Annulations easyJet : le Covid "a bon dos", selon les syndicats 🔑

200 vols annulés le week-end dernier, 60 lundi 4 avril, et des perturbations qui devraient continuer sur les prochains jours…

L’une des premières compagnies aériennes opérant sur le sol française, la low-cost easyJet, a dû procéder à d’impressionnantes annulations de vols, en raison, dit-elle, d’employés malades du Covid-19.

« Le Covid a bon dos ! », s’exclame-t-on dans les rangs de ses syndicats français.

« Les absences Covid sont une évidence, mais exacerbée par des ratios d’équipages par avion en baisse, et des cadences opérationnelles en hausse », résume une source au sein des hôtesses et stewards de la compagnie.

A lire aussi : EasyJet, les actualités et informations clés de l'entreprise

Le Covid « semble ne s’attaquer qu’au personnel navigant d’easyJet en ce moment. Excuse formidable et pratique pour justifier plus de 200 annulations de vols le week-end dernier », peut-on aussi lire sur le compte twitter du SNPNC EasyJet, syndicats d’hôtesses et de stewards de la compagnie, qui partage aussi un document interne confirmant des gains de productivité par « réduction du nombre d’équipages par avions ».

Les exemples ne manquent pas, avec en premier lieu, des plannings qui sont passés de 78h de vol mensuels avant la crise sanitaire à parfois 93h aujourd’hui. Le tout avec des changements permanents, comme pour cette hôtesse qui glisse avoir reçu 25 versions différentes de son planning mensuel et évoque les impacts sur sa vie de famille.

Les récents changements sur la politique de bagages cabines de la compagnie sont aussi pointés du doigt, les PNC étant les premiers impactés par le mécontentement des voyageurs.

« La fatigue des PNC est extrême, il y a des absences dues à des burn-out, des pleurs en cabine, vraiment. Tout ça mis bout à bout, évidemment ça ne peut pas passer », explique une source syndicale.

Même son de cloche du côté des pilotes de la compagnie à bas coût britannique. Depuis le 1er avril , une grande majorité d’entre eux ont dû passer sur des horaires de travail en temps alterné. Ce qui génère moins de présence et des gains de productivité certains pour la compagnie.

De l’avis général, le début de cette ère de hausses de cadences et de gains de productivité pour les personnels de cabine peut être daté au début de l’année 2020 et l’arrivée du nouveau chief operating officer d’easyJet, Peter Bellew.

« Peu après son arrivée a débuté la catastrophe Covid. Une raison formidable de justifier d’encore plus de productivité », résume amèrement un chef de cabine de la compagnie aux Airbus oranges.

Peter Bellew avait, en la matière, été à la bonne école, puisque, avant son arrivée chez easyJet, il avait été à la tête des opérations de Ryanair.

Lire :
Pilotes : easyJet va recruter 1000 cadets sur 5 ans

Contactée pour réagir à la situation, la direction France d’easyJet nous a fait suivre ce communiqué :

"easyJet confirme que son programme de vols depuis et vers la France a été impacté ces derniers jours par un niveau élevé d’absences pour maladie de ses membres d’équipage et par des perturbations météorologiques. Nous avons pris des mesures pour remédier à cette situation en mettant en place des équipages de réserve supplémentaires.

Afin de prévenir nos passagers au plus tôt et de les aider à se réorganiser nous avons procédé à des annulations proactives notamment pour les lignes où nous opérons plusieurs fréquences. Les clients impactés par des annulations ont été contactés et informés des options disponibles dont la possibilité de réserver un autre vol, de recevoir un avoir ou un remboursement complet.
easyJet tient à s’excuser auprès de ses passagers pour la gêne occasionnée.

Depuis et vers la France easyJet a annulé 108 vols au cours du week-end (samedi 2 et dimanche 3 avril) pour près de 900 vols opérés au total sur la même période."

La direction ajoute que, pour ses effectifs basés en France, "nous sommes en sureffectif pilotes - 70 pilotes - dont la compagnie a maintenu l’emploi pendant la crise". "Ce sureffectif est utilisé pour faire face à la situation actuelle", nous précise-t-on.