TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone

logo TourMaG  




Aérien : peu de baisses dans un monde de brut

les compagnies replongent dans la tourmente


La flambée du prix du pétrole, et par conséquent du kérosène, replonge les grandes compagnies aériennes américaines dans la tourmente, alors qu'elles venaient à peine de se sortir de la crise provoquée par les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.


Rédigé par Gabrielle GRENZ (Afp) redaction@tourmag.com le Samedi 22 Mai 2004

Avec un prix du baril de brut tournant autour des 41 dollars et un prix moyen de 37 USD prévu pour l'année, la facture de kérosène des compagnies aériennes a été plus de deux fois plus élevée que lors des années 1998 et 1999.

"C'est tout simplement inacceptable", a lancé John Heimlich, économiste en chef de l'Association des Transporteurs Aériens (ATA). Chaque dollar de hausse du prix du pétrole représente un surplus de dépenses de 425 millions de dollars pour les compagnies aériennes, selon l'ATA.

Les grandes compagnies américaines ont relevé les prix de leurs vols - Continental, United et Delta jusqu'à 20 dollars, American Airlines de quelque 2 dollars - pour compenser les dépenses accrues pour l'achat de carburant.En revanche, les compagnies à bas prix, comme JetBlue, Spirit ou AirTran, n'ont pas suivi le mouvement.

25 milliards de dollars de pertes depuis le 11 septembre

En mars, lors d'une précédente vague de flambée des prix du brut, la décision de ces dernières de laisser leurs prix inchangés avait poussé les majors du transport aérien à renoncer à relever leurs tarifs pour rester compétitifs. En 2003, les compagnies américaines ont consommé un peu moins de 18 milliards de gallons (3,78 litres) de kérosène.

Mais, souligne l'ATA, "c'était une année marquée par l'épidémie de pneumonie atypique (SRAS) et la guerre en Irak". Les pertes accumulées depuis les attentats du 11 septembre 2001 ont atteint 25 milliards de dollars et "les dépenses pour le carburant restent le deuxième poste le plus important pour les transporteurs aériens" après les salaires, rappelle M. Heimlich.

Pour United Airlines (UAL), en faillite depuis décembre 2002, cette nouvelle charge inattendue vient au plus mauvais moment. "S'il n'y avait pas eu les prix du pétrole, j'aurais été capable de dire que nous allions renouer avec les bénéfices ce trimestre", a indiqué récemment son PDG Glen Tilton.
Deux semaines plus tôt, UAL venait d'annoncer une hausse de 25,8% de ses revenus par passager et par mile en avril par rapport au même mois en 2003.

Continental Airlines a chiffré la hausse des coûts de fonctionnement annuels, dûe aux sommets des prix du brut, à près de 700 millions de dollars. Si la hausse des tarifs ne suffit pas, a-t-elle averti, il faudra envisager des mises au chômage technique et de nouvelles concessions salariales de son personnel pour éviter des pertes plus conséquentes sur l'année.

Geler l'approvisionnement des réserves stratégiques

Et l'agence de notation Standard and Poor's (SP) a confirmé cette vision pessimiste, en abaissant mercredi à "négatives" contre "stables" ses perspectives pour la principale note de crédit de la compagnie. Peu auparavant, SP venait d'abaisser à "négative" sa note pour Delta Airlines, qui se bat avec ses pilotes sur des concessions salariales visant à lui éviter la faillite.

Il y aurait peut-être une solution, selon le président de l'ATA, James May : geler provisoirement l'approvisionnement des réserves stratégiques de pétrole aux Etats-Unis qui contiennent actuellement un niveau record de 659,5 millions de barils. Si ce pétrole pouvait être plutôt dirigé vers les raffineries, cela se traduirait par une baisse de 10% ou plus du prix du baril, selon M. May.

"Pour de nombreuses compagnies aériennes, un soulagement à court terme, en particulier pendant la période de pointe des voyages d'été, ferait la différence entre des pertes et un retour à l'équilibre", a-t-il insisté.

Lu 635 fois
Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >

Mardi 19 Novembre 2024 - 11:30 Grève SNCF, à quoi s'attendre ?





































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias