lieu.
Notre direction a choisi de ne pas mettre de représentant francophone, mais quelqu'un de parachuté par le siège londonien, pour mener les discussions.
Nous parlons tous anglais, ce n'est pas un problème pour d'autres réunions, mais sur des sujets techniques comme nous abordons et pour parler de l'avenir des collègues, le stratagème passe difficilement," déplore un syndicaliste.
La réunion n'aura duré que quelques minutes, avant que les salariés ne claquent la porte.
easyJet France : "Tous les syndicats présents ont levé le camp"
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Si la langue est un frein, elle ne permet pas d'avoir des échanges fluides, elle l'est d'autant plus au moment d'aborder les aspects juridiques de l'actualité de la compagnie.
Les syndicats des stewards et des hôtesses avaient au préalable fait la demande qu'un représentant francophone soit dépêché, pour éviter tout blocage linguistique. La direction n'a pas entendu cette demande ou n'a pas pu y répondre favorablement.
Les représentants des PNC ont claqué la porte, l'ambiance s'est quelque peu dégradée.
"Ils ont été nous chercher quelqu'un dans les bureaux en disant que ça serait lui, c'est un peu too much.
Tous les syndicats présents ont levé le camp, nous leur avons dit que ce n'était pas possible de procéder de la sorte. Cela s'ajoute à la précédente entrevue, où les chiffres, qui nous ont été balancés, étaient finalement faux, même sur les effectifs !
Je trouve étonnant que la direction ne soit pas en mesure de bien comptabiliser le nombre de salariés, quand elle est en capacité de dénombrer le nombre de rouleaux de papier toilette embarqués dans un avion pour savoir quel est son coût en termes de carburant.
Nous parlons de licenciements forcés, la moindre des choses reste de savoir de combien de personnes on parle," recadre William Bourdon, le délégué syndical d'easyJet au sein du SNPNC.
Les salariés méprisés réclament un minimum de considération, alors même que le syndicat se montrait ouvert au dialogue et a même refusé de rejoindre le préavis de grève illimité déposé par l'UNAC.
Les syndicats des stewards et des hôtesses avaient au préalable fait la demande qu'un représentant francophone soit dépêché, pour éviter tout blocage linguistique. La direction n'a pas entendu cette demande ou n'a pas pu y répondre favorablement.
Les représentants des PNC ont claqué la porte, l'ambiance s'est quelque peu dégradée.
"Ils ont été nous chercher quelqu'un dans les bureaux en disant que ça serait lui, c'est un peu too much.
Tous les syndicats présents ont levé le camp, nous leur avons dit que ce n'était pas possible de procéder de la sorte. Cela s'ajoute à la précédente entrevue, où les chiffres, qui nous ont été balancés, étaient finalement faux, même sur les effectifs !
Je trouve étonnant que la direction ne soit pas en mesure de bien comptabiliser le nombre de salariés, quand elle est en capacité de dénombrer le nombre de rouleaux de papier toilette embarqués dans un avion pour savoir quel est son coût en termes de carburant.
Nous parlons de licenciements forcés, la moindre des choses reste de savoir de combien de personnes on parle," recadre William Bourdon, le délégué syndical d'easyJet au sein du SNPNC.
Les salariés méprisés réclament un minimum de considération, alors même que le syndicat se montrait ouvert au dialogue et a même refusé de rejoindre le préavis de grève illimité déposé par l'UNAC.
easyJet : L'intersyndicale saisit l'inspection du travail !
Et voir l'ensemble des syndicats d'une compagnie aérienne claquer la porte des négociations, cela n'augure rien de bon pour la direction.
Le ras-le-bol serait bien réel.
Le SNPNC n'a non seulement pas rejoint l'UNAC dans son appel à la grève, mais aussi retenu ses troupes dans le courant de l'été, pour éviter un conflit social. Les représentants sont maintenant prêts à taper du poing sur la table et lâcher les troupes.
"Si nous continuons sur cette même dynamique, nous irons plus loin que la grève.
