En se penchant sur l’ensemble des suppléments exigés par les compagnies, Test Achats n’y va pas de main morte et accuse littéralement les compagnies de facturer des compléments auxquelles elles n’ont plus droit.
« Les compagnies aériennes jonglent avec les prix alléchants, mais se taisent pudiquement quant aux nombreux suppléments qui doivent être payés en plus. Suppléments lié à la sécurité, suppléments carburant, suppléments pour paiement par carte de crédit, frais de dossier: les compagnies aériennes ne manquent pas d’imagination, mais aucune instance officielle ne contrôle quoi que ce soit », explique l’association.
Et Test-Achats, va même plus loin puisque le groupement n’hésite pas à déclarer : « Il faut clarifier la situation quant à l’applicabilité de la loi sur les contrats de voyage aux compagnies aériennes qui agissent de plus en plus comme des tour opérateurs ou agents de voyages. Nous demandons également que les compagnies soient obligées d’afficher le prix total du billet d’avion afin que le consommateur soit correctement informé ».
Petit relevé détaillé des choses qui fâchent les consommateurs
Dans son dossier, Test Achats constate que : « Le voyage en avion n’a jamais été aussi intéressant financièrement parlant. Au cours des dix dernières années, le prix réel du billet a baissé de 33 %. Se déplacer en avion est même bon marché en comparaison avec le train ou le bus étant donné que le billet d’avion est exonéré de TVA ».(NDLR ce qui est, par parenthèse également une source de concurrence déloyale envers les autocaristes)
Pour les consuméristes, c’est très simple : « Le prix d’un billet d’avion comprend deux composantes: d’une part le tarif de base au moyen duquel on attire le consommateur, d’autre part un ensemble de suppléments (communément appelée « taksbox »). Si le premier a baissé sous l’effet de la libéralisation du transport aérien, le second par contre a décollé quasiment à la verticale ».
Un cocktail de suppléments injustifiés
En se penchant sur l’ensemble des suppléments exigés par les compagnies, Test Achats n’y va pas de main morte et accuse littéralement les compagnies de facturer des compléments auxquelles elles n’ont plus droit.
« Après les attentats de New York en septembre 2001, une série de suppléments liés à la sécurité sont venus s’ajouter à un ensemble qui, jusque là, ne comptait pratiquement que ce que l’on appelle les « taxes d’aéroport ».
Les autorités européennes ne s’y sont pas opposées, mais à la condition que ces mesures soient temporaires. Nous constatons que le temporaire est devenu définitif. Si frais structurels il y a, il serait logique qu’ils soient incorporés dans le prix du billet et pas dans les suppléments ».
D’autre part, depuis 2004, le prix du carburant n’a cessé d’augmenter et ce qui a provoqué les « suppléments carburant ». Or la majorité des compagnies aériennes ont ajouté et ajoutent toujours ce supplément aux autres. Toutefois, lorsque le prix du kérosène baisse, elles oublient toutes de répercuter cette baisse sur le prix du billet d’avion.
La commission zéro se retourne contre les consommateurs
Et ce n’est toujours pas tout. Certaines compagnies comme Ryanair ou Virgin Express ajoutent un supplément lorsque le prix du billet est payé par carte de crédit. La solution semble évidente : il suffit de payer cash ou par virement.
Mais pour cela, il faudrait que les compagnies aériennes acceptent d’autres modes de paiement que... la carte de crédit ! Chez Ryanair, par exemple, c’est quasiment impossible et la compagnie facture un supplément de 2,50 EUR par passager et par vol simple (aller ou retour).
Ici, l’attaque de Test Achats est des plus nettes. « On aurait aussi pu s’imaginer que la suppression toute récente de la commission que les compagnies aériennes payaient aux agences de voyage se soit traduite par une baisse du prix du billet. Il n’en a rien été. Les compagnies aériennes ont tout simplement empoché la différence.
Pire même : elles portent de plus en plus souvent des frais de dossier en compte sous le prétexte de ne pas créer de distorsion de concurrence avec les agences de voyage qui les appliquent depuis belle lurette. Résultat des courses : les compagnies aériennes font d’une pierre deux coups et c’est le consommateur qui paie la note ».
Des tarifs alléchants mais un voile pudique sur les suppléments
Le fait est que les compagnies aériennes préfèrent afficher un prix de base écrasé sans donner la moindre information claire sur les suppléments de plus en plus nombreux et conséquents qui s’y ajoutent.
Et Test-Achats de donner un exemple concret : Wizzair, une compagnie “low cost” qui opère à Charleroi. Cette compagnie low cost proposait un vol pour le du 29 août prochain au prix très intéressant de 5,99 EUR.
« Lorsque l’on pousse un peu plus loin ses investigations, on constate qu’à ce prix s’ajoutent 7 EUR de “passenger service charge”, 15 EUR de “passenger facility charge” et 14 EUR de supplément kérosène. Tout cela porte le prix effectif du billet à 41,99 EUR, soit sept fois le prix de départ de 5,99 EUR qui, manifestement, ne sert qu’à attirer le consommateur ».
Même la SN Brussels Airlines n’échappe pas aux foudres des consuméristes : « Cette compagnie offre pour le même jour et la même destination, mais au départ de Zaventem, un tarif promotionnel de 57 EUR. En poussant plus loin, le consommateur constate qu