Le SPL remet en cause la croissance annoncée de la compagnie ces prochaines années © Transavia France
A compter du 1er septembre 2019, et ce jusqu’au 15 octobre, une petite partie des pilotes de Transavia, que l’on pourrait qualifier d’« historiques » de la compagnie, a posé un préavis de grève via le syndicat des pilotes de ligne, le SPL.
Alors que le transporteur low cost du groupe Air France-KLM enregistre ces dernières années de bons résultats commerciaux et se développe à une vitesse soutenue, ces pilotes estiment être laissés pour compte.
Pour eux, la main-mise du puissant syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d’Air France est totale sur la gestion de la compagnie et de son avenir.
« Depuis sa création, la compagnie est bloquée par le SNPL Air France : 4 avions, 11, 14 puis 40.
Benjamin Smith veut développer Transavia certes, mais en échange le SNPL veut prendre le contrôle total de l’entreprise », estime Cyril Froment, pilote depuis la création de Transavia en 2007 et délégué syndical du SPL (Syndicat des Pilotes de Ligne).
Alors que le transporteur low cost du groupe Air France-KLM enregistre ces dernières années de bons résultats commerciaux et se développe à une vitesse soutenue, ces pilotes estiment être laissés pour compte.
Pour eux, la main-mise du puissant syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d’Air France est totale sur la gestion de la compagnie et de son avenir.
« Depuis sa création, la compagnie est bloquée par le SNPL Air France : 4 avions, 11, 14 puis 40.
Benjamin Smith veut développer Transavia certes, mais en échange le SNPL veut prendre le contrôle total de l’entreprise », estime Cyril Froment, pilote depuis la création de Transavia en 2007 et délégué syndical du SPL (Syndicat des Pilotes de Ligne).
« Le SNPL décide à notre place »
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En cause, surtout : le projet de développement sans limite de la low cost (et donc la fin du cloisonnement de sa flotte à 40 appareils), validé à 78% par le SNPL Air France lors d’un référendum le 31 juillet dernier.
« Il s’agit encore une fois d’impérialisme de la part du SNPL Air France. Ce nouveau périmètre a été décidé sans nous consulter, c’est le SNPL AF qui décide pour les pilotes de Transavia. Il n’y a aucun syndicat Transavia autour de la table, et on laisse les autres décider à notre place », s’énerve Cyril Froment.
Pour ce dernier, le projet d’accord est ainsi « loin d’être signé ». « La direction a du mal à le rendre légal car un syndicat extérieur a négocié pour une entreprise qui n’est pas la sienne.
L’entreprise est née il y a 12 ans, elle a des syndicats représentatifs, on ne comprend pas pourquoi on nous confisque le dialogue », explique-t-il aussi.
Une version contestée par la direction, qui indique avoir organisé des « réunions d’information » et fait valoir la validité des accords « en cours de finalisation ».
« La négociation d’un accord de Groupe est permise par la loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite loi Travail ou loi El Khomri. L’ensemble des pilotes de Transavia est représenté dans les négociations au travers des syndicats représentatifs », se justifie la direction dans un communiqué.
« Il s’agit encore une fois d’impérialisme de la part du SNPL Air France. Ce nouveau périmètre a été décidé sans nous consulter, c’est le SNPL AF qui décide pour les pilotes de Transavia. Il n’y a aucun syndicat Transavia autour de la table, et on laisse les autres décider à notre place », s’énerve Cyril Froment.
Pour ce dernier, le projet d’accord est ainsi « loin d’être signé ». « La direction a du mal à le rendre légal car un syndicat extérieur a négocié pour une entreprise qui n’est pas la sienne.
L’entreprise est née il y a 12 ans, elle a des syndicats représentatifs, on ne comprend pas pourquoi on nous confisque le dialogue », explique-t-il aussi.
Une version contestée par la direction, qui indique avoir organisé des « réunions d’information » et fait valoir la validité des accords « en cours de finalisation ».
« La négociation d’un accord de Groupe est permise par la loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite loi Travail ou loi El Khomri. L’ensemble des pilotes de Transavia est représenté dans les négociations au travers des syndicats représentatifs », se justifie la direction dans un communiqué.
Une croissance impossible ?
Plus globalement, le SPL remet en cause la croissance annoncée de la compagnie ces prochaines années.
« Plus de 40 avions d’accord, mais ce n’est pas possible dans les conditions actuelles : nous n’avons pas assez de formateurs, nous devons déjà affréter des avions à cause du manque de personnel… Il nous est impossible d’accueillir de nouveaux appareils avant 2021 », estime le représentant du SPL.
Il ajoute : « nous voulons être une entreprise normale qui puisse se développer et recruter par ses propres moyens, libérée de toutes ces contraintes extérieures ».
Un avis partagé par certains autres syndicats, et notamment la CGT PNC, qui, en plus d’avoir déposé un préavis de grève courant du 16 août au 5 janvier inclus, met aussi avant le manque de consultation de la direction sur l’avenir de la compagnie et des conditions de travail qui se dégradent.
De son côté, la direction dit « regretter ces appels à la grève alors que les discussions sur le développement de Transavia France ont déjà abouti à des avancées significatives pour tous les pilotes », à savoir des augmentations de rémunération, ainsi que la création d’emplois.
Si, d’après la direction, le SPL ne représente qu’une quinzaine de pilotes sur 350, le syndicat estime lui porter la voix de 30% des pilotes de Transavia.
« Plus de 40 avions d’accord, mais ce n’est pas possible dans les conditions actuelles : nous n’avons pas assez de formateurs, nous devons déjà affréter des avions à cause du manque de personnel… Il nous est impossible d’accueillir de nouveaux appareils avant 2021 », estime le représentant du SPL.
Il ajoute : « nous voulons être une entreprise normale qui puisse se développer et recruter par ses propres moyens, libérée de toutes ces contraintes extérieures ».
Un avis partagé par certains autres syndicats, et notamment la CGT PNC, qui, en plus d’avoir déposé un préavis de grève courant du 16 août au 5 janvier inclus, met aussi avant le manque de consultation de la direction sur l’avenir de la compagnie et des conditions de travail qui se dégradent.
De son côté, la direction dit « regretter ces appels à la grève alors que les discussions sur le développement de Transavia France ont déjà abouti à des avancées significatives pour tous les pilotes », à savoir des augmentations de rémunération, ainsi que la création d’emplois.
Si, d’après la direction, le SPL ne représente qu’une quinzaine de pilotes sur 350, le syndicat estime lui porter la voix de 30% des pilotes de Transavia.