Aéroport/Japon : Centrair prend son envol jeudi

Ce nouvel aéroport, dont le nom japonais est "Chubu Kokusai Kuko" (aéroport central international), est située en mer, au sud de Nagoya, sur une île artificielle de 4,3 km de long sur 1,9 km de large.Il occupe 470 hectares de cette île qui englobera à terme un vaste complexe logistique, industriel et commercial.

Il est au large d'une zone en développement dans la baie de Tokoname qui doit devenir un "pôle d'excellence" économique, technologique et scientifique, selon le gouverneur de la préfecture locale d'Aichi.Centrair se trouve à quelques encablures de la gare centrale de Nagoya, distante seulement de 28 minutes en train.

Il desservira principalement les trois préfectures centrales du Japon: Aichi, Mie et Gifu.Doté d'une piste de 3.500 mètres de long sur 60 m de large et d'un terminal unique pour les vols intérieurs et internationaux, cet aéroport opérera 24 heures sur 24.

12 millions de passagers par an jusqu'en 2012

Il s'agit d'une des trois plus grandes infrastructures aéroportuaires nippones à vocation internationale, aux côtés de l'aéroport de Tokyo-Narita (60 km de Tokyo) et de l'aéroport international du Kansai (KIX) près d'Osaka (ouest du Japon).Centrair constituera également un lieu central de transit pour les lignes intérieures après Tokyo-Haneda (60 millions de passagers par an).

Central Japan International Airport Co., société gérante de Centrair, espère y voir passer quelque 12 millions de passagers par an jusqu'en 2012 puis plus de 15 millions au delà.Le nombre total de voyageurs dépasse actuellement 96 millions par an sur les lignes intérieures japonaises, et 41 millions sur les liaisons internationales.

Une centaine de départs quotidiens depuis Centrair pour le Japon, et une cinquantaine pour l'étranger, sont actuellement planifiés, pour environ autant d'arrivées.

Quelque 200.000 tonnes de marchandises par an devraient également être embarquées ou débarquées à Centrair (300.000 prévues en 2012) grâce aux nombreuses entreprises présentes dans la région: industrie automobile (Toyota, Yamaha, Honda, Suzuki, Denso), aéronautique (Mitsubishi Heavy Industries, Fuji Heavy Industries) ou encore électronique (Sharp, Sanyo, Sony, Epson, Brother).

Centrair facilite les correspondances entre lignes intérieures et liaisons internationales grâce à un unique terminal, sur quatre niveaux, accueillant les deux types de vols de part et d'autre de son architecture en forme de T.

Rendre plus attractives les régions centrales japonaises

La conception de l'ensemble, où l'espace commercial occupe une place importante (une centaine de boutiques et restaurants, deux hôtels), répond aux besoins des personnes à mobilité réduite.

La construction de cet aéroport a été officiellement approuvée par le gouvernement japonais en 1998, dans le but de faire face à la saturation de l'aéroport plus petit de Nagoya-Komaki résultant d'une croissance continue de la demande.

L'objectif de Centrair est aussi de rendre plus attractives les régions centrales japonaises et de faciliter les voyages à l'étranger pour les personnes habitant hors de Tokyo.

Les travaux avaient commencé en août 2000 pour s'achever début 2005, pour un coût estimé à 768 milliards de yen (5,69 milliards d'euros au cours actuel) dont 204,8 milliards venant de l'Etat (dotation et prêt sans intérêt), 51,2 milliards des préfectures voisines et 51,2 milliards d'entreprises privées, le tout étant complété par un prêt de 460,8 milliards de yens via la Development Bank of Japan.