Yann Sellecchia, "Je n’ai rien dit car je pensais faire partie d’une famille. C’est alors qu’en mai dernier, j’ai été exclu. "
TourMag.com : Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
Yann Sellecchia : J'ai ouvert il y a huit ans la première agence Havas dans la ville de Toulouse. Mais le réseau a inauguré en octobre 2010 un point de vente alors que mon exclusivité tenait toujours.
Je n’ai rien dit car je pensais faire partie d’une famille. C’est alors qu’en mai dernier, j’ai été exclu.
TourMag.com : Vous ont-il donné les raisons de cette exclusion ?
Yann Sellecchia : Comme beaucoup de petites agences indépendantes, j’ai eu des difficultés financières et j’ai demandé à retarder quelques échéances avec des fournisseurs. Mais pour tout vous dire, personne ne m’a donné de raison. J’aimerais bien avoir quelqu’un d’Havas au téléphone pour qu’on m’explique.
On m’a simplement demandé d’enlever mon enseigne et de contacter le service juridique de Carlson. Tout a basculé du jour au lendemain. Ils ont même envoyé un message à tous les fournisseurs en leur expliquant que j’avais fait faillite !
TourMag.com : Quelle est aujourd’hui votre situation ?
Yann Sellecchia : Il a fallu rappeler un par un chacun des fournisseurs et les convaincre que je travaillais toujours. Certains m’ont fait confiance mais d’autres ont fait baisser la commission de 13 à 10%.
Autrefois avec la centrale d’achat, je payais 30 jours après le départ. Désormais je dois avancer l’argent un mois avant le départ. Ma trésorerie est donc défaillante de trois mois.
Je vais devoir clore mon activité à la fin de cette année car il me faudrait 250 000 euros pour me renflouer. Et les banques ne prêtent pas.
Yann Sellecchia : J'ai ouvert il y a huit ans la première agence Havas dans la ville de Toulouse. Mais le réseau a inauguré en octobre 2010 un point de vente alors que mon exclusivité tenait toujours.
Je n’ai rien dit car je pensais faire partie d’une famille. C’est alors qu’en mai dernier, j’ai été exclu.
TourMag.com : Vous ont-il donné les raisons de cette exclusion ?
Yann Sellecchia : Comme beaucoup de petites agences indépendantes, j’ai eu des difficultés financières et j’ai demandé à retarder quelques échéances avec des fournisseurs. Mais pour tout vous dire, personne ne m’a donné de raison. J’aimerais bien avoir quelqu’un d’Havas au téléphone pour qu’on m’explique.
On m’a simplement demandé d’enlever mon enseigne et de contacter le service juridique de Carlson. Tout a basculé du jour au lendemain. Ils ont même envoyé un message à tous les fournisseurs en leur expliquant que j’avais fait faillite !
TourMag.com : Quelle est aujourd’hui votre situation ?
Yann Sellecchia : Il a fallu rappeler un par un chacun des fournisseurs et les convaincre que je travaillais toujours. Certains m’ont fait confiance mais d’autres ont fait baisser la commission de 13 à 10%.
Autrefois avec la centrale d’achat, je payais 30 jours après le départ. Désormais je dois avancer l’argent un mois avant le départ. Ma trésorerie est donc défaillante de trois mois.
Je vais devoir clore mon activité à la fin de cette année car il me faudrait 250 000 euros pour me renflouer. Et les banques ne prêtent pas.
TourMag.com : Eprouvez-vous de la rancœur envers Havas qui a précipité votre chute ?
Yann Sellecchia : Je n’ai pas de rancœur, mais c’est vrai du gâchis. Je réalise qu’un réseau n’est pas une grande famille et qu’il n’y a que l’argent qui compte. Je pensais qu’Havas allait m’aider à traverser la crise, je m’attendais à plus de solidarité.
Je possédais pourtant une belle agence, située sur l’une des plus belles places de Toulouse (Saint Etienne). Ma clientèle était fidèle avec un panier moyen de 1800 euros. Les belles années, je pouvais engranger jusqu’à 970 000 euros de chiffre d’affaires.
TourMag.com : Après cette triste mésaventure, quel regard portez-vous sur le métier d’agent de voyage ?
Yann Sellecchia : Tout le système devait être remis à plat. Aujourd’hui, avec internet, les comparateurs et les réseaux sociaux, un agent de voyage ne sert à rien.
Dans les petites agences de province, il ne profite même plus des éductours, ne gagne pas de challenge et n’a plus de tarifs avantageux pour les billets d’avion. Résultat il connait mal le produit et perd toute crédibilité face à son client.
On doit arrêter de dire aux étudiants de BTS que l’agent de voyage apporte une valeur ajoutée, ou alors il faudra m’expliquer laquelle. Car tant que nous aurons une profession aussi amorphe rien ne changera.
TourMag.com : Que comptez vous faire après la vente de votre affaire ?
Yann Sellecchia : Je vais devenir conseiller privé en voyage sur mesure avec l’entreprise Twim Travel. Je serai en quelque sorte un coach du voyage. J’apporte un fichier d’environ 1000 clients, à qui je vais proposer de révolutionner le voyage.
Ils pourront choisir le lieu, l’heure du rendez-vous et je serai totalement à leur disposition. Je ne pourrais plus me cacher derrière une marque je vais mettre mon expertise personnelle en avant. Un véritable nouveau challenge.
Yann Sellecchia : Je n’ai pas de rancœur, mais c’est vrai du gâchis. Je réalise qu’un réseau n’est pas une grande famille et qu’il n’y a que l’argent qui compte. Je pensais qu’Havas allait m’aider à traverser la crise, je m’attendais à plus de solidarité.
Je possédais pourtant une belle agence, située sur l’une des plus belles places de Toulouse (Saint Etienne). Ma clientèle était fidèle avec un panier moyen de 1800 euros. Les belles années, je pouvais engranger jusqu’à 970 000 euros de chiffre d’affaires.
TourMag.com : Après cette triste mésaventure, quel regard portez-vous sur le métier d’agent de voyage ?
Yann Sellecchia : Tout le système devait être remis à plat. Aujourd’hui, avec internet, les comparateurs et les réseaux sociaux, un agent de voyage ne sert à rien.
Dans les petites agences de province, il ne profite même plus des éductours, ne gagne pas de challenge et n’a plus de tarifs avantageux pour les billets d’avion. Résultat il connait mal le produit et perd toute crédibilité face à son client.
On doit arrêter de dire aux étudiants de BTS que l’agent de voyage apporte une valeur ajoutée, ou alors il faudra m’expliquer laquelle. Car tant que nous aurons une profession aussi amorphe rien ne changera.
TourMag.com : Que comptez vous faire après la vente de votre affaire ?
Yann Sellecchia : Je vais devenir conseiller privé en voyage sur mesure avec l’entreprise Twim Travel. Je serai en quelque sorte un coach du voyage. J’apporte un fichier d’environ 1000 clients, à qui je vais proposer de révolutionner le voyage.
Ils pourront choisir le lieu, l’heure du rendez-vous et je serai totalement à leur disposition. Je ne pourrais plus me cacher derrière une marque je vais mettre mon expertise personnelle en avant. Un véritable nouveau challenge.