Cette action (la grève, ndlr) permet de faire plier dans un sens ou dans l'autre des revendications, sauf que nous ne sommes plus à ce stade. La manœuvre délibérée vise à se soustraire au principe de loyauté de l'employeur.
Avec l'intersyndicale, nous avons écrit à l'inspection du travail," nous annonce le délégué syndical d'easyJet au sein du SNPNC.
Les organisations, aussi bien des personnels au sol, des hôtesses ou des pilotes, dénoncent la décision de la direction de réduire le délai de consultation du CSE de 90 à 72 jours.
Ils estiment aussi qu'elle ne fait pas face à ses obligations de loyauté telles que définies par le Code du travail.
Celui-ci stipule que "l'engagement sérieux et loyal des négociations implique que la partie patronale ait communiqué aux organisations syndicales les informations nécessaires pour leur permettre de négocier en toute connaissance de cause et ait répondu de manière motivée aux éventuelles propositions des organisations syndicales."
Outre les fausses informations chiffrées, la transparence fait même défaut, notamment les intentions réelles des dirigeants français. Quinze jours après la fermeture de la base de Toulouse, easyJet faisait savoir qu'elle mettait fin à ses vols depuis Beauvais.
Aucun salarié n'est positionné sur l'aéroport oisien, mais cette double suppression interpelle.
Le ras-le-bol serait bien réel.
Le SNPNC n'a non seulement pas rejoint l'UNAC dans son appel à la grève, mais aussi retenu ses troupes dans le courant de l'été, pour éviter un conflit social. Les représentants sont maintenant prêts à taper du poing sur la table et lâcher les troupes.
"Si nous continuons sur cette même dynamique, nous irons plus loin que la grève.
Cette action (la grève, ndlr) permet de faire plier dans un sens ou dans l'autre des revendications, sauf que nous ne sommes plus à ce stade. La manœuvre délibérée vise à se soustraire au principe de loyauté de l'employeur.
Avec l'intersyndicale, nous avons écrit à l'inspection du travail," nous annonce le délégué syndical d'easyJet au sein du SNPNC.
Les organisations, aussi bien des personnels au sol, des hôtesses ou des pilotes, dénoncent la décision de la direction de réduire le délai de consultation du CSE de 90 à 72 jours.
Ils estiment aussi qu'elle ne fait pas face à ses obligations de loyauté telles que définies par le Code du travail.
Celui-ci stipule que "l'engagement sérieux et loyal des négociations implique que la partie patronale ait communiqué aux organisations syndicales les informations nécessaires pour leur permettre de négocier en toute connaissance de cause et ait répondu de manière motivée aux éventuelles propositions des organisations syndicales."
Outre les fausses informations chiffrées, la transparence fait même défaut, notamment les intentions réelles des dirigeants français. Quinze jours après la fermeture de la base de Toulouse, easyJet faisait savoir qu'elle mettait fin à ses vols depuis Beauvais.
Aucun salarié n'est positionné sur l'aéroport oisien, mais cette double suppression interpelle.
easyJet France : "il y a un autre plan derrière qui est plus global"
"Ils tentent une entourloupe à l'inspection du travail.
Les dirigeants sont en train très clairement de mentir à tout le monde. Pour en revenir à votre question, cette fermeture de Toulouse est préparée de longue date, très clairement ça n'augure pas de jours joyeux en France.
On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais nous sommes très sceptiques sur l'avenir des bases en France," nous relatait William Bourdon.
Cet avenir parait bien sombre en effet, même si le marché français est extrêmement important pour la low cost.
Une réduction de la voilure en province qui ne doit pas être observée, comme un repli total du transporteur dans notre pays. La stratégie, à en croire le syndicaliste, serait plutôt une concentration de l'activité sur Paris, tout en maintenant des lignes saisonnières en région.
Comme quoi, les compagnies à bas coût peuvent aussi s'inspirer d'Air France.
"La restructuration ne nous dérange pas, c'est la vie d'une entreprise.
