Un plan de compression des coûts et une campagne de sensibilisation du personnel de la compagnie ont été mis en place. Par ailleurs, un groupe de travail a été constitué avec pour mission de détecter les ''niches'' d'économies possibles.
TourMaG.com - Comment se porte Tunisair et la destination Tunisie ?
Nabil Chettaoui :"Plutôt bien avec le succès de la destination Tunisie et la croissance de la fréquentation en 2008. Le marché français est le premier émetteur de touristes et notre compagnie en a profité également."
TM.com - Comment expliquez-vous ce succès dans le climat passablement morose du transport aérien ?
N.C. :"Cette bonne situation est le résultat de la stratégie adoptée depuis 3 ans par la compagnie nationale avec l'abandon de toutes les dessertes non stratégiques et celles déficitaires.
Nous avons également recentré notre produit avec une augmentation des vols réguliers au détriment des dessertes charter. Le pourcentage est passé à 50/50 au lieu de 60/40 en faveur du régulier et nous visons l'équilibre qui nous situons à deux tiers pour le régulier et à un tiers pour le charter."
Nabil Chettaoui :"Plutôt bien avec le succès de la destination Tunisie et la croissance de la fréquentation en 2008. Le marché français est le premier émetteur de touristes et notre compagnie en a profité également."
TM.com - Comment expliquez-vous ce succès dans le climat passablement morose du transport aérien ?
N.C. :"Cette bonne situation est le résultat de la stratégie adoptée depuis 3 ans par la compagnie nationale avec l'abandon de toutes les dessertes non stratégiques et celles déficitaires.
Nous avons également recentré notre produit avec une augmentation des vols réguliers au détriment des dessertes charter. Le pourcentage est passé à 50/50 au lieu de 60/40 en faveur du régulier et nous visons l'équilibre qui nous situons à deux tiers pour le régulier et à un tiers pour le charter."
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''Les tour opérateurs sont des partenaires stratégiques. Nous les avons rassurés et allons continuer à les soutenir...''
TM.com - Quelles ont été les marchés touchés par la restructuration du trafic ?
N.C. :"L'ensemble de l'Europe de l'Est (Pologne, Hongrie, Slovaquie...) qui était une zone où nous perdions beaucoup d'argent."
TM.com - Quels sont les résultats de cette politique ?
N.C. :"Globalement, notre exercice pour l'année écoulée affiche une exploitation équilibrée. Nous gagnons même de l'argent grâce aux activités annexes (maintenance, catering...) de nos sociétés filiales."
TM.com - Quid de la crise du secteur aérien et comment impacte-t-elle Tunisair ?
N.C. :"Pour l'instant, la crise affiche un décalage de 6 mois par rapport à notre pays. Elle a démarré en Europe au mois d'octobre et nous commençons à en sentir les effets seulement maintenant.
Malgré ce décalage, nous allons être impactés au même niveau que les compagnies européennes dans les mois à venir. N'oublions pas que deux passagers sur trois sont des touristes..."
TM.com - Quel est votre plan pour contrer les effets de la crise qui se profile ?
N.C. :"Nous avons mis en place un plan de compression des coûts, avec une campagne de sensibilisation du personnel de la compagnie. Par ailleurs, un groupe de travail a été constitué avec pour mission de détecter les "niches" d'économies possibles.
L'autre volet de ce plan concerne l'amélioration de la qualité globale au sein de la compagnie.
Dans ce secteur, nous avons une énorme marge de progression. Nous avons également procédé au gel des embauches et nous discutons actuellement avec les syndicats afin de réduire le nombre de syndicats sur certaines destinations.
Enfin, nous étudions la mise en place de e-services pouvant également améliorer la productivité globale."
TM.com - Quel est l'importance de l'effectif et comptez-vous procéder à des suppressions d'effectifs dans un avenir proche ?
N.C. :"Il n'y aura pas de réduction d'effectifs en 2009. Nous employons à l'heure actuelle environ 2 950 personnes."
TM.com - Comptez-vous ouvrir de nouvelles lignes en 2010 ?
