Tutorat de l'AFST : les seniors cassent la solitude des jeunes entrepreneurs

Monter une entreprise dans le tourisme n'est pas toujours une mince affaire. A fortiori lorsqu'on est jeune entrepreneur et qu'on ne dispose pas encore d'un réseau de contacts adéquats.

Pour soutenir ceux qui veulent se lancer, l'Association Française des Seniors du Tourisme a mis en place depuis novembre 2010 un système de tutorat.

Cet encadrement dispense de verser la caution de 100 000 euros nécessaire lors de l'inscription à l'APST.

Être épaulé par un mentor est une perspective séduisante pour les jeunes interrogés. "En tant que débutante dans le monde de l'entreprise, je suis ravie d'avoir un parrain" explique Jessica Mila, qui a créé l'agence Espèce de Com.

Elle est épaulée par Hervé Deville, le créateur de Top Résa. " Au delà du contrôle financier, il m'aide à prendre du recul sur mon activité ".

Hervé Deville lui fait profiter de son carnet d'adresse et son réseau, tissé au cours de ses longues années d'expériences. "Jessica est souvent dans le quotidien à gérer l'opérationnel. J'essaie de lui rappeler qu'il faut aussi s'occuper de l'administratif".

Durant deux ans, les tuteurs sont chargés de vérifier l'état de la trésorerie et du plan d'exploitation. Suivant les affinités, les contacts s'échelonnent entre un et six mois.

Hélène Laine, créatrice de l'Arche des Voyages, appelle sa tutrice Josy Bensimhon presque tous les mois. "Le simple fait de parler avec quelqu'un peu débloquer bien des situations" assure la jeune femme.

"Sa présence est très rassurante. Elle m'a notamment été d'un grand secours en juillet dernier sur les questions de TVA".

Quant à Josy Bensimhon, elle ne tarit pas d'éloges sur sa protégée. "Hélène est dynamique et très volontaire.

Elle a mûrement réfléchi et son affaire me semble bien partie". Josy Bensimhon lui soumet des idées, des petites astuces qui lui ont permis de gérer sa propre agence durant 23 ans. "Je lui ai par exemple conseillé de rappeler tous les clients à leur retour".

Certains seniors connaissaient leur filleul de longue date, à l'instar de Guy Dauchez, qui s'occupe d'Aurélie Delaporte et se son agence Douceur Voyages à Hallencourt.

"Elle travaillait en tant que conseillère de vente dans l'agence que dirigeait ma femme. Nous l'avons encouragé lorsqu'elle a voulu se lancer en indépendante".

Il l'a guidée dans la confection de son dossier pour l'APST et l'a incité à adhérer à Tourcom. Mais la considère comme assez mûre, "avec quatre années d'expérience derrière elle".

Car si les tuteurs ont le nez dans les comptes, ils n'ont pas vocation à sanctionner. "Notre rôle est de conseiller, pas de nous immiscer dans la vie de l'entreprise" assure Hervé Deville. Près de 22 jeunes entrepreneurs bénéficient aujourd'hui de ce système.

Une belle initiative pour les chapeauter avant qu'ils puissent à terme voler de leurs propres ailes.