Lan Chile a entamé une conquête systématique du continent Sud-Américain avec une politique intelligente qui consistait à créer une filiale dédiée à chacun des pays visés. /photo dr
Il y a d’abord les pays fragiles et instables dans lesquels les transporteurs ont peine à trouver leur équilibre.
C’est ainsi que le Venezuela a vu récemment disparaitre la compagnie Santa Barbara Airlines et que la Bolivie a perdu son transporteur international Aerosur.
Les politiques suivies par des gouvernements populistes entrainent inévitablement la disparition des compagnies privées.
Il y a eu ensuite la disparition ou la reconversion de grands transporteurs historiques : Avianca, fondée par Pan Am a été liquidée et reprise par le groupe Taca, Varig n’a pas résisté à la vague des low costs brésiliens et elle a été fusionnée avec la compagnie GOL.
Aerolineas Argentinas a pour sa part été pendant un temps gérée par Iberia avant de retrouver son indépendance, car Iberia ne voulait plus supporter les pertes du transporteur argentin.
Bref voilà un portrait bien pessimiste, qui pourrait largement être complété par de multiples autres exemples.
C’est ainsi que le Venezuela a vu récemment disparaitre la compagnie Santa Barbara Airlines et que la Bolivie a perdu son transporteur international Aerosur.
Les politiques suivies par des gouvernements populistes entrainent inévitablement la disparition des compagnies privées.
Il y a eu ensuite la disparition ou la reconversion de grands transporteurs historiques : Avianca, fondée par Pan Am a été liquidée et reprise par le groupe Taca, Varig n’a pas résisté à la vague des low costs brésiliens et elle a été fusionnée avec la compagnie GOL.
Aerolineas Argentinas a pour sa part été pendant un temps gérée par Iberia avant de retrouver son indépendance, car Iberia ne voulait plus supporter les pertes du transporteur argentin.
Bref voilà un portrait bien pessimiste, qui pourrait largement être complété par de multiples autres exemples.
Lan Chile s’en est sortie en se privatisant
Une compagnie émerge pourtant de cette perpétuelle restructuration : c’est Lan Chile.
Le Chili n’est certes pas le pays le plus puissant de ce continent, ce n’est ni le plus peuplé, ni le plus riche, ni même le mieux placé géographiquement.
Autrement dit la compagnie nationale avait tous les inconvénients à surmonter pour assurer même sa survie.
Elle a eu d’ailleurs des hauts et des bas et pendant un temps elle a dû subir la gestion de SAS, ce qui ne s’est pas avéré particulièrement positif. Elle s’en est sortie en se privatisant.
Elle a alors entamé une conquête systématique du continent Sud-Américain avec une politique intelligente qui consistait à créer une filiale dédiée à chacun des pays visés.
C’est ainsi que Lan Peru a été créée en 1999, suivie par Lan Ecuador en 2003 puis par Lan Dominicana et Lan Express. Ces 4 transporteurs ont été fusionnés pour donner Lan Airlines en 2004.
A cet ensemble est venue s’ajouter Lan Argentina en 2005. Rapidement d’ailleurs, ces compagnies sont devenues dans chacun de leurs pays respectifs, la référence en matière de fiabilité d’exploitation et de qualité de services, même si cela peut déplaire à certains gouvernements un peu nationalistes.
Le Chili n’est certes pas le pays le plus puissant de ce continent, ce n’est ni le plus peuplé, ni le plus riche, ni même le mieux placé géographiquement.
Autrement dit la compagnie nationale avait tous les inconvénients à surmonter pour assurer même sa survie.
Elle a eu d’ailleurs des hauts et des bas et pendant un temps elle a dû subir la gestion de SAS, ce qui ne s’est pas avéré particulièrement positif. Elle s’en est sortie en se privatisant.
Elle a alors entamé une conquête systématique du continent Sud-Américain avec une politique intelligente qui consistait à créer une filiale dédiée à chacun des pays visés.
