L'affaire relance le débat sur la protection des consommateurs face aux puissantes compagnies aériennes © Lufthansa
Un passager ne se présente pas à l’embarquement : il est traîné en justice.
L’affaire peut paraître absurde, mais l’une des plus grandes compagnies aériennes du monde, Lufthansa, a décidé de poursuivre un client qui ne s’est pas présenté à l’embarquement d’un vol.
Au-delà du simple « no-show », le passager en question est accusé d’avoir profité des pratiques tarifaires de la compagnie allemande.
Son voyage date d’avril 2016. A l’aller, l’homme avait effectué un vol d’Oslo à Seattle, via Francfort.
Au retour de ce même trajet, il n’a jamais pris sa correspondance à Francfort, préférant prendre un autre vol.
Problème : en achetant ce billet multi-destinations, il a bénéficié de tarifs plus avantageux, un phénomène lié aux pratiques tarifaires de beaucoup de compagnies aériennes, un vol avec escale coûtant moins cher qu’un vol direct.
Dans le cas présent, le voyageur malin, qui avait réservé ses billets avec la ferme intention de ne pas voler sur tous les segments, aurait économisé près de 2 000 euros… Ce qui provoque la colère de Lufthansa.
L’affaire peut paraître absurde, mais l’une des plus grandes compagnies aériennes du monde, Lufthansa, a décidé de poursuivre un client qui ne s’est pas présenté à l’embarquement d’un vol.
Au-delà du simple « no-show », le passager en question est accusé d’avoir profité des pratiques tarifaires de la compagnie allemande.
Son voyage date d’avril 2016. A l’aller, l’homme avait effectué un vol d’Oslo à Seattle, via Francfort.
Au retour de ce même trajet, il n’a jamais pris sa correspondance à Francfort, préférant prendre un autre vol.
Problème : en achetant ce billet multi-destinations, il a bénéficié de tarifs plus avantageux, un phénomène lié aux pratiques tarifaires de beaucoup de compagnies aériennes, un vol avec escale coûtant moins cher qu’un vol direct.
Dans le cas présent, le voyageur malin, qui avait réservé ses billets avec la ferme intention de ne pas voler sur tous les segments, aurait économisé près de 2 000 euros… Ce qui provoque la colère de Lufthansa.
Une « dictature » des compagnies aériennes ?
Autres articles
Mais également celle de Fabrice Dariot, à la tête du site Bourse des vols, très remonté contre les transporteurs aériens.
« C’est édifiant, que fait la répression des fraudes ? Cela permet à une profession organisée dans le cartel IATA d’imposer des dispositions délirantes qui n’existent nulle part ailleurs dans le Code du Commerce ! », lance-t-il.
D’après lui, « un client a le droit, intentionnellement ou non, de ne pas prendre un vol, de changer ses plans en cours… Les compagnies imposent une vraie dictature ».
Le parallèle avec la restauration est le plus parlant : « imaginez que l’on fasse payer à la carte celui qui ne mangerait pas l’intégralité de son menu, se passerait du dessert ou qui changerait l’ordre des plats ».
A lire aussi : No-show : "Nous ne sommes pas là pour optimiser le yield des compagnies aériennes ! »
Le fondateur de Bourse des vols poursuit : « c’est tout à fait inacceptable dans l’Europe des consommateurs qui se construit.
Aujourd’hui, le consommateur est malin, il a des outils et de l’aide. Il faut que la loi protège plus les clients et les agences de voyages face aux compagnies aériennes, et même qu’elle sanctionne ces rectifications tarifaires aberrantes ».
« C’est édifiant, que fait la répression des fraudes ? Cela permet à une profession organisée dans le cartel IATA d’imposer des dispositions délirantes qui n’existent nulle part ailleurs dans le Code du Commerce ! », lance-t-il.
D’après lui, « un client a le droit, intentionnellement ou non, de ne pas prendre un vol, de changer ses plans en cours… Les compagnies imposent une vraie dictature ».
