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Philippe Tabarot (transports) : "Je veux être le ministre des usagers"

Le ministre des transports à la rencontre du secteur aérien


Le nouveau ministre des Transports, Philippe Tabarot, a rendu une première visite officielle au secteur de l’aérien, ce lundi 13 janvier 2025. Sur le site de l’aéroport de Roissy il a rencontré et échangé notamment avec Augustin de Romanet, président du groupe Aéroport de Paris et Anne Rigail, la Directrice générale d’Air France. Il s'est laissé aller aussi à quelques commentaires sur les sujets en cours, notamment la Taxe de Solidarité des billets d'avion (TSBA).


Rédigé par le Mardi 14 Janvier 2025

A l'aéroport de CDG le lundi 13 janvier. Le ministre des transports Philippe Tabarot avec à droite Anne Rigail. Photo : C.Hardin
A l'aéroport de CDG le lundi 13 janvier. Le ministre des transports Philippe Tabarot avec à droite Anne Rigail. Photo : C.Hardin
« Une fierté française ». Voilà comment le ministre des Transports Philippe Tabarot a débuté son allocution ce lundi 13 janvier 2025 à l’aéroport de Roissy, évoquant le secteur aérien et particulièrement le rayonnement à l’international des constructeurs, des compagnies et des gestionnaires d’infrastructure.

Un bel hommage pour une première rencontre officielle, qu’auront apprécié les personnalités qui l’accueillaient et l’accompagnaient dans sa visite : Anne Rigail, Directrice générale d’Air France, Damien Cazé, Directeur général de l’Aviation Civile, Le Préfet d’Île-de-France Marc Guillaume le sénateur Vincent Capo-Canellas, sénateur de la Seine Saint-Denis, Jean François Copé, ancien ministre, Président de Roissy-Meaux Aéropôle, Président du Pays de Meaux et maire de Meaux, Augustin de Romanet, Président-directeur général, pour encore quelques jours, du groupe ADP.

PLF, TSBA...

Les révélations du journal le Monde le matin même sur des soupçons de « détournement de fonds publics » et « prise illégale d’intérêts » par le Parquet national financier se sont immanquablement invitées dans le face-à-face avec la presse.

"Je suis très serein par rapport à ça. Une enquête préliminaire n'a jamais rien signifié. J'ai envie de m'expliquer si on me le demande, mais encore faut-il qu'on me le demande. On ne m'avait rien demandé en deux ans.

Les choses s'accélèrent aujourd'hui parce que je suis ministre, et probablement ça intéresse plus le Monde. Je suis à la disposition de qui que ce soit pour donner tous les éléments"
a-t-il déclaré.

Il a également abordé d'autres sujets d'actualité, dont le retour très probable de la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d'avion : "Les arbitrages sont en cours. On retourne la semaine prochaine au Parlement pour évoquer le sujet.

J'ai cru comprendre que c'était quelque chose qui devait se poursuivre dans le Projet de Loi de Finances. Me concernant, je ne vais pas prendre la position contraire du parlementaire que j'ai été, et qui siégeait aux côtés du sénateur Capo-Canellas sur ces sujets. Il menait un certain nombre de combats (pour modérer les taxes NDLR).

Deux taxes en deux ans pour l'aérien, oui, je ne vais pas vous dire que c'est anodin. Je n'ai pas peur de le dire. Pour autant, qu'il y ait une juste contribution dans une période où tout le monde fait des efforts, je pense que c'est normal. J'espère que ce sera une taxe qui restera raisonnable.


Il poursuit "Je ne sais pas si ce que le Sénat a proposé sera conservé, mais les discussions auront lieu. Les amendements du sénateur Capo-Canellas sont très pertinents.

Cela a du sens que ces taxes puissent aussi, en partie revenir au secteur, notamment pour se décarboner. Moi, j'ai toujours pensé que, oui, le transport devait participer, via un certain nombre de taxes, mais la moindre des choses, c'était que cela lui revienne ensuite pour pouvoir investir."

Hommage à Augustin de Romanet sur le départ

Au cours de sa visite il a également rendu un hommage appuyé à Augustin de Romanet : "Je suis en train de choisir le successeur du Président Romanet (validée par le Président de la République, NDLR), c’est une tache infiniment difficile, mais cela sera fait d’ici quelques jours.

Je veux le remercier sincèrement pour le travail qu’il a accompli, d’avoir fait de cet aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle le premier aéroport de l'Union européenne.

Tout ça, on le doit, bien sûr, à une histoire, à un investissement public, à des femmes et à des hommes. Et quand je parle d'hommes, en l'occurrence, je voudrais vraiment lui dire tout le respect que j'ai pour le travail qu'il a accompli."
a déclaré le ministre.

