Droit à la déconnexion : lâchez prise, c’est dans la loi !

Bientôt les vacances ? L’occasion de profiter de son droit à la déconnexion, c’est-à-dire de ne pas répondre à ses mails, SMS ou appels hors temps de travail. Un droit en application depuis janvier 2017, alors que l’utilisation quotidienne des outils numériques professionnels hors du temps de travail est aujourd’hui fortement répandue.

Pour redessiner la frontière entre vie privée et vie professionnelle recréer les protections nécessaires à la santé des salariés le gouvernement précédent à inscrit le droit à la déconnexion dans la loi Travail ou El Khomri.

« Les entreprises auront le devoir de mettre en place des instruments de régulation de l’outil numérique. Ces mesures viseront à assurer le respect des temps de repos et de congés ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et familiale », stipule le texte de loi.

Le droit à la déconnexion qui, sous la loi El Khomri faisait partie des sujets obligatoires de la négociation annuelle, est devenu une disposition supplétive depuis les ordonnances Macron.

« Il n’y a pas d’interdiction formelle, mais un devoir de réserve de la part de l’employeur, par rapport à la déconnexion sur son temps personnel, week-end et vacances, rappelle Denis Fourrier, consultant formateur en RH, spécialisé dans l’absentéisme et la prévention chez Sécurex. On est encore très loin de cela dans la réalité. »

Poudre aux yeux ? Ou réelle avancée ? « Entre ce qui est préconisé par une direction et le comportement que vont avoir chaque manager à leur niveau, il existe encore un écart. Si un dossier doit être bouclé et qu’une personne travaillant dessus est en congé, il est possible qu’elle soit sollicitée pendant ses congés », remarque Denis Fourrier.

Selon une étude réalisée par Ifop pour Securex, un peu plus de la moitié des sondés (52%) affirment que leur entreprise ne s'est pas "engagée dans l'application" de ce droit. Seuls 21% d’entre elles déclarent en revanche avoir déjà mis en place des mesures concrètes.

Pour le consultant RH, selon le poste que l’on occupe, la déconnexion totale n’est pas possible. Il conseille de s’imposer des plages horaires dans son emploi du temps pendant les vacances pour consulter ses mails et profiter de ses vacances.

Mais il est possible de limiter l’intrusion. « Aujourd’hui, les mails, texto sont des outils de communication asynchrones, ils vont donner lieu à une réponse du destinataire s’il en a envie et au moment qu’il aura choisi. Aujourd’hui, il y a une surutilisation de ces moyens de communication. Nous sommes arrivés dans une situation ubuesque où après l’envoi d’un mail on envoie un sms pour s’assurer que la personne l’a bien reçu. »

Les principaux intéressés ne profitent pas toujours de ce droit... et ce de leur plein gré. Par peur de dire non, ou pour ne pas perdre de vue leur travail, 78% des cadres affirment ne pas réussir à lâcher prise lors de leur temps de repos , toujours selon les chiffres du sondage IFOP.

Plus de la moitié des personnes interrogées consultent leurs messages professionnels pendant leurs congés ou leurs week-ends. Elles voient également dans cette possibilité "un facteur de stress supplémentaire".

Le stress, c’est bien là ce que cherche à combattre ce droit à la déconnexion, qui peut être source de mal être et aller jusqu’à entraîner de l’absentéisme au travail.

La solution ? Anticiper ses vacances pour ne pas être indispensable au bureau et partir l’esprit tranquille.

Enfin, n’oubliez pas d’éteindre votre téléphone pendant vos vacances !