Par contre, nous avons eu le rapport des experts qui avaient été commandés avant cette annonce. Nous apprenons que si nous fermons Toulouse pour mettre les avions à Nantes, la productivité ne sera pas améliorée et finalement cela va condamner Nantes.
Pour nous, il y a un autre plan derrière qui est plus global," affirme le syndicaliste.
Et après la saisine de l'inspection du travail, les syndicats menacent d'aller encore plus loin.
Ils envisagent de porter le dossier devant les tribunaux, pour que la loi et les salariés soient respectés.
"Ils seront alors obligés de revoir leur copie au niveau du PSE. L'objectif n'est pas de le casser, mais plutôt de remettre les choses à plat.
Nous avons contenu la grogne sociale, mais ça va durer jusqu'à un certain point," menace même le syndicaliste.
La prochaine réunion s'annonce capitale pour éviter tout mouvement social.
Les dirigeants sont en train très clairement de mentir à tout le monde. Pour en revenir à votre question, cette fermeture de Toulouse est préparée de longue date, très clairement ça n'augure pas de jours joyeux en France.
On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais nous sommes très sceptiques sur l'avenir des bases en France," nous relatait William Bourdon.
Cet avenir parait bien sombre en effet, même si le marché français est extrêmement important pour la low cost.
Une réduction de la voilure en province qui ne doit pas être observée, comme un repli total du transporteur dans notre pays. La stratégie, à en croire le syndicaliste, serait plutôt une concentration de l'activité sur Paris, tout en maintenant des lignes saisonnières en région.
Comme quoi, les compagnies à bas coût peuvent aussi s'inspirer d'Air France.
"La restructuration ne nous dérange pas, c'est la vie d'une entreprise.
Par contre, nous avons eu le rapport des experts qui avaient été commandés avant cette annonce. Nous apprenons que si nous fermons Toulouse pour mettre les avions à Nantes, la productivité ne sera pas améliorée et finalement cela va condamner Nantes.
Pour nous, il y a un autre plan derrière qui est plus global," affirme le syndicaliste.
Et après la saisine de l'inspection du travail, les syndicats menacent d'aller encore plus loin.
Ils envisagent de porter le dossier devant les tribunaux, pour que la loi et les salariés soient respectés.
"Ils seront alors obligés de revoir leur copie au niveau du PSE. L'objectif n'est pas de le casser, mais plutôt de remettre les choses à plat.
Nous avons contenu la grogne sociale, mais ça va durer jusqu'à un certain point," menace même le syndicaliste.
La prochaine réunion s'annonce capitale pour éviter tout mouvement social.
La direction d'easyJet veut "assurer la pérennité de ses activités en France"
"Nous nous engageons à travailler de manière constructive avec les représentants de notre personnel en France. La consultation vient d'être lancée pour une durée de trois mois.
Nous travaillerons en étroite collaboration avec nos partenaires sociaux au cours de la consultation.
Nous comprenons l'émotion de nos équipes et, à ce titre, un soutien spécifique a d’ailleurs été mis en place. Cette consultation fait partie d'une procédure qui inclut et traite les risques psychosociaux.
L'inspection du travail est tenue informée tout au long du processus de consultation. Nous maintenons un dialogue ouvert pour clarifier tout ce qui est nécessaire.
Au cours de ce processus de consultation, les discussions peuvent impliquer des membres du siège qui sont anglophones.
Pendant toute la durée de la consultation, l’ensemble des salariés basés à Toulouse aura accès à des plateformes d'information et de soutien. Chaque salarié concerné peut également solliciter un entretien avec l'un des consultants spécialisés proposé par l'entreprise, via un espace en ligne dédié disponible 24h/24 et 7j/7 et via un numéro de téléphone, accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h.
Avec l'Espace Information Conseil (EIC), l'objectif initial est d'aider les salariés pour une éventuelle mobilité interne et externe, et d'enrichir leurs premières réflexions sur un plan de carrière qui pourrait s'inscrire dans les différents parcours proposés par la direction dans le cadre de la consultation.