Interrogé par TourMaG sur la date effective de son départ au 31 janvier 2025 et sur son successeur, le PDG du groupe ADP, nous a déclaré : "l'expression du ministre me donne à penser qu'ils sont en bonne voie de trouver quelqu'un. Quant au nom d’un successeur, désolé, mais c’est impossible de commenter."

b[En coulisse, les rumeurs vont bon train. Trois personnalités étaient encore dernièrement dans la « short list », mais il se dit que c’est Philippe Pascal l’actuel directeur général adjoint « finance, stratégie et administration » du groupe ADP qui tiendrait la corde.

Le ministre des usagers et de l’intermodalité

À l’aéroport de Roissy, Philippe Tabarot a voulu préciser les thématiques au cœur de son action de ministre. Une des priorités est l’usager.

"Je veux être le ministre des usagers, de la qualité des services aux usagers aux clients, et ce dans tous les modes de transport." Indiquant qu’il avait demandé aussi au Président de la SNCF, Jean Pierre Farandou ainsi qu’à tous les opérateurs de transport urbains et interurbain, de lui faire des propositions.

Et de rappeler également une deuxième priorité : l’intermodalité.

"On est dans l'endroit, le plus abouti en matière d'intermodalité, à la fois avec une gare à l'intérieur d'un aéroport et puis également avec une connexion, une interconnexion qui existe et qui fonctionne très bien. On sait que ça peut monter encore en puissance.

Ça dépend d'un certain nombre d'équipements complémentaires qui vont être livrés. Je pense bien sûr au CDG Express qui va pouvoir relier cet aéroport en 2027 à 20 minutes de Paris et de la gare de l'Est. J’ai parlé au président de SNCF Réseau ce matin et il m’a dit que le chantier avançait particulièrement bien.

i["Les modes de transport sont complémentaires et ne sont pas concurrents, et on le voit aujourd'hui mieux que jamais."

Fluidité des contrôles

Concernant l’aéroport, le ministre s’est attardé sur le traitement des bagages.

Progressivement l’aéroport s’équipe de nouveaux matériels pour permettre une fouille des passagers et de leur bagage à main moins contraignante et plus fluide.

Les ordinateurs pourraient peu à peu rester dans les sacs, mais des difficultés subsistent quant aux liquides. "Nous travaillons actuellement pour essayer de trouver une solution qui permettrait de garder les liquides à l’intérieur des bagages cabine" nous a-t-on expliqué du côté du groupe ADP.

Cependant, en plus des difficultés techniques, il faudra financer la mise en place systématique de nouveaux matériels dans un contexte ou selon Damien Cazé, les comptes des aéroports restent très affectés par le Covid.

Dans le cœur des opérations aériennes d’Air France à CDG

Air France à CDG : CDG c’est 342 vols quotidiens, 80 000 à 125 000 clients chaque jour. Photo : C.Hardin
Air France à CDG : CDG c’est 342 vols quotidiens, 80 000 à 125 000 clients chaque jour. Photo : C.Hardin
Le ministre s’est également rendu en compagnie d’Anne Rigail, au CCH, le centre de contrôle du Hub Air France, un impressionnant plateau en full open space où travaillent en 24/24, 600 salariés d’Air France, ainsi que des personnels de l’aéroport et de la police de l’air et des frontières.

Une véritable ruche qui a impressionné le ministre. Le CCH gère en temps réel les opérations aéroportuaires du Hub d’Air France, avec, pour principales missions, l’anticipation, la performance opérationnelle, la supervision en temps réel, la gestion des irrégularités et la gestion de crise.

i[« Notre activité à CDG, c’est 342 vols quotidiens, 80 000 à 125 000 clients]b chaque jour. » 50% de nos clients sont en correspondance et 2000 collaborateurs y travaillent chaque jour"]i a rappelé Anne Rigail.

L'occasion pour Philippe Tabarot de glisser un mot à la Directrice générale d'Air France sur l'abandon de la ligne Nice - Paris Orly par la compagnie tricolore : "je voudrais comprendre pourquoi la navette n’existe plus sur cet axe alors qu’il n'y a pas de complémentarité avec le train" nous a-t-il expliqué.

TourMag a rebondi sur le sujet pour lui demander : Chez Air France on évoque la rentabilité. Vous souhaiteriez qu’on vous le démontre ? Et si Transavia prenait la relève ?

"Oui, c'est ça, je souhaite que l'on me le démontre", quant à Transavia il ajoute : "J’ai des retours quelques fois sur la qualité du service qui doit encore s’améliorer. J’attends de voir."...

Christophe Hardin Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Martino180 le 14/01/2025 09:22 | Alerter
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Etre le Ministre des "usagers" et non pas des "clients" !!!
Image des années 60 !!!! C'est dire la vision moderne qu'a nos politiques du transport de la population.
A quand le retour de l'ORTF dans le domaine de l'information ????

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