N.C. :"Nous y réfléchissons. Mais il ne faut pas oublier que la crise est là. En revanche, si la reprise est de retour en 2010 nous pouvons reconsidérer la question. Ces ouvertures dépendront aussi de notre plan de flotte. Nous avons signé et avancé à 2011 la livraison de plusieurs appareils dont l'A330 qui permettront notamment l'ouverture des lignes de New York, Montréal et Pékin."
N.C. :"L'ensemble de l'Europe de l'Est (Pologne, Hongrie, Slovaquie...) qui était une zone où nous perdions beaucoup d'argent."
TM.com - Quels sont les résultats de cette politique ?
N.C. :"Globalement, notre exercice pour l'année écoulée affiche une exploitation équilibrée. Nous gagnons même de l'argent grâce aux activités annexes (maintenance, catering...) de nos sociétés filiales."
TM.com - Quid de la crise du secteur aérien et comment impacte-t-elle Tunisair ?
N.C. :"Pour l'instant, la crise affiche un décalage de 6 mois par rapport à notre pays. Elle a démarré en Europe au mois d'octobre et nous commençons à en sentir les effets seulement maintenant.
Malgré ce décalage, nous allons être impactés au même niveau que les compagnies européennes dans les mois à venir. N'oublions pas que deux passagers sur trois sont des touristes..."
TM.com - Quel est votre plan pour contrer les effets de la crise qui se profile ?
N.C. :"Nous avons mis en place un plan de compression des coûts, avec une campagne de sensibilisation du personnel de la compagnie. Par ailleurs, un groupe de travail a été constitué avec pour mission de détecter les "niches" d'économies possibles.
L'autre volet de ce plan concerne l'amélioration de la qualité globale au sein de la compagnie.
Dans ce secteur, nous avons une énorme marge de progression. Nous avons également procédé au gel des embauches et nous discutons actuellement avec les syndicats afin de réduire le nombre de syndicats sur certaines destinations.
Enfin, nous étudions la mise en place de e-services pouvant également améliorer la productivité globale."
TM.com - Quel est l'importance de l'effectif et comptez-vous procéder à des suppressions d'effectifs dans un avenir proche ?
N.C. :"Il n'y aura pas de réduction d'effectifs en 2009. Nous employons à l'heure actuelle environ 2 950 personnes."
TM.com - Comptez-vous ouvrir de nouvelles lignes en 2010 ?
N.C. :"Nous y réfléchissons. Mais il ne faut pas oublier que la crise est là. En revanche, si la reprise est de retour en 2010 nous pouvons reconsidérer la question. Ces ouvertures dépendront aussi de notre plan de flotte. Nous avons signé et avancé à 2011 la livraison de plusieurs appareils dont l'A330 qui permettront notamment l'ouverture des lignes de New York, Montréal et Pékin."
Entre Marseille et Tunis, le (charmant) sourire de l'hôtesse et la rapidité du service vont de paire. A peine le temps de décoller et votre plateau repas vous est service de manière quasi chronométrée. Pourtant, rien ne manque à l'appel !
TM.com - L'Open Sky en Tunisie est prévu pour 2010. Redoutez-vous cette nouvelle concurrence ?
N.C. :"Nous appréhendons l'Open Sky et le trafic low cost qui en est la conséquence directe. Nous faisons face depuis très longtemps au charter qui bénéficie d'un régime très libéral depuis les années 60. Nous avons su faire avec et gérer cette concurrence.
La grande nouveauté ce sont les compagnies à bas coût. Jusqu'ici nous en avions été préservés. Mais si demain, cela devait arriver, nous pensons que la ligne Paris-Tunis pourrait être la première concernée.
Il s'agit de l'axe principal de notre activité avec 40% du trafic français qui lui même assure 40% de notre trafic global passagers. Mais aujourd'hui le gouvernement a décidé de signer l'Open sky avec l'Europe, nous devrons donc nous adapter..."
TM.com - Comment comptez-vous répliquer ?
N.C. :"Nous aimerions lancer un vol quotidien sur Milan, Naples et Bologne mais, hélas, les accords bilatéraux aujourd'hui ne nous le permettent pas. Nous sommes persuadés de pouvoir trouver des lignes rentables dans les régions européennes que nous desservirions à partir de nos bases.
