Selon l'enquête BVA publiée ce mercredi, "les Français sont très conscients du manque de concurrence et de l'impact de cette situation sur le prix du transport aérien : 67% des personnes interrogées trouvent que l'avion est trop cher, 75% pensent que plus de concurrence diminuerait le prix des billets et 67% des interviewés voyageraient plus souvent si le prix des billets était moins cher."
Ces résultats démontrent donc, selon un communiqué, "qu'il y a une véritable attente de la part des consommateurs et un fort potentiel de développement de ce secteur. Malheureusement, de nombreux problèmes structurels - barrières d'entrée sur le marché, procédures d'allocations des créneaux horaires et charges aéroportuaires élevées - ont abouti à une diminution de l'offre, la faillite de nombreuses compagnies, un marché sous-développé par rapport aux autres pays et, finalement, à des tarifs très élevés."
Un processus d'allocation des créneaux anti-concurrentiel
Pour Ray Webster, "Aucun autre marché européen ne subit tant l'hégémonie de la compagnie aérienne nationale traditionnelle :
Ces résultats démontrent donc, selon un communiqué, "qu'il y a une véritable attente de la part des consommateurs et un fort potentiel de développement de ce secteur. Malheureusement, de nombreux problèmes structurels - barrières d'entrée sur le marché, procédures d'allocations des créneaux horaires et charges aéroportuaires élevées - ont abouti à une diminution de l'offre, la faillite de nombreuses compagnies, un marché sous-développé par rapport aux autres pays et, finalement, à des tarifs très élevés."
Un processus d'allocation des créneaux anti-concurrentiel
Pour Ray Webster, "Aucun autre marché européen ne subit tant l'hégémonie de la compagnie aérienne nationale traditionnelle :
- Air France a 74% de parts de marchés sur les vols domestiques en France,
- Air France est en position de monopole sur 27 lignes sur 43 en partance de Paris ; la concurrence n'existe que sur 3 destinations (Marseille, Toulouse, Nice)
- Air France est le seul transporteur national en Europe à avoir augmenté sa part de marché entre 1996 et 2003,
- Air France possède 53% des créneaux horaires à Orly et 74% à Roissy Charles de Gaulle.
Aucune autre compagnie aérienne européenne ne dispose d'une telle domination dans la capitale de son pays !
Il parait tout à fait normal à easyJet qu'une compagnie nationale reste dominante sur son marché mais, dans le cas de la France le manque de capacité des deux aéroports parisiens rend toute concurrence extrêmement difficile.
Des taxes d'aéroport les plus élevées d'Europe
Le processus d'allocation des créneaux horaires disponibles sur les deux aéroports parisiens a eu pour seul résultat d'accroître encore la domination d'Air France sur le ciel français. De nombreuses questions se posent sur l'indépendance réelle du COHOR, commission en charge de ces attributions de créneaux.
Easyjet remarque que la composition de cet organisme censé être indépendant comprend 1 représentant d'Air France, 2 représentants de filiales d'Air France (BritAir et Régional), 2 représentants de compagnies aériennes en faillite (Euralair Horizon et Air Littoral) et seulement 2 représentants de compagnies indépendantes (Star Airlines et Corsair)
Une fois des créneaux horaires obtenus, la compagnie qui souhaite s'implanter sur le marché français doit faire face à des taxes d'aéroports qui sont les plus élevées d'Europe ! Les taxes d'aéroports d'Orly et de Roissy sont deux fois plus élevées que celles de Gatwick (Londres) pour un service offert strictement identique.
En outre, Aéroport de Paris - l'organisme gestionnaire d'Orly et de Roissy - n'hésite pas à facturer au même prix l'utilisation du Terminal 3 (l'aérogare "lowcost" de Roissy) destiné aux compagnies à bas coûts et celle du Terminal 2 destiné aux compagnies traditionnelles, alors même que le confort et les services offerts aux voyageurs n'ont rien à voir.
Une politique qui pénalise la totalité du secteur aérien français
"Cela signifie tout simplement, conclut le patron d'easyjet, que les passagers des compagnies à bas tarifs subventionnent indirectement les services offerts à ceux des compagnies traditionnelles !"
Pour lui, cette politique a eu pour conséquence de nombreuses faillites de compagnies aériennes et la DGAC a également souligné, dans son rapport 2003 sur le trafic commercial en France, que "le trafic intérieur était entré dans une profonde récession" dû, entre autre, "à une hausse des tarifs intérieurs".
Pour esayjet, pas de doute : la France est le pays où le taux de pénétration des compagnies à bas prix est l'une des plus faibles d'Europe. Quelques chiffres pour s'en convaincre : les low-cost y réalisent 4% des vols domestiques contre 42% en Angleterre, 18% en Allemagne et 14% en Italie.
Elles sont présentes sur 20% des lignes intra européennes en partance de la France, contre 39% en partance de l'Angleterre et 30% en Italie
Enfin, seulement 9% des voyageurs partant de Paris pour des destinations européennes utilisent les compagnies low-cost, contre 39% pour Berlin, 38% pour Dublin et 35% pour Londres.
Le "programme" de easyJet
Afin que les Français puissent enfin bénéficier de tarifs attractifs, easyJet propose différentes mesures. Par exemple que le nombre de créneaux que dispose Air France aux aéroports de Roissy et Orly soit gelé à son niveau actuel afin de permettre une véritable concurrence ou encore que la constitution de la COHOR soit changée pour en faire un organisme réellement indépendant d'Air France.
"De sérieux changements structurels sont nécessaires pour permettre une réelle baisse du prix du billet" a ajouté Ray Webster. "easyJet a fait tout son possible pour que les choses bougent - maintenant c'est aux autres d'agir. Il est temps que les temps changent".