L'accord collectif PNC d'Air France a été validé par 3 syndicats représentatifs - Crédit photo : Depositphotos @roibu
Une fumée blanche s'élève au-dessus de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, ce jeudi 27 avril 2023.
Les syndicats des personnels navigants commerciaux (PNC) d'Air France ont validé à la majorité un nouvel accord collectif (ACG). Les négociations en octobre 2022 avaient débouché sur une fin de non-recevoir du côté des salariés.
Finalement, les échanges ont repris et cette fois-ci, les deux parties se sont mises d'accord.
Nous venons d'apprendre que l’accord a été entériné à la majorité. Pour valider ce projet, il est nécessaire d'obtenir la signature des organisations syndicales représentant plus de 50% des PNC.
"Air France confirme que l’accord collectif PNC négocié avec les organisations représentatives de cette population et ouvert à la consultation le 7 avril 2023 a été signé par l’UNPNC, le SNPNC et l’UNSA.
Ces trois organisations représentaient un total cumulé de 64,6% des voix aux dernières élections professionnelles," nous confirme un porte-parole de la compagnie.
Cette dernière salue l’aboutissement des tractations.
Les syndicats prennent acte de la décision des stewards et hôtesses, mais pour certains, même chez ceux ayant ratifié l'accord, c'est plutôt la soupe à la grimace.
Les syndicats des personnels navigants commerciaux (PNC) d'Air France ont validé à la majorité un nouvel accord collectif (ACG). Les négociations en octobre 2022 avaient débouché sur une fin de non-recevoir du côté des salariés.
Finalement, les échanges ont repris et cette fois-ci, les deux parties se sont mises d'accord.
Nous venons d'apprendre que l’accord a été entériné à la majorité. Pour valider ce projet, il est nécessaire d'obtenir la signature des organisations syndicales représentant plus de 50% des PNC.
"Air France confirme que l’accord collectif PNC négocié avec les organisations représentatives de cette population et ouvert à la consultation le 7 avril 2023 a été signé par l’UNPNC, le SNPNC et l’UNSA.
Ces trois organisations représentaient un total cumulé de 64,6% des voix aux dernières élections professionnelles," nous confirme un porte-parole de la compagnie.
Cette dernière salue l’aboutissement des tractations.
Les syndicats prennent acte de la décision des stewards et hôtesses, mais pour certains, même chez ceux ayant ratifié l'accord, c'est plutôt la soupe à la grimace.
Air France : vers une baisse du nombre de PNC ?
L'UNPNC dénonce dans un tract, un temps de concertation trop serré et un accord qui "ne fait pas l'unanimité".
Pour leurs confrères du SNPNC la direction est "sourde à de nombreuses revendications," comme des rotations trop denses sur le moyen-courrier et des investissements insuffisants sur la qualité de vie au travail.
Chez les autres, la contestation est bien réelle.
"C'est un accord seulement favorable pour la direction.
Avec un ratio de nombre de passagers selon le type de coque, nous allons faire baisser le nombre de PNC sur des appareils de la flotte," se désespère un élu de l'UNAC.
Un point qui avait déjà été relevé en octobre 2022.
Les représentants des hôtesses et stewards reprochaient déjà l'époque une "modification de la composition des équipages" d'après Christelle Auster, présidente du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC) citée par nos confrères du Monde.
Ainsi, la direction prévoyait un PNC pour 51 passagers, contre 48, sur tous les vols long-courriers. Cette perspective a été abandonnée ou presque dans l'accord, puisque dorénavant cela va dépendre de la configuration et du modèle d'avion (voir photo ci-jointe).
"Il n'y aura pas de licenciement, mais des suppressions de poste au sein des PNC.
Le problème de fond que nous avons depuis des années, c'est que l'accord est toujours moins-disant, jamais mieux-disant et qu'importe le sujet," surenchère Laurent Dahyot, le secrétaire général du Syndical CGT Air France.
En somme, les personnels navigants commerciaux seront un peu moins nombreux que les besoins estimés des organisations syndicales, notamment comparé à l'ancien périmètre du transporteur.
Pour leurs confrères du SNPNC la direction est "sourde à de nombreuses revendications," comme des rotations trop denses sur le moyen-courrier et des investissements insuffisants sur la qualité de vie au travail.
Chez les autres, la contestation est bien réelle.
"C'est un accord seulement favorable pour la direction.
Avec un ratio de nombre de passagers selon le type de coque, nous allons faire baisser le nombre de PNC sur des appareils de la flotte," se désespère un élu de l'UNAC.
Un point qui avait déjà été relevé en octobre 2022.
Les représentants des hôtesses et stewards reprochaient déjà l'époque une "modification de la composition des équipages" d'après Christelle Auster, présidente du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC) citée par nos confrères du Monde.