L'autre piste c'est de travailler notre différence. Nous avons déjà commencé à nous positionner sur une stratégie semblable à celle des low cost avec des tarifs one way à 89 euros, l'amélioration des sièges en cuir, etc."
TM.com - Est-il envisageable que, comme d'autres compagnies l'ont fait auparavant, vous puissiez lancer votre propre low cost ?
N.C. :"Nous n'avons jamais envisagé de lancer une low cost. Nous disposons de 30 appareils et pour créer une compagnie de ce type il nous faudrait en sortir 4, ce qui n'est pas envisageable.
Pas plus que de créer une nouvelle compagnie à partir d'une compagnie classique, avec des gens que l'on paierait moins cher avec, en outre, le risque de nous cannibaliser, ce serait aller au fiasco.
Nous préférons concentrer notre potentiel, tout notre potentiel sur la compagnie nationale."
TM.com - Le ministère du Tourisme veut créer un portail pour développer la vente directe des produits tunisiens. N'est-ce pas contradictoire avec la stratégie de partenariat que vous avez avec les TO européens ?
N.C. :"En effet, vous avez raison. Nous avons signé des grands contrats triennaux avec les voyagistes européens qui craignent de perdre leur clientèle packaging si le low cost se développait de manière significative.
Si tel était le cas, ils pourraient abandonner la destination comme certains l'ont fait pour Marrakech. Je pense particulièrement à Djerba où il y a un potentiel de trafic et où la clientèle européenne résidente est de plus en plus importante..."
N.C. :"Nous appréhendons l'Open Sky et le trafic low cost qui en est la conséquence directe. Nous faisons face depuis très longtemps au charter qui bénéficie d'un régime très libéral depuis les années 60. Nous avons su faire avec et gérer cette concurrence.
La grande nouveauté ce sont les compagnies à bas coût. Jusqu'ici nous en avions été préservés. Mais si demain, cela devait arriver, nous pensons que la ligne Paris-Tunis pourrait être la première concernée.
Il s'agit de l'axe principal de notre activité avec 40% du trafic français qui lui même assure 40% de notre trafic global passagers. Mais aujourd'hui le gouvernement a décidé de signer l'Open sky avec l'Europe, nous devrons donc nous adapter..."
TM.com - Comment comptez-vous répliquer ?
N.C. :"Nous aimerions lancer un vol quotidien sur Milan, Naples et Bologne mais, hélas, les accords bilatéraux aujourd'hui ne nous le permettent pas. Nous sommes persuadés de pouvoir trouver des lignes rentables dans les régions européennes que nous desservirions à partir de nos bases.
L'autre piste c'est de travailler notre différence. Nous avons déjà commencé à nous positionner sur une stratégie semblable à celle des low cost avec des tarifs one way à 89 euros, l'amélioration des sièges en cuir, etc."
TM.com - Est-il envisageable que, comme d'autres compagnies l'ont fait auparavant, vous puissiez lancer votre propre low cost ?
N.C. :"Nous n'avons jamais envisagé de lancer une low cost. Nous disposons de 30 appareils et pour créer une compagnie de ce type il nous faudrait en sortir 4, ce qui n'est pas envisageable.
Pas plus que de créer une nouvelle compagnie à partir d'une compagnie classique, avec des gens que l'on paierait moins cher avec, en outre, le risque de nous cannibaliser, ce serait aller au fiasco.
Nous préférons concentrer notre potentiel, tout notre potentiel sur la compagnie nationale."
TM.com - Le ministère du Tourisme veut créer un portail pour développer la vente directe des produits tunisiens. N'est-ce pas contradictoire avec la stratégie de partenariat que vous avez avec les TO européens ?
N.C. :"En effet, vous avez raison. Nous avons signé des grands contrats triennaux avec les voyagistes européens qui craignent de perdre leur clientèle packaging si le low cost se développait de manière significative.
Si tel était le cas, ils pourraient abandonner la destination comme certains l'ont fait pour Marrakech. Je pense particulièrement à Djerba où il y a un potentiel de trafic et où la clientèle européenne résidente est de plus en plus importante..."
TM.com - Qu'allez-vous faire dans ce cas ?
N.C. :"Les tour opérateurs sont des partenaires stratégiques. Nous les avons rassurés et allons continuer à les soutenir."
TM.com - Quelle est la répartition actuelle du capital et pensez-vous que Tunisair puisse être privatisée dans un futur proche ?
N.C. :"Aujourd'hui, 75% du capital de la compagnie nationale est détenu par l'Etat, 20% par des petits actionnaires et 5% par Air France, actionnaire historique qui n'a pas suivi les augmentations de capital successives. Je ne pense pas que la privatisation de Tunisair soit aujourd'hui un projet à court ni même à moyen terme."
TM.com - Compte tenu de l'évolution du transport aérien, pensez-vous pouvoir faire l'économie de l'adhésion à une alliance ?
N.C. :"Il y a 3 ans de cela, nous avions déjà négocié avec Air France à ce propos. Mais cela n'a pu se faire pour une question de désaccord sur la desserte de Paris. Depuis nous avons élevé encore nos critères de sécurité, nos divers process, etc. Mais aujourd'hui, la crise n'encourage pas à ce type d'évolution.
Mais une chose est certaine : tôt ou tard, Tunisair n'échappera pas à l'adhésion avec une alliance aérienne."
TM.com - Pourquoi avoir créé la business class "Privilèges" alors que toutes les compagnies la suppriment de leurs courts et moyens courriers et quelle est la tendance des ventes ?
N.C. :"Nous étions complètement absents de ce créneau. Par conséquent, quel qu'en soit le résultat ce sera positif pour nous et cela fera des recettes complémentaires.
Et ce d'autant plus que le système est très souple et permet, en condamnant le siège du milieu, et en faisant jouer le rideau de disposer toujours d'un potentiel de sièges disponible.
Pour l'instant, le taux de remplissage est plutôt timide sur Lyon et pas très bon sur Marseille. Mais il ne faut pas oublier que nous avons lancé ce produit début avril et, donc, en pleine période de crise aussi."
N.C. :"Les tour opérateurs sont des partenaires stratégiques. Nous les avons rassurés et allons continuer à les soutenir."
TM.com - Quelle est la répartition actuelle du capital et pensez-vous que Tunisair puisse être privatisée dans un futur proche ?
N.C. :"Aujourd'hui, 75% du capital de la compagnie nationale est détenu par l'Etat, 20% par des petits actionnaires et 5% par Air France, actionnaire historique qui n'a pas suivi les augmentations de capital successives. Je ne pense pas que la privatisation de Tunisair soit aujourd'hui un projet à court ni même à moyen terme."
TM.com - Compte tenu de l'évolution du transport aérien, pensez-vous pouvoir faire l'économie de l'adhésion à une alliance ?
N.C. :"Il y a 3 ans de cela, nous avions déjà négocié avec Air France à ce propos. Mais cela n'a pu se faire pour une question de désaccord sur la desserte de Paris. Depuis nous avons élevé encore nos critères de sécurité, nos divers process, etc. Mais aujourd'hui, la crise n'encourage pas à ce type d'évolution.
Mais une chose est certaine : tôt ou tard, Tunisair n'échappera pas à l'adhésion avec une alliance aérienne."
TM.com - Pourquoi avoir créé la business class "Privilèges" alors que toutes les compagnies la suppriment de leurs courts et moyens courriers et quelle est la tendance des ventes ?
N.C. :"Nous étions complètement absents de ce créneau. Par conséquent, quel qu'en soit le résultat ce sera positif pour nous et cela fera des recettes complémentaires.
Et ce d'autant plus que le système est très souple et permet, en condamnant le siège du milieu, et en faisant jouer le rideau de disposer toujours d'un potentiel de sièges disponible.
Pour l'instant, le taux de remplissage est plutôt timide sur Lyon et pas très bon sur Marseille. Mais il ne faut pas oublier que nous avons lancé ce produit début avril et, donc, en pleine période de crise aussi."
Un plateau repas de bonne facture avec... une rose en prime !