Pour Jean-Michel Juloux, directeur de Savanna Tours & Safaris, le coup d'Etat au Mali était inévitable - Photo DR
TourMaG.com – Avez-vous eu des informations à propos de la situation actuelle, sur place, au Mali ?
Jean-Michel Juloux : "Selon mon collaborateur à Bamako que j'ai eu au téléphone alors qu'il marchait dans la rue, la situation est calme dans la capitale.
L'aéroport de la ville est fermé et il a été demandé aux fonctionnaires de ne pas venir travailler jusqu'au samedi 24 mars 2012. Toutes les frontières du pays sont également fermées à l'heure actuelle."
TM.com – Le Quai d'Orsay a mis à jour la fiche du Mali dans ses Conseil aux Voyageurs. Le Ministère déconseille aux Français présents sur place de se déplacer « dans quelque région que ce soit ». Selon vous, les voyageurs sont-ils en danger aujourd'hui au Mali ?
J-M.J : "En ce qui concerne Mopti ou Bamako, je ne pense pas qu'il y ait de danger particulier. A mon avis, les mutins n'en ont pas du tout après les touristes, au contraire. Ils reprochent surtout au Président d'avoir laisser la situation dégénérer et l'insécurité s'installer au Mali.
Il faut savoir que le tourisme est la deuxième source de revenus dans le pays après l'argent envoyés par les émigrés qui travaillent à l'étranger à leur famille. Or, depuis le mois de janvier 2012, une ville comme Tombouctou ou une région comme le Pays Dogon n'ont pas vu un seul touriste.
Au bout d'un moment, à force de laisser l'insécurité s'installer, les 200 agences réceptives que compte le Mali n'ont, elles non plus, plus un seul client. Les assurances des voitures sont résiliées et le gouvernement menace de saisir les véhicules.
Par conséquent, dans ces conditions, la situation ne pouvait que dégénérer."
Jean-Michel Juloux : "Selon mon collaborateur à Bamako que j'ai eu au téléphone alors qu'il marchait dans la rue, la situation est calme dans la capitale.
L'aéroport de la ville est fermé et il a été demandé aux fonctionnaires de ne pas venir travailler jusqu'au samedi 24 mars 2012. Toutes les frontières du pays sont également fermées à l'heure actuelle."
TM.com – Le Quai d'Orsay a mis à jour la fiche du Mali dans ses Conseil aux Voyageurs. Le Ministère déconseille aux Français présents sur place de se déplacer « dans quelque région que ce soit ». Selon vous, les voyageurs sont-ils en danger aujourd'hui au Mali ?
J-M.J : "En ce qui concerne Mopti ou Bamako, je ne pense pas qu'il y ait de danger particulier. A mon avis, les mutins n'en ont pas du tout après les touristes, au contraire. Ils reprochent surtout au Président d'avoir laisser la situation dégénérer et l'insécurité s'installer au Mali.
Il faut savoir que le tourisme est la deuxième source de revenus dans le pays après l'argent envoyés par les émigrés qui travaillent à l'étranger à leur famille. Or, depuis le mois de janvier 2012, une ville comme Tombouctou ou une région comme le Pays Dogon n'ont pas vu un seul touriste.
Au bout d'un moment, à force de laisser l'insécurité s'installer, les 200 agences réceptives que compte le Mali n'ont, elles non plus, plus un seul client. Les assurances des voitures sont résiliées et le gouvernement menace de saisir les véhicules.
Par conséquent, dans ces conditions, la situation ne pouvait que dégénérer."
TM.com – Donc, à l'heure actuelle, vous n'avez aucun touriste sur place ?
J-M.J : "Non, aucun. Savanna Tours & Safaris assure un travail de réceptif pour le compte de la Française des Circuits qui a annulé tous ses départs vers le Mali jusqu'à nouvel ordre.
Cela concerne notamment 22 départs qui étaient déjà prévus pour un total de 400 voyageurs."
TM.com – Pensez-vous que la situation puisse se calmer prochainement ?
J-M.J : "Le problème, c'est que je ne pense pas que les militaires vont avoir les moyens financiers de poursuivre les rebelles.
Nous sommes là face à un problème ethnique et économique. Au-dessus de Tombouctou, la majorité de la population soutient les rebelles car ce sont eux qui font vivre les habitants.
Quand on sait que le carburant est plus cher qu'en France alors que le salaire moyen est à peine de 60 € par mois, on comprend les difficultés auxquelles le peuple malien fait face actuellement.
Même si le Produit Intérieur Brut (PIB) progresse de 7 % par an en moyenne, la population souffre énormément. Donc les gens se débrouillent comme ils peuvent face aux insuffisances de l’État.
Pour moi, ce coup d’État était inévitable pour toutes ces raisons. A vrai dire, je suis même surpris que les militaires n'aient pas agi plus tôt."
A lire aussi sur le sujet : Mali : les déplacements déconseillés par le Quai d'Orsay
J-M.J : "Non, aucun. Savanna Tours & Safaris assure un travail de réceptif pour le compte de la Française des Circuits qui a annulé tous ses départs vers le Mali jusqu'à nouvel ordre.
Cela concerne notamment 22 départs qui étaient déjà prévus pour un total de 400 voyageurs."
TM.com – Pensez-vous que la situation puisse se calmer prochainement ?
J-M.J : "Le problème, c'est que je ne pense pas que les militaires vont avoir les moyens financiers de poursuivre les rebelles.
Nous sommes là face à un problème ethnique et économique. Au-dessus de Tombouctou, la majorité de la population soutient les rebelles car ce sont eux qui font vivre les habitants.
Quand on sait que le carburant est plus cher qu'en France alors que le salaire moyen est à peine de 60 € par mois, on comprend les difficultés auxquelles le peuple malien fait face actuellement.
Même si le Produit Intérieur Brut (PIB) progresse de 7 % par an en moyenne, la population souffre énormément. Donc les gens se débrouillent comme ils peuvent face aux insuffisances de l’État.
Pour moi, ce coup d’État était inévitable pour toutes ces raisons. A vrai dire, je suis même surpris que les militaires n'aient pas agi plus tôt."
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