En liquidation judiciaire, NAP Tourisme va être repris par le GIE Sodicars-Groupe Beltrame - DR : NAP Tourisme
Fin de l'attente pour les 37 salariés de NAP (Nouveaux Autocars de Provence) et de sa holding TTI (Transport Tourisme Invest), qui avaient été placés en liquidation judiciaire, avec poursuite d’activité pour une période de trois mois, le 6 novembre 2023.
Dans un jugement daté du 31 janvier 2024, le Tribunal de Commerce de Marseille a tranché en faveur d'un nouveau groupement d'intérêt économique (GIE), en cours de constitution, formé par le Groupe familial Beltrame et l'entreprise Sodicars, parmi les quatre candidats à la reprise.
Face à ce GIE, les entreprises Azur Evasion et Belgian Bus Sale ne se sont pas présentées à l'audience pour soutenir leurs offres respectives, qui ont été de facto rejetées.
Restait en lice l'offre de la Société Nouvelle des Transports SUMA, basée à Rognac, moins disante que celle, conjointe, de Beltrame et Sodicars.
En effet, selon le jugement, plusieurs éléments ont fait pencher la balance en faveur de cette dernière.
Dans un jugement daté du 31 janvier 2024, le Tribunal de Commerce de Marseille a tranché en faveur d'un nouveau groupement d'intérêt économique (GIE), en cours de constitution, formé par le Groupe familial Beltrame et l'entreprise Sodicars, parmi les quatre candidats à la reprise.
Face à ce GIE, les entreprises Azur Evasion et Belgian Bus Sale ne se sont pas présentées à l'audience pour soutenir leurs offres respectives, qui ont été de facto rejetées.
Restait en lice l'offre de la Société Nouvelle des Transports SUMA, basée à Rognac, moins disante que celle, conjointe, de Beltrame et Sodicars.
En effet, selon le jugement, plusieurs éléments ont fait pencher la balance en faveur de cette dernière.
NAP Tourisme : un "projet plus abouti" présenté par le duo Sodicars-Beltrame
A commencer par la nature des activités de ces deux sociétés, Sodicars et le Groupe Beltrame se décrivant comme "des professionnels du secteur du transport de voyageurs et du négoce de location et vente de véhicules", peut-on lire dans le jugement, là ou SUMA se dit "spécialisée dans la location de car, autocars, bus et minibus, ainsi que de bus hauts de gamme".
On y apprend aussi que l'objectif de création du GIE est "de maintenir et développer l'activité de la société NAP Tourisme". Un argument de poids, qui remplit un premier critère légal aux yeux du Tribunal, à savoir "le maintien d'activités susceptibles d'exploitation autonome".
De plus, après examen des éléments du dossier et débats, le Tribunal estime que "le candidat Sodicars/Beltrame justifie d'une meilleure expérience de terrain concernant le transport de personnes" et que son projet "apparaît plus abouti" que celui de SUMA.
Le futur GIE prévoit en effet, de reprendre et de maintenir l'intégralité des lignes actuellement assurées par le Groupe NAP, tout en ayant "pris en considération le coût de cette reprise et les ressources humaines nécessaires".
Son concurrent, lui, voulait se séparer de deux marchés, jugés non rentables : le réseau Flixbus et la ligne de La Marcouline, dont le marché arrivera à expiration en juin 2024 et pour laquelle SUMA estime une perte d'environ 800 000 € par an. Le GIE de son côté "envisage de répondre au prochain appel d'offres", selon le jugement.
Pour cela, il prévoit "d'amener son activité actuelle de La Ciotat dans la SAS Nouveaux Autocars de Provence", "afin de remonter le chiffre d'affaires". D'ici là , le repreneur a déclaré devant le Tribunal avoir "conscience qu'il perdra de l'argent avec le marché de La Marcouline jusqu'au prochain appel d'offres".
Le duo Sodicars-Beltrame prévoit aussi "des remises à niveau" sur tous les marchés - qui arrivent à expiration au mois de juin 2024 - "pour être rentable".
On y apprend aussi que l'objectif de création du GIE est "de maintenir et développer l'activité de la société NAP Tourisme". Un argument de poids, qui remplit un premier critère légal aux yeux du Tribunal, à savoir "le maintien d'activités susceptibles d'exploitation autonome".