Le parallèle avec la restauration est le plus parlant : « imaginez que l’on fasse payer à la carte celui qui ne mangerait pas l’intégralité de son menu, se passerait du dessert ou qui changerait l’ordre des plats ».
A lire aussi : No-show : "Nous ne sommes pas là pour optimiser le yield des compagnies aériennes ! »
Le fondateur de Bourse des vols poursuit : « c’est tout à fait inacceptable dans l’Europe des consommateurs qui se construit.
Aujourd’hui, le consommateur est malin, il a des outils et de l’aide. Il faut que la loi protège plus les clients et les agences de voyages face aux compagnies aériennes, et même qu’elle sanctionne ces rectifications tarifaires aberrantes ».
Des sites spécialisés sur les failles tarifaires
En attendant cela, c’est bien Lufthansa qui estime que le passager a violé ses conditions générales de vente et lui réclame devant la justice allemande un dédommagement de 2 112 euros, soit le manque à gagner qu’elle estime.
Le même litige a déjà été rejeté par un tribunal de Berlin en fin d’année 2018, avant que la compagnie ne forme un recours contre cette décision.
La pratique est pourtant bien connue des habitués des meilleurs plans de vols sur Internet, mais aussi par la profession et le syndicat des Entreprises du Voyage.
La plupart des comparateurs de prix de billets d’avions, du type Liligo ou Kayak, permettent de se rendre compte de cet écart de tarifs via leurs options pour varier le nombres d’escales.
D’autres se sont même fait une spécialité de la recherche d’itinéraires improbables et de failles dans les politiques tarifaires des compagnies pour trouver les meilleurs tarifs, comme les sites Hellotrip ou Skiplagged.
Ce dernier promet de rendre accessibles « les vols que les compagnies ne veulent pas que vous voyez ». « Nos vols sont si bon marché qu’United nous a poursuivis… mais nous avons gagné », peut-on aussi lire sur la page d’accueil de Skiplagged.
D’après l’édition du soir de Ouest France, qui cite des médias allemands, Lufthansa serait en train de faire la chasse à ces pratiques, et de durcir les règles pour les passagers qui en profitent.
La compagnie allemande aimerait faire de l’affaire du Oslo-Seattle un précèdent pour dissuader ses passagers.
Si certaines compagnies, comme British Airways, indiquent dans leurs règlements qu’elles font payer aux « tricheurs » la différence de prix, il reste très rare que les passagers soient effectivement sanctionnés. Mais pour combien de temps encore ?
Le même litige a déjà été rejeté par un tribunal de Berlin en fin d’année 2018, avant que la compagnie ne forme un recours contre cette décision.
La pratique est pourtant bien connue des habitués des meilleurs plans de vols sur Internet, mais aussi par la profession et le syndicat des Entreprises du Voyage.
La plupart des comparateurs de prix de billets d’avions, du type Liligo ou Kayak, permettent de se rendre compte de cet écart de tarifs via leurs options pour varier le nombres d’escales.
D’autres se sont même fait une spécialité de la recherche d’itinéraires improbables et de failles dans les politiques tarifaires des compagnies pour trouver les meilleurs tarifs, comme les sites Hellotrip ou Skiplagged.
Ce dernier promet de rendre accessibles « les vols que les compagnies ne veulent pas que vous voyez ». « Nos vols sont si bon marché qu’United nous a poursuivis… mais nous avons gagné », peut-on aussi lire sur la page d’accueil de Skiplagged.
D’après l’édition du soir de Ouest France, qui cite des médias allemands, Lufthansa serait en train de faire la chasse à ces pratiques, et de durcir les règles pour les passagers qui en profitent.
La compagnie allemande aimerait faire de l’affaire du Oslo-Seattle un précèdent pour dissuader ses passagers.
Si certaines compagnies, comme British Airways, indiquent dans leurs règlements qu’elles font payer aux « tricheurs » la différence de prix, il reste très rare que les passagers soient effectivement sanctionnés. Mais pour combien de temps encore ?