L'Espace Mobilité Emploi (EME) est la structure d'appui mise en place dans le prolongement de l'EIC. Son rôle est d'aider les salariés à définir et à finaliser leur projet au moment de l'adhésion au congé de reclassement.
La proposition de réorganisation de la structure d'easyJet en France fait partie de la stratégie à long terme de la compagnie pour assurer la pérennité de ses activités sur le marché français.
Elle permettra à la compagnie de saisir les opportunités de croissance et de maintenir sa position de deuxième compagnie aérienne en France. easyJet reste déterminée à se développer en France avec une croissance de plus de 5 % de sa capacité prévue l'hiver prochain.
Comme toutes les compagnies aériennes, easyJet évalue en permanence les opportunités de croissance. Dans ce contexte, easyJet a ouvert 3 routes depuis et vers Beauvais en 2022 pour explorer de nouvelles zones de chalandise.
Aujourd'hui, la compagnie souhaite se concentrer sur les lignes à forte demande et propose près de 80 lignes au départ de ses bases de Paris-Orly et Paris-CDG.
easyJet continue d'être la deuxième compagnie aérienne en France et de se développer en régions : 22 aéroports desservis et plus de 20 nouvelles lignes ouvertes cette année, dont la desserte de l'Égypte pour la première fois dans l'histoire de la compagnie en France," a commenté la direction.
Nous travaillerons en étroite collaboration avec nos partenaires sociaux au cours de la consultation.
Nous comprenons l'émotion de nos équipes et, à ce titre, un soutien spécifique a d’ailleurs été mis en place. Cette consultation fait partie d'une procédure qui inclut et traite les risques psychosociaux.
L'inspection du travail est tenue informée tout au long du processus de consultation. Nous maintenons un dialogue ouvert pour clarifier tout ce qui est nécessaire.
Au cours de ce processus de consultation, les discussions peuvent impliquer des membres du siège qui sont anglophones.
Pendant toute la durée de la consultation, l’ensemble des salariés basés à Toulouse aura accès à des plateformes d'information et de soutien. Chaque salarié concerné peut également solliciter un entretien avec l'un des consultants spécialisés proposé par l'entreprise, via un espace en ligne dédié disponible 24h/24 et 7j/7 et via un numéro de téléphone, accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h.
Avec l'Espace Information Conseil (EIC), l'objectif initial est d'aider les salariés pour une éventuelle mobilité interne et externe, et d'enrichir leurs premières réflexions sur un plan de carrière qui pourrait s'inscrire dans les différents parcours proposés par la direction dans le cadre de la consultation.
L'Espace Mobilité Emploi (EME) est la structure d'appui mise en place dans le prolongement de l'EIC. Son rôle est d'aider les salariés à définir et à finaliser leur projet au moment de l'adhésion au congé de reclassement.
La proposition de réorganisation de la structure d'easyJet en France fait partie de la stratégie à long terme de la compagnie pour assurer la pérennité de ses activités sur le marché français.
Elle permettra à la compagnie de saisir les opportunités de croissance et de maintenir sa position de deuxième compagnie aérienne en France. easyJet reste déterminée à se développer en France avec une croissance de plus de 5 % de sa capacité prévue l'hiver prochain.
Comme toutes les compagnies aériennes, easyJet évalue en permanence les opportunités de croissance. Dans ce contexte, easyJet a ouvert 3 routes depuis et vers Beauvais en 2022 pour explorer de nouvelles zones de chalandise.
Aujourd'hui, la compagnie souhaite se concentrer sur les lignes à forte demande et propose près de 80 lignes au départ de ses bases de Paris-Orly et Paris-CDG.
easyJet continue d'être la deuxième compagnie aérienne en France et de se développer en régions : 22 aéroports desservis et plus de 20 nouvelles lignes ouvertes cette année, dont la desserte de l'Égypte pour la première fois dans l'histoire de la compagnie en France," a commenté la direction.