Ainsi, la direction prévoyait un PNC pour 51 passagers, contre 48, sur tous les vols long-courriers. Cette perspective a été abandonnée ou presque dans l'accord, puisque dorénavant cela va dépendre de la configuration et du modèle d'avion (voir photo ci-jointe).
"Il n'y aura pas de licenciement, mais des suppressions de poste au sein des PNC.
Le problème de fond que nous avons depuis des années, c'est que l'accord est toujours moins-disant, jamais mieux-disant et qu'importe le sujet," surenchère Laurent Dahyot, le secrétaire général du Syndical CGT Air France.
En somme, les personnels navigants commerciaux seront un peu moins nombreux que les besoins estimés des organisations syndicales, notamment comparé à l'ancien périmètre du transporteur.
Air France : pour la direction l'accord est préservé à l'identique
Pour les responsables d'Air France, cet argumentaire est tout simplement faux.
"Ce nouvel accord préserve à l’identique les dispositions du contrat social actuel tout en apportant de nouvelles avancées en matière de conditions de travail et d’évolutions de carrière.
Il s’appliquera jusqu’en avril 2028 et est assorti d’un engagement portant sur un minimum de 250 embauches PNC en CDI sur les 24 prochains mois," recadre le porte-parole de la direction.
Les besoins se situeraient plutôt autour des 600 embauches.
A cela s'ajoute le fait que des départs à la retraite et des fins de contrat ne seront pas renouvelés, croient savoir les syndicats interrogés.
"Cet accord aura été plutôt correct en sortant de la covid, sauf que dorénavant le secteur aérien se porte très bien, avec un trafic se rapprochant de 2019 et dans le même temps, les prix ont grimpé," souffle un autre élu.
A court terme, ce nouvel ACG prévoit selon les estimations syndicales, une réduction des effectifs des stewards et hôtesses de l'air oscillant entre 500 à 800.
Cette baisse ce fera essentiellement sur les long-courriers.
Les courts et moyen-courriers sont relativement épargnés, tout simplement par ce que la compagnie ne pourrait pas minorer la composition des équipages.
"Sur le court-courrier, ils ne peuvent plus rien toucher, si ce n'est mettre des robots.
Nous sommes en procès contre Air France, par rapport aux compo-eq (composition des équipages, ndlr) et les conditions dégradées, nous avons une crainte sur la sécurité des vols," poursuit le représentant de la CGT.
Pour l'UNAC, cette mesure de sobriété entrainerait des économies de l'ordre de 35 millions d'euros pour Air France.
Surtout les représentants craignent un accroissement des cadences, l'augmentation des tâches, mécaniquement la productivité sera revue à la hausse.
"Nous n'étions déjà plus en sureffectif depuis la fin de la crise sanitaire.
Cette décision va accentuer encore plus, le fait que nous sommes en sous-effectif. En contrepartie, la direction a proposé des mesurettes," estime le délégué syndical de l'UNAC.
"Ce nouvel accord préserve à l’identique les dispositions du contrat social actuel tout en apportant de nouvelles avancées en matière de conditions de travail et d’évolutions de carrière.
Il s’appliquera jusqu’en avril 2028 et est assorti d’un engagement portant sur un minimum de 250 embauches PNC en CDI sur les 24 prochains mois," recadre le porte-parole de la direction.
Les besoins se situeraient plutôt autour des 600 embauches.
A cela s'ajoute le fait que des départs à la retraite et des fins de contrat ne seront pas renouvelés, croient savoir les syndicats interrogés.
"Cet accord aura été plutôt correct en sortant de la covid, sauf que dorénavant le secteur aérien se porte très bien, avec un trafic se rapprochant de 2019 et dans le même temps, les prix ont grimpé," souffle un autre élu.
A court terme, ce nouvel ACG prévoit selon les estimations syndicales, une réduction des effectifs des stewards et hôtesses de l'air oscillant entre 500 à 800.
Cette baisse ce fera essentiellement sur les long-courriers.
Les courts et moyen-courriers sont relativement épargnés, tout simplement par ce que la compagnie ne pourrait pas minorer la composition des équipages.
"Sur le court-courrier, ils ne peuvent plus rien toucher, si ce n'est mettre des robots.
Nous sommes en procès contre Air France, par rapport aux compo-eq (composition des équipages, ndlr) et les conditions dégradées, nous avons une crainte sur la sécurité des vols," poursuit le représentant de la CGT.
Pour l'UNAC, cette mesure de sobriété entrainerait des économies de l'ordre de 35 millions d'euros pour Air France.
Surtout les représentants craignent un accroissement des cadences, l'augmentation des tâches, mécaniquement la productivité sera revue à la hausse.
"Nous n'étions déjà plus en sureffectif depuis la fin de la crise sanitaire.
