Le cours actuel est de 48,70 $ le baril soit une baisse de 45% par rapport à celui de l’été dernier. Cela devrait se traduire par un prix d’achat du kérosène aux alentours de 0,48 € du litre © rcfotostock - Fotolia.com
Faisons quelques petits calculs.
Avant la chute brutale du brut entamée à l’été 2014, le pétrole se négociait aux alentours de 87 $ le baril ce qui se traduisait par un cours du litre de kérosène de 0,87 € le litre.
Le cours actuel est de 48,70 $ le baril soit une baisse de 45% par rapport à celui de l’été dernier. Cela devrait se traduire par un prix d’achat du kérosène aux alentours de 0,48 € du litre. Paradoxalement il est très difficile de trouver des chiffres certifiés exacts. On en est conduit à faire des hypothèses.
Or un Airbus 320 consomme 5.400 litres à l’heure de vol, soit un prix du carburant de 4.715 € en été 2014 mais de 2.595 € maintenant c’est à dire une économie de 2.120 € de l’heure de vol.
Un moyen-courrier fait en moyenne 3.500 heures de vol par an. Eh bien la baisse du prix du brut entraine une économie de 7,420 millions d’€ par appareil et par an.
Avec 143 appareils moyen-courriers, le montant annuel représente 1,061 milliard d’€ en considérant uniquement la flotte d’Air France.
L’économie sur les long-courriers est encore plus spectaculaire. La consommation horaire d’un Airbus 330/200 est de 14.400 litres de kérosène. En appliquant les mêmes règles de calcul, l’économie à l’heure de vol ressort à 5.670 € et un long courrier vole aux alentours de 5.000 heures par an soit 28,34 millions d’euros d’économie par appareil.
Rappelons qu’Air France dispose d’une flotte de 107 long-courriers ce qui représente un potentiel d’économie de plus de 3 milliards d’€. Même pour une petite compagnie comme XL Airways voilà un vrai cadeau, bon à prendre.
Avant la chute brutale du brut entamée à l’été 2014, le pétrole se négociait aux alentours de 87 $ le baril ce qui se traduisait par un cours du litre de kérosène de 0,87 € le litre.
Le cours actuel est de 48,70 $ le baril soit une baisse de 45% par rapport à celui de l’été dernier. Cela devrait se traduire par un prix d’achat du kérosène aux alentours de 0,48 € du litre. Paradoxalement il est très difficile de trouver des chiffres certifiés exacts. On en est conduit à faire des hypothèses.
Or un Airbus 320 consomme 5.400 litres à l’heure de vol, soit un prix du carburant de 4.715 € en été 2014 mais de 2.595 € maintenant c’est à dire une économie de 2.120 € de l’heure de vol.
Un moyen-courrier fait en moyenne 3.500 heures de vol par an. Eh bien la baisse du prix du brut entraine une économie de 7,420 millions d’€ par appareil et par an.
Avec 143 appareils moyen-courriers, le montant annuel représente 1,061 milliard d’€ en considérant uniquement la flotte d’Air France.
L’économie sur les long-courriers est encore plus spectaculaire. La consommation horaire d’un Airbus 330/200 est de 14.400 litres de kérosène. En appliquant les mêmes règles de calcul, l’économie à l’heure de vol ressort à 5.670 € et un long courrier vole aux alentours de 5.000 heures par an soit 28,34 millions d’euros d’économie par appareil.
Rappelons qu’Air France dispose d’une flotte de 107 long-courriers ce qui représente un potentiel d’économie de plus de 3 milliards d’€. Même pour une petite compagnie comme XL Airways voilà un vrai cadeau, bon à prendre.
Plus les compagnies sont grosses plus elles vont gagner de l'argent
Ces chiffres donnent le vertige. Je rappelle qu’ils sont le fait d’estimations. On aimerait beaucoup que les compagnies communiquent davantage sur ce sujet afin d’éviter toute interprétation malencontreuse.
Donc en théorie, plus les compagnies aériennes sont grosses et plus elles vont gagner de l’argent en 2015 car le prix du carburant est une des composantes majeures du prix de revient du transport aérien et les transporteurs qui se sont assez plaints de l’augmentation du prix du pétrole devraient maintenant se réjouir très officiellement de sa baisse.
Or, parions que cela ne va pas de passer ainsi. D’abord parce que les transporteurs se livrent depuis des années à la spéculation sur le prix futur du pétrole.
Cela s’appelle du « hedging ». En clair cela consiste à couvrir par des assurances un risque de variation d’un produit.
En fait le système permet de se protéger contre des hausses intempestives, le risque étant pris par des assurances. On aimerait alors beaucoup savoir à combien les compagnies aériennes se sont protégées sur le cours du pétrole pour 2015.
Parions que cela ne doit pas être trop éloigné de 80 $ le baril. Si le cours s’envole, les compagnies sont gagnantes mais s’il diminue, elles ne peuvent pas en profiter.
Donc en théorie, plus les compagnies aériennes sont grosses et plus elles vont gagner de l’argent en 2015 car le prix du carburant est une des composantes majeures du prix de revient du transport aérien et les transporteurs qui se sont assez plaints de l’augmentation du prix du pétrole devraient maintenant se réjouir très officiellement de sa baisse.
Or, parions que cela ne va pas de passer ainsi. D’abord parce que les transporteurs se livrent depuis des années à la spéculation sur le prix futur du pétrole.
Cela s’appelle du « hedging ». En clair cela consiste à couvrir par des assurances un risque de variation d’un produit.
En fait le système permet de se protéger contre des hausses intempestives, le risque étant pris par des assurances. On aimerait alors beaucoup savoir à combien les compagnies aériennes se sont protégées sur le cours du pétrole pour 2015.
Parions que cela ne doit pas être trop éloigné de 80 $ le baril. Si le cours s’envole, les compagnies sont gagnantes mais s’il diminue, elles ne peuvent pas en profiter.
Restaurer la profitabilité du secteur
Depuis des années les compagnies aériennes jouent à ce petit jeu, mais comme personne n’est devin cela conduit à enrichir les compagnies d’assurance.
En fait les transporteurs se sont arrangés pour séparer le prix du carburant du calcul de leur prix de revient et c’est ainsi qu’ils ont justifié les fameuses surtaxes carburant.
Mais admettons que la baisse du prix du pétrole ait une vraie incidence sur les prix de revient de 2015. Cela sera-t-il bénéfique au transport aérien ?
Les compagnies ne vont-elles pas en profiter pour abaisser encore leurs tarifs et poursuivre ainsi une politique concurrentielle suicidaire ?
Le transport aérien doit trouver, je ne dis pas retrouver, des marges confortables.
Il y va de l’intérêt des compagnies aériennes bien entendu, mais aussi de celui des clients. Avant tout, ces derniers veulent un transport aérien d’une grande qualité et d’une extrême fiabilité. Le moment est peut-être venu de restaurer la profitabilité du secteur.
En fait les transporteurs se sont arrangés pour séparer le prix du carburant du calcul de leur prix de revient et c’est ainsi qu’ils ont justifié les fameuses surtaxes carburant.
Mais admettons que la baisse du prix du pétrole ait une vraie incidence sur les prix de revient de 2015. Cela sera-t-il bénéfique au transport aérien ?
Les compagnies ne vont-elles pas en profiter pour abaisser encore leurs tarifs et poursuivre ainsi une politique concurrentielle suicidaire ?
Le transport aérien doit trouver, je ne dis pas retrouver, des marges confortables.
Il y va de l’intérêt des compagnies aériennes bien entendu, mais aussi de celui des clients. Avant tout, ces derniers veulent un transport aérien d’une grande qualité et d’une extrême fiabilité. Le moment est peut-être venu de restaurer la profitabilité du secteur.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com