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4e Convention SNAV de Biarritz : la dernière avant une ère nouvelle

discours tonique et lucide de Christian Orofino


2009 est une année charnière et demain, en 2010, le métier d'agent de voyages ne sera plus jamais comme avant. Une nouvelle loi, une nouvelle réglementation, la part de marché - le "gâteau" - n'aura pas changé mais, de nouveaux convives s'inviteront. Y en aura-t-il pour tout le monde ?


Rédigé par Michèle SANI à Biarritz le Jeudi 29 Janvier 2009

4e Convention SNAV de Biarritz :  la dernière avant une ère nouvelle
Entre tempête océane et grève générale, la 4e Convention Snav a débuté hier par un discours tonique et lucide de Christian Orofino qui préside cette manifestation.

"Cette convention sera la dernière d'une ère de développement de notre activité qui a duré un demi siècle et la première d'une nouvelle ère, celle de la réorganisation et de la restruction de notre profession" a déclaré le président de la convention dans son discours inaugural avant de faire un zoom arrière un peu déstabilisant pour les professionnels.

Il a démontré que durant ces dix dernières années, face à l'évolution mondiale des industries du tourisme, la France a manqué quelques rendez-vous.



Les rendez-vous manqués d'hier

Rendez-vous manqué avec la vente des voyages en ligne. "Si nous avions cru aux nouvelles technologie et si nous avions construit ensemble - distributeurs, producteurs et fournisseurs - l'offre internet qui n'était au fond qu'un deuxième canal de distribution, nous aurions pu, ensemble, prendre des parts d'un marché dont nous sommes, dix ans après, absents. Or les ventes en ligne représentent près de 59 milliards d'euros rien que pour l'Europe."

Rendez-vous manqué avec les coffrets-cadeaux. "De pseudo-producteurs venus d'Angleterre ont raflé la mise... Encore un canal de distribution et un marché estimé à 400 millions d'euros qui nous a filé sous le nez et que nous aurions pu mettre en place ensemble."

Rendez-vous à ne pas manquer : le développement durable. "Avec un plan marketing et un investissement financier des acteurs, même étrangers à nos métiers, saisiront cette opportunité... Nous, professionnels du tourisme, sommes les seuls à ne pas encore avoir mis en place les produits qui seront les seuls vendables demain".

Soulignons que le SNAV répondait à ce rendez-vous l'année dernière en créant une commission technique dédiée au tourisme durable. Christian Orofina avec sa casquette de directeur général de Visit France, Pierre Alzon (Voyages.sncf.com) et Eric Choulant (Leclerc Voyages à Rouen) en sont les animateurs.

Les industriels venus d'ailleurs

Rendez-vous à organiser en construisant une complémentarité entre distributeurs, producteurs et fournisseurs pour faire face à l'industrialisation. Ici, l'homme à la tribune donne l'exemple du secteur automobile qui a intégré dans ses propres locaux ses fournisseurs exclusifs.

"Aucun nouveau constructeur n'a pu venir leur prendre des parts de marché, ils en ont même gagné a l'étranger et réussi à exporter leur système d'organisation intégrée."

Faut-il, à l'instar du secteur automobile, considérer le tourisme comme une industrie ? L'Europe nous la présente comme un service. Il n'empêche que des industriels venus d'ailleurs avec leur organisation globale et intégrée s'implantent en France. Alors ?

Christian Orofina constate : "Aucune initiative viable n'a été prise pour que, tout en restant indépendants, distributeurs, producteurs fournisseurs mettent en place de vrais accords commerciaux avec des objectifs..."

Puis il ajoute, sans le citer, l'exemple de Thomas Cook. "Depuis quelques mois un géant européen a commencé cette industrialisation en France en s'appuyant sur un réseau de distribution "maison" ou franchisé déjà important, en privilégiant la vente des produits du TO et en rachetant un TO généraliste qui complètera cette production en s'inspirant des particularités du marché français.

Ensuite ce sera l'extension du réseau de distribution par des franchisés ou des rachats d'agences, de mini-réseaux, voire de réseaux. Ces industriels là seront à la fois des marques,et des appareils de production répondant à toutes les attentes des clients, niches comprises".

Les Groupements volontaires, l'exception française pour demain ?

Il n'y a pas de" franchouillardise" dans le propos de Christian Orofino. Que des groupes étrangers prennent des parts de marché dans des pays qui n'ont pas d'appareil industriel, c'est de bonne guerre. Il suffit d'avoir la réplique. Le président de la convention en propose une qui se traduit par la constitution de groupement volontaires allant au-delà des seuls distributeurs.

Dans ces groupements volontaires chacun garderait son indépendance mais chaque composante serait obligée de faire des choix partenariaux exclusifs. L'objectif serait de créer des organisations intégrant distributeurs, producteurs, fournisseurs, liés entre eux par des contrats d'exclusivité.

Et Christian Orofino va encore plus loin : "Une fois ces groupements volontaires opérationnels sur le marché français, rien n'empêcherait de les exporter dans les pays qui importent les leurs en France."

Cette 4e convention SNAV de Biarritz sera-t-elle la dernière d'une profession éclatée ou l'avant-première d'une profession repensée. De toutes façons rien ne sera jamais plus comme avant.

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