72 jeunes entrepreneurs "tutorés" par les seniors du tourisme

TourMaG.com - Combien de membres de l’AFST regroupez-vous dans cette activité de « Tutorat » ?

Pierre Surot : Nous sommes une trentaine sur les près de 650 adhérents.

Il s’agit pour beaucoup d’anciens responsables d’entreprises. Je précise que la charge d’assurer un tutorat se fait sous le contrôle de l’APST.

Chaque dossier qui nous est confié est précédé d’une rencontre avec le Secrétaire Général de l’APST, Emmanuel Toromanof ou son représentant.

Ce sont eux qui nous présentent la nouvelle entreprise et la personnalité du jeune entrepreneur.

TourMaG.com - Pour exercer leur métier dans le tourisme, les nouveaux entrepreneurs doivent justifier une garantie financière à l’égard de leurs clients. Le tuteur peut-il jouer un rôle de garant ou de caution pour ceux qui n’ont ni les moyens, ni les biens pouvant justifier un tel engagement ?

P.S. : De caution morale seulement. Notre engagement présente un caractère plutôt moral. A nous de responsabiliser le nouvel entrepreneur sur son projet.

A lui de démontrer qu’il croit à la pérennité de son entreprise. Ce ne sera que plus tard, quand l’entreprise commencera à dégager des résultats, que l’APST demandera un engagement plus consistant sur ses biens.

Pour profiter de cet avantage, le nouvel entrepreneur est assujetti à une période de 2 ans durant laquelle les comptes seront suivis avec attention. Certains tuteurs souhaitent que ce délai soit prolongé à 3 ans.

Nous avons deux sortes de « tutorés ». Ceux qui, n’ayant pas les fonds disponibles, profitent de cet avantage. C’est d’ailleurs pourquoi beaucoup privilégient l’APST dans leur choix de garantie financière plutôt que d’autres organismes.

Il y a ceux qui arrivent d’ores et déjà garantis et qui demandent simplement de l’aide et des conseils pour se lancer et se développer.

Je souligne que les jeunes entrepreneurs tutorés sont membres du SNAV à titre gratuit pour leur première année d’activité.

TourMaG.com - Quels types de conseils donnez-vous ?

P.S. : Nous avons surtout une mission d’observation sur la gestion du nouvel entrepreneur durant les premiers mois de son activité.

Il n’est pas question de nous substituer au chef d’entreprise ou au contrôle financier de l’APST. Nous donnons à l’APST des informations indépendantes des seuls comptes et bilans.

Notre rôle est de faire profiter la jeune entreprise de notre expérience et de notre connaissance du secteur.

Nous pouvons l’aider dans la définition de son plan marketing et de son prévisionnel, dans son approche du marché, dans ses relations avec les banques, dans sa gestion des litiges…

Nous leur ouvrons nos carnets d’adresses. Nous leur présentons des fournisseurs potentiels à l’occasion des salons professionnels.

Il nous arrive d’agir en binôme, un senior se chargeant par exemple de la gestion et l’autre, de la façon de communiquer.

TourMaG.com - C’est quoi un bon tuteur ?

P.S. : Le tutorat est basé sur une relation de confiance et de bienveillance. Il y a beaucoup de psychologie dans ce type de rencontre.

D’une façon générale, un entrepreneur n’aime pas donner ses chiffres. Il est souvent difficile d’avoir ses comptes.

Notre rôle n’est pas de le mettre dans l’embarras, de le surveiller, de l’espionner mais bien de l’aider tout en étant attentif et capable de tirer si besoin est la sonnette d’alarme.

Un bon tutorat demande la proximité. Nous sommes rendus compte des difficultés de mener à bien ce type de mission à distance.

C’est un appel que je lance aux seniors du tourisme habitant en région, adhérant à l’APST ou souhaitant y adhérer.

TourMaG.com - Un tuteur pourrait-il investir dans l’entreprise qu’il « supervise » ?

P.S. : Un bon tuteur doit être neutre.

Rien ne l’empêche d’investir ou d’avoir une participation financière dans une jeune entreprise dans la mesure où il n’a pas mission de tutorat dans ladite entreprise.

En savoir plus : www.afst-asso.fr