ADPManagement, la tire-lire d'ADP fait voyager 50 millions de passagers

Force est de reconnaître que l'on n'évoque bien souvent les activités du Groupe Aéroports de Paris (ADP) qu'à l'occasion d'incidents ou d'accidents.

Les récents caprices météorologiques et leurs effets collatéraux en sont les derniers exemples en date.

Le Groupe ADP est un Opérateur Global reconnu comme l'un des leaders mondiaux en matière d'exploitation portuaire.

C'est rien de moins que le second en Europe, avec des revenus ayant dépassé les 2,5 milliards d'euros en 2008 !

C'est également une société qui emploie directement plus de 11 000 salariés dans les domaines de l'exploitation et de la maintenance aéroportuaire, de l'assistance en escale, du management à l'international et des activités non aéronautiques comme les commerces ou l'immobilier.

Pour mémoire, et parce que certains chiffres valent mieux que de longs discours, ADP a en 2009 -par le biais de ses deux aéroports de la capitale-, accueilli 83 millions de passagers et relié Paris à 547 villes dans 135 pays.

Des passagers transportés par 460 compagnies aériennes...

Ce savoir-faire à la française, reconnu dans le monde entier, ADP l'exploite de façon très intelligente à travers deux de ses filiales.

C'est l'une d'entre elles, ADPM, traduisez Aéroports de Paris Management, qui a retenu toute notre attention.

Créée il y a vingt ans de cela, peu -pour ne pas dire pas du tout- connue du grand public comme des professionnels du tourisme et des voyages, cette filiale prend des participations dans des sociétés aéroportuaires à l'étranger et gère des aéroports sur toute la planète.

« De manière classique », résume Jean Marie Chevallier, le PDG d'ADPM, « nous sommes actionnaires de ces aéroports et intervenons en tant que partenaire stratégique et opérateur spécialisé dans l'exploitation aéroportuaire.

Et ce, en collaboration avec des investisseurs financiers et autres partenaires industriels. »

M.Chevallier est un homme discret et efficace, qui passe souvent plus de temps dans des avions que sur terre.

Il faut dire qu'ADPM exploite, gère et développe directement ou indirectement à ce jour pas moins de 26 aéroports dans 9 pays, du Mexique au Cambodge en passant par l'Arabie Saoudite, la Guinée la Jordanie...

« Nous le faisons à travers des Contrats de Management ou d'Assistance Technique... »

Sans le savoir, vous débarquez ainsi dans un aéroport géré à la française lorsque vous arrivez à Phnom Penh, Alger, Acapulco, Amman, Maurice ou encore Sharm el Sheikh et Hurgada !

Au total, ce sont tout de même 50 millions de passagers qui transitent par ces 26 aéroports représentant plus de 500 000 m2 de surface d'aérogare et employant 4000 personnes.

L'équipe d'ADPM, elle, n'est composée à la base que d'une cinquantaine de personnes, ce qui, au vu des excellents résultats obtenus, doit donner l'un des plus beaux ratios en terme de rapport financier...

Il faut dire que le travail d'ADPM couvre de larges domaines et ne se limite pas à de l'investissement ou à du simple management.

« Nous apportons bien souvent notre expertise dans les domaines de la maintenance, de la planification stratégique des activités commerciales, dans le développement de nouvelles routes aériennes et le marketing aéroportuaire » souligne le Président Directeur Général.

L'autre grand axe de travail consiste de plus en plus à mettre en service de nouvelles infrastructures aéroportuaires et de nouveaux terminaux au travers de la méthodologie NASTA, New Airport Serviceability and Transfer of Activity.

Bien sûr, Jean Marie Chevallier ne le cache pas : ce qui fait gagner de l'argent, c'est le trafic, les taxes d'atterrissage et les revenus des commerces des aérogares puisque loyers et redevances sont indexés sur ces résultats.

Aussi, ADPM ne se lance jamais à l'aventure lorsque des appels d'offres internationaux fleurissent.

« Nous étudions le dossier et choisissons généralement des pays porteurs, au fort potentiel touristique. » Qui pensait il y a quelques années que l'aéroport de Sharm el Sheikh en Egypte réaliserait 8 millions de passagers par an ?

Autant dire également que les choix commerciaux des TO ou des Compagnies aériennes intéressent au plus haut point M. Chevallier et son équipe.

Pour l'heure, impossible de savoir vers quels horizons se tournent les regards avisés d'ADPM. Il est question de la Syrie, de la Grèce, de l'Arabie Saoudite encore...

Une chose est certaine : Jean Marie Chevallier n'a pas fini de passer son temps dans les airs !