C’est ainsi que Lan Peru a été créée en 1999, suivie par Lan Ecuador en 2003 puis par Lan Dominicana et Lan Express. Ces 4 transporteurs ont été fusionnés pour donner Lan Airlines en 2004.
A cet ensemble est venue s’ajouter Lan Argentina en 2005. Rapidement d’ailleurs, ces compagnies sont devenues dans chacun de leurs pays respectifs, la référence en matière de fiabilité d’exploitation et de qualité de services, même si cela peut déplaire à certains gouvernements un peu nationalistes.
Fusion avec le groupe TAM
Il manquait l’accès au Brésil.
Ce pays défend son périmètre farouchement en multipliant les difficultés administratives pour les étrangers. Pas question donc de créer Lan Brésil, ce qui aurait été sans doute la voie préférée du groupe Lan.
Il fallait donc trouver une autre manière. Cela a été fait par la fusion avec le groupe TAM qui porte les couleurs brésiliennes à l’international.
La fusion vient d’être autorisée et à voir l’organigramme, les postes honorifiques ont été confiés aux Brésiliens et les fonctions exécutives aux Chiliens.
Alors, maintenant, Lan Chile a presque achevé sa conquête. Seuls lui échappent la Colombie et la Bolivie, si l’on met de côté le Paraguay et l’Uruguay qui se contentent de transporteurs régionaux.
Formidable réussite due essentiellement à la bonne qualité et au professionnalisme du management de Lan Chile, la maison mère mais également à la désorganisation des autres transporteurs nationaux.
Ce pays défend son périmètre farouchement en multipliant les difficultés administratives pour les étrangers. Pas question donc de créer Lan Brésil, ce qui aurait été sans doute la voie préférée du groupe Lan.
Il fallait donc trouver une autre manière. Cela a été fait par la fusion avec le groupe TAM qui porte les couleurs brésiliennes à l’international.
La fusion vient d’être autorisée et à voir l’organigramme, les postes honorifiques ont été confiés aux Brésiliens et les fonctions exécutives aux Chiliens.
Alors, maintenant, Lan Chile a presque achevé sa conquête. Seuls lui échappent la Colombie et la Bolivie, si l’on met de côté le Paraguay et l’Uruguay qui se contentent de transporteurs régionaux.
Formidable réussite due essentiellement à la bonne qualité et au professionnalisme du management de Lan Chile, la maison mère mais également à la désorganisation des autres transporteurs nationaux.
Il va falloir composer avec les équipes de TAM
La question est de savoir si la compagnie n’a finalement pas eu les yeux plus gros que le ventre.
Même si le modèle de gestion est original, il va falloir composer avec les équipes de TAM dont la culture est très différente.
Il faudra également résister à l’inévitable offensive des états qui voudront développer leur compagnie concurrente, ne serait-ce que pour retrouver un peu de fierté. Le Pérou, par exemple souhaite recréer un transporteur national.
En son temps Lufthansa a mené une politique un peu semblable en Europe en acquérant nombre de transporteurs de pays moyens : Suisse, Belgique, Autriche et même une compagnie anglaise BMI. En dépit de la force de ce groupe, Lufthansa a été amenée à réduire son périmètre pour conserver le cœur de son activité.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, n’est-ce pas ce qui attend Lan Chile ?
Même si le modèle de gestion est original, il va falloir composer avec les équipes de TAM dont la culture est très différente.
Il faudra également résister à l’inévitable offensive des états qui voudront développer leur compagnie concurrente, ne serait-ce que pour retrouver un peu de fierté. Le Pérou, par exemple souhaite recréer un transporteur national.
En son temps Lufthansa a mené une politique un peu semblable en Europe en acquérant nombre de transporteurs de pays moyens : Suisse, Belgique, Autriche et même une compagnie anglaise BMI. En dépit de la force de ce groupe, Lufthansa a été amenée à réduire son périmètre pour conserver le cœur de son activité.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, n’est-ce pas ce qui attend Lan Chile ?
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com