Cette décision va accentuer encore plus, le fait que nous sommes en sous-effectif. En contrepartie, la direction a proposé des mesurettes," estime le délégué syndical de l'UNAC.
Les NAO vont s'ouvrir sur un contexte tendu ?
L'UNPNC se félicite d'avoir revendiqué et obtenu un rétroplanning pour travailler sur la pénibilité, la construction et l'enchainement des rotations. De plus, un calendrier de réunion sur la gratuité partielle des billets a été acté.
L'objectif étant d'augmenter les quotas de coupons et aussi que ces tarifs réduits soient étendus à Transavia.
Ce n'est pas tout, d'autres mesures ont été attaquées.
"Elles l'ont été pour faire passer la pilule.
Des primes sont prévues sur certaines rotations, sur la base du volontariat, qui sont inférieures à celles distribuées sur Hop! ou Transavia," rapporte le représentant de l'UNAC.
Si l'accord est validé et semble l'être à contrecœur par une partie des salariés, il l'a été à quelques jours de l'ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO).
D'ores et déjà, les organisations syndicales donnent rendez-vous à des responsables de la compagnie "attachés au dialogue social," comme on nous le rappelle depuis CDG.
"Nous espérons donc très vivement que la direction saura a minima faire preuve en contrepartie d’une VRAIE reconnaissance financière (couvrant a minima l’intégralité de l’inflation) à l’égard de notre population, qui porte encore et toujours sur son dos, ACG après ACG, la rentabilité financière de notre compagnie," rappelle le SNGAF.
Des NAO qui s'inscrivent dans un contexte particulier, avec les révélations sur la rémunération de Benjamin Smith.
L'objectif étant d'augmenter les quotas de coupons et aussi que ces tarifs réduits soient étendus à Transavia.
Ce n'est pas tout, d'autres mesures ont été attaquées.
"Elles l'ont été pour faire passer la pilule.
Des primes sont prévues sur certaines rotations, sur la base du volontariat, qui sont inférieures à celles distribuées sur Hop! ou Transavia," rapporte le représentant de l'UNAC.
Si l'accord est validé et semble l'être à contrecœur par une partie des salariés, il l'a été à quelques jours de l'ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO).
D'ores et déjà, les organisations syndicales donnent rendez-vous à des responsables de la compagnie "attachés au dialogue social," comme on nous le rappelle depuis CDG.
"Nous espérons donc très vivement que la direction saura a minima faire preuve en contrepartie d’une VRAIE reconnaissance financière (couvrant a minima l’intégralité de l’inflation) à l’égard de notre population, qui porte encore et toujours sur son dos, ACG après ACG, la rentabilité financière de notre compagnie," rappelle le SNGAF.
Des NAO qui s'inscrivent dans un contexte particulier, avec les révélations sur la rémunération de Benjamin Smith.
Le salaire de Benjamin Smith est "très mal passé"
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La rémunération variable de Ben Smith était bloquée jusqu'au remboursement d'au moins 75% des aides d'Etat.
Point qui a été débloqué en mars dernier et qui attise quelque peu les braises.
"C'est très mal passé dans les coques de la compagnie, ça ne parle que de ça.
L'ambiance commence un peu à se tendre, surtout à la veille de l'ouverture des NAO. Nous attendons la première réunion avant de se positionner," se veut fataliste, l'élu de l'UNAC.
Du côté de la direction, il nous est rappelé qu'une augmentation générale des salaires de 5% a été accordée en mai dernier.
Une hausse qui ne couvre pas une inflation galopante et que la Banque Centrale Européenne peine à endiguer.
"Dans le cadre des NAO, il n'est pas possible de dire à la direction que tout va bien.
Nous aimerions une augmentation des salaires à deux chiffres, pour le bien des salariés. Il faut demander beaucoup pour avoir peu, c'est ainsi," cadre Laurent Dahyot, le secrétaire général du Syndical CGT Air France.
Il parait peu probable que cette revendication trouve écho à Roissy, du moins dans ces proportions.
La rémunération variable de Ben Smith était bloquée jusqu'au remboursement d'au moins 75% des aides d'Etat.
Point qui a été débloqué en mars dernier et qui attise quelque peu les braises.
"C'est très mal passé dans les coques de la compagnie, ça ne parle que de ça.
L'ambiance commence un peu à se tendre, surtout à la veille de l'ouverture des NAO. Nous attendons la première réunion avant de se positionner," se veut fataliste, l'élu de l'UNAC.
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Nous aimerions une augmentation des salaires à deux chiffres, pour le bien des salariés. Il faut demander beaucoup pour avoir peu, c'est ainsi," cadre Laurent Dahyot, le secrétaire général du Syndical CGT Air France.
Il parait peu probable que cette revendication trouve écho à Roissy, du moins dans ces proportions.