De plus, après examen des éléments du dossier et débats, le Tribunal estime que "le candidat Sodicars/Beltrame justifie d'une meilleure expérience de terrain concernant le transport de personnes" et que son projet "apparaît plus abouti" que celui de SUMA.
Le futur GIE prévoit en effet, de reprendre et de maintenir l'intégralité des lignes actuellement assurées par le Groupe NAP, tout en ayant "pris en considération le coût de cette reprise et les ressources humaines nécessaires".
Son concurrent, lui, voulait se séparer de deux marchés, jugés non rentables : le réseau Flixbus et la ligne de La Marcouline, dont le marché arrivera à expiration en juin 2024 et pour laquelle SUMA estime une perte d'environ 800 000 € par an. Le GIE de son côté "envisage de répondre au prochain appel d'offres", selon le jugement.
Pour cela, il prévoit "d'amener son activité actuelle de La Ciotat dans la SAS Nouveaux Autocars de Provence", "afin de remonter le chiffre d'affaires". D'ici là , le repreneur a déclaré devant le Tribunal avoir "conscience qu'il perdra de l'argent avec le marché de La Marcouline jusqu'au prochain appel d'offres".
Le duo Sodicars-Beltrame prévoit aussi "des remises à niveau" sur tous les marchés - qui arrivent à expiration au mois de juin 2024 - "pour être rentable".
Une offre de 180 000€ pour plus de 11,8 M€ de passif
Autre critère décisif dans le choix du Tribunal : le maintien de l'emploi.
Là où SUMA a proposé la reprise d'environ 84% du personnel, le GIE Sodicars/Beltrame a indiqué vouloir reprendre la totalité du personnel (37 salariés à ce jour, dont 33 en contrat à durée indéterminée selon le jugement).
Ces derniers conserveront leurs droits acquis, à savoir l'ancienneté (dont les indemnités de départ à la retraite) et les congés payés et reliquats de congés payés.
Enfin, là où SUMA a fait une offre de reprise de 100 000 €, son concurrent a proposé un prix de cession total de 180 000 € (130 000 € d'actifs corporels et 50 000 € d'actifs incorporels).
"Les deux propositions sont largement insuffisantes pour couvrir le passif", commente le Tribunal, celui-ci s'élevant à plus de 11,8 M€ ; pour autant, le coût des licenciements envisagés par SUMA étant de 167 000 €, soit plus élevé que le prix proposé, tandis que le GIE ne propose aucun licenciement, "la valorisation de son offre est manifestement meilleure que celle de SUMA", argumente le Tribunal.
Le GIE dispose désormais de six mois pour tout mettre en place et signer les actes de cession. Durant ce laps de temps, l'administrateur judiciaire ainsi que la mandataire judiciaire nommée dans le cadre de cette liquidation judiciaire, poursuivront leur mission.
Une nouvelle audience a été fixée au 31 juillet 2024, afin de constater la signature des actes de cession.
Là où SUMA a proposé la reprise d'environ 84% du personnel, le GIE Sodicars/Beltrame a indiqué vouloir reprendre la totalité du personnel (37 salariés à ce jour, dont 33 en contrat à durée indéterminée selon le jugement).
Ces derniers conserveront leurs droits acquis, à savoir l'ancienneté (dont les indemnités de départ à la retraite) et les congés payés et reliquats de congés payés.
Enfin, là où SUMA a fait une offre de reprise de 100 000 €, son concurrent a proposé un prix de cession total de 180 000 € (130 000 € d'actifs corporels et 50 000 € d'actifs incorporels).
"Les deux propositions sont largement insuffisantes pour couvrir le passif", commente le Tribunal, celui-ci s'élevant à plus de 11,8 M€ ; pour autant, le coût des licenciements envisagés par SUMA étant de 167 000 €, soit plus élevé que le prix proposé, tandis que le GIE ne propose aucun licenciement, "la valorisation de son offre est manifestement meilleure que celle de SUMA", argumente le Tribunal.
Le GIE dispose désormais de six mois pour tout mettre en place et signer les actes de cession. Durant ce laps de temps, l'administrateur judiciaire ainsi que la mandataire judiciaire nommée dans le cadre de cette liquidation judiciaire, poursuivront leur mission.
Une nouvelle audience a été fixée au 31 juillet 2024, afin de constater la signature des actes de cession.
Une chute inexorable dès 2017
Mais comment le Groupe NAP en est-il arrivé là ?
Dans le jugement du Tribunal de Commerce, "la dégradation de l'entreprise" est évoquée dès 2017-2018, époque à laquelle le fondateur du Groupe, Leonel de Abreu lâche progressivement les rênes de son entreprise.
Il fait d'abord entrer au capital de l'entreprise un nouvel actionnaire majoritaire : le fonds d'investissement régional Connect, avec BNP Paribas Développement et Bpifrance.
"Avec cet investissement, notre ambition est de faire passer NAP du statut de PME à celui d'ETI en misant sur ses 3 créneaux porteurs : le transport routier de passagers (NAP Tourisme), son rôle de tour-opérateur (NAP Voyages) et sa nouvelle activité de tourisme réceptif (NAP Provence)", déclarait alors Franck Paoli, associé de Connect.
Afin d'atteindre 32 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel en 5 ans, un directeur général est nommé : Thierry Pourchon.
Mais la diversification - avec une nouvelle activité de transport de lignes régulières - ne réussit pas au Groupe, qui se retrouve moins de deux ans plus tard, en redressement judiciaire, le 11 avril 2019.
Dans l'incapacité de régler ses charges courantes, NAP n'assure plus, non plus, la navette entre la gare et l'aéroport. Déjà depuis août 2018, le groupe a cédé sa branche City Tour à la société Colorbüs.
Dans le jugement du Tribunal de Commerce, "la dégradation de l'entreprise" est évoquée dès 2017-2018, époque à laquelle le fondateur du Groupe, Leonel de Abreu lâche progressivement les rênes de son entreprise.
Il fait d'abord entrer au capital de l'entreprise un nouvel actionnaire majoritaire : le fonds d'investissement régional Connect, avec BNP Paribas Développement et Bpifrance.
"Avec cet investissement, notre ambition est de faire passer NAP du statut de PME à celui d'ETI en misant sur ses 3 créneaux porteurs : le transport routier de passagers (NAP Tourisme), son rôle de tour-opérateur (NAP Voyages) et sa nouvelle activité de tourisme réceptif (NAP Provence)", déclarait alors Franck Paoli, associé de Connect.
Afin d'atteindre 32 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel en 5 ans, un directeur général est nommé : Thierry Pourchon.
Mais la diversification - avec une nouvelle activité de transport de lignes régulières - ne réussit pas au Groupe, qui se retrouve moins de deux ans plus tard, en redressement judiciaire, le 11 avril 2019.
Dans l'incapacité de régler ses charges courantes, NAP n'assure plus, non plus, la navette entre la gare et l'aéroport. Déjà depuis août 2018, le groupe a cédé sa branche City Tour à la société Colorbüs.
Chez NAP, le turn over devient la norme
Après le départ de Thierry Pourchon, les directeurs se succèdent. Eric Deshayes, Sébastien Santini, Christophe Béranger... "A chaque arrivée, il y avait une nouvelle vision", témoigne une ancienne salariée. Et du côté des salariés, le turn over devient la norme.
Une autre ex-employée se souvient : "Entre 2013 et 2015, à la belle époque, j'ai vu le Groupe passer de 100 à plus de 200 salariés", Mais lorsqu'elle revient chez NAP début 2020, ils ne sont plus que 80. "En l'espace d'un an, 25 de plus ont quitté le Groupe".
En redressement judiciaire depuis près d'un an, l'entreprise accuse à nouveau le coup en mars 2020, frappée de plein fouet par la pandémie. "Deux plans sociaux économiques" sont mis en place, apprend-on dans le jugement du Tribunal de Commerce.
Depuis septembre 2019, NAP est dirigé par un nouvel homme, Alain Bouzemane. Sous sa gérance, le Groupe va sortir du redressement judiciaire en décembre 2020, avec un plan de continuation prévoyant notamment un apurement du passif de 100% sur 10 ans, de manière progressive.
Mais le 6 novembre 2023, après seulement deux années pleines d'exécution du plan, le Tribunal de Commerce de Marseille prononce sa résolution et ouvre une procédure de liquidation judiciaire avec poursuite exceptionnelle de l'activité jusqu'au 6 février 2024.
Le motif ? "Une impossibilité de solder l'annuité exigible au mois de janvier 2024 et un passif généré postérieurement à l'arrêté du plan à hauteur de 1 000 000 €", indique le Tribunal.
On connait aujourd'hui l'issue de cette procédure, avec la reprise du Groupe par le GIE Sodicars-Beltrame.
Une autre ex-employée se souvient : "Entre 2013 et 2015, à la belle époque, j'ai vu le Groupe passer de 100 à plus de 200 salariés", Mais lorsqu'elle revient chez NAP début 2020, ils ne sont plus que 80. "En l'espace d'un an, 25 de plus ont quitté le Groupe".
En redressement judiciaire depuis près d'un an, l'entreprise accuse à nouveau le coup en mars 2020, frappée de plein fouet par la pandémie. "Deux plans sociaux économiques" sont mis en place, apprend-on dans le jugement du Tribunal de Commerce.
Depuis septembre 2019, NAP est dirigé par un nouvel homme, Alain Bouzemane. Sous sa gérance, le Groupe va sortir du redressement judiciaire en décembre 2020, avec un plan de continuation prévoyant notamment un apurement du passif de 100% sur 10 ans, de manière progressive.
Mais le 6 novembre 2023, après seulement deux années pleines d'exécution du plan, le Tribunal de Commerce de Marseille prononce sa résolution et ouvre une procédure de liquidation judiciaire avec poursuite exceptionnelle de l'activité jusqu'au 6 février 2024.
Le motif ? "Une impossibilité de solder l'annuité exigible au mois de janvier 2024 et un passif généré postérieurement à l'arrêté du plan à hauteur de 1 000 000 €", indique le Tribunal.
On connait aujourd'hui l'issue de cette procédure, avec la reprise du Groupe par le GIE Sodicars-Beltrame.
Alain Bouzemane, "le management de la terreur"
Pour autant, depuis l'annonce de la liquidation judiciaire, et le départ d'Alain Bouzemane suite à la nomination d'une mandataire judiciaire, les langues se délient chez NAP.
Ces trois derniers mois, TourMaG a recueilli de nombreux témoignages de salariés évoquant l'environnement malsain dans lequel ils évoluaient.
Tout y passe : tentatives d'intimidation, menaces, harcèlement moral, démissions à la chaîne, pression, arrêts maladie, dégradation du matériel...
Les employés du Groupe décrivent Alain Bouzemane comme un dirigeant impulsif, colérique, tyrannique, qui licencie tous ceux qui s'opposent à lui. "Quand il est arrivé dans l'entreprise, il nous a prévenus qu'avec lui c'était le management de la terreur. Il avait des gants de boxe sur son bureau, il était très provocateur", se souvient une ancienne salariée.
"Le fonds Connect était au courant, mais personne n'a réagi", témoigne une autre employée. Quant à l'Inspection du travail ou la Caisse d'assurance retraite et de santé au travail (CARSAT), si elles ont été averties, "leur enquête a consisté à interroger le CSE, qui leur a répondu que tout allait bien", poursuit-elle.
Elle regrette également que les employés n'aient pas été plus nombreux à déposer plainte pour harcèlement ou licenciement abusif.
Certains d'entre eux ont tout de même franchi le pas et obtenu gain de cause auprès des Prud'hommes. NAP - et par extension Alain Bouzemane - ont notamment été condamnés pour harcèlement.
Ces trois derniers mois, TourMaG a recueilli de nombreux témoignages de salariés évoquant l'environnement malsain dans lequel ils évoluaient.
Tout y passe : tentatives d'intimidation, menaces, harcèlement moral, démissions à la chaîne, pression, arrêts maladie, dégradation du matériel...
Les employés du Groupe décrivent Alain Bouzemane comme un dirigeant impulsif, colérique, tyrannique, qui licencie tous ceux qui s'opposent à lui. "Quand il est arrivé dans l'entreprise, il nous a prévenus qu'avec lui c'était le management de la terreur. Il avait des gants de boxe sur son bureau, il était très provocateur", se souvient une ancienne salariée.
"Le fonds Connect était au courant, mais personne n'a réagi", témoigne une autre employée. Quant à l'Inspection du travail ou la Caisse d'assurance retraite et de santé au travail (CARSAT), si elles ont été averties, "leur enquête a consisté à interroger le CSE, qui leur a répondu que tout allait bien", poursuit-elle.
Elle regrette également que les employés n'aient pas été plus nombreux à déposer plainte pour harcèlement ou licenciement abusif.
Certains d'entre eux ont tout de même franchi le pas et obtenu gain de cause auprès des Prud'hommes. NAP - et par extension Alain Bouzemane - ont notamment été condamnés pour harcèlement.
Nouveaux dirigeants, nouvelles pratiques ?
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Mais si le gérant est accablé de toutes parts, les noms de certains responsables sont aussi régulièrement cités, comme faisant partie de "sa garde rapprochée", "des petits soldats" exécutant le moindre de ses ordres.
Parmi les conducteurs d'autocars, l'ambiance de travail est délétère et les coups bas sont fréquents. "On me demandait d'effectuer des taches qui n'avaient rien à voir avec mon travail", témoigne un ancien conducteur grand tourisme.
Un autre a vu ses affaires et son casier saccagés. Un troisième conducteur nous a expliqué comment, en notant minutieusement ses heures de conduite effectuées chaque jour et en les comparant avec le relevé d'activité donné par NAP chaque mois, il a pu constater des écarts de 10 minutes environ par jour, évidemment en moins sur sa fiche de salaire.
Plusieurs nous ont parlé du fait qu'ils étaient systématiquement prévenus à la dernière minute sur leurs trajets du lendemain.
Et cela, sans parler des pratiques "douteuses" et bien ancrées depuis des années chez certains conducteurs d'autocars.
Sur la ligne estivale desservant Cassis notamment. "Nous n'avions pas la possibilité de vendre un ticket aller-retour aux clients, seulement un aller. Mais je me suis rendu compte que certains clients, sur la ligne du retour, me maintenaient qu'ils avaient déjà payé le billet A/R.
J'ai compris à ce moment-là que certains conducteurs n'enregistraient pas le ticket et se mettaient à chaque fois un euro dans la poche", témoigne un ancien conducteur.
"On ne peut pas construire une entreprise saine sur des fondations pourries", résume l'ancienne employée.
Le repreneur aura donc du pain sur la planche.
Dans le jugement du Tribunal de Commerce, en réponse au Ministère Public, il a d'ailleurs précisé que "le management économique et salarial se passera autrement que ce qui se fait actuellement" chez NAP. Il a aussi indiqué "qu'il est confiant, même s'il faudra faire des concessions de part et d'autre".
Parmi les conducteurs d'autocars, l'ambiance de travail est délétère et les coups bas sont fréquents. "On me demandait d'effectuer des taches qui n'avaient rien à voir avec mon travail", témoigne un ancien conducteur grand tourisme.
Un autre a vu ses affaires et son casier saccagés. Un troisième conducteur nous a expliqué comment, en notant minutieusement ses heures de conduite effectuées chaque jour et en les comparant avec le relevé d'activité donné par NAP chaque mois, il a pu constater des écarts de 10 minutes environ par jour, évidemment en moins sur sa fiche de salaire.
Plusieurs nous ont parlé du fait qu'ils étaient systématiquement prévenus à la dernière minute sur leurs trajets du lendemain.
Et cela, sans parler des pratiques "douteuses" et bien ancrées depuis des années chez certains conducteurs d'autocars.
Sur la ligne estivale desservant Cassis notamment. "Nous n'avions pas la possibilité de vendre un ticket aller-retour aux clients, seulement un aller. Mais je me suis rendu compte que certains clients, sur la ligne du retour, me maintenaient qu'ils avaient déjà payé le billet A/R.
J'ai compris à ce moment-là que certains conducteurs n'enregistraient pas le ticket et se mettaient à chaque fois un euro dans la poche", témoigne un ancien conducteur.
"On ne peut pas construire une entreprise saine sur des fondations pourries", résume l'ancienne employée.
Le repreneur aura donc du pain sur la planche.
Dans le jugement du Tribunal de Commerce, en réponse au Ministère Public, il a d'ailleurs précisé que "le management économique et salarial se passera autrement que ce qui se fait actuellement" chez NAP. Il a aussi indiqué "qu'il est confiant, même s'il faudra faire des concessions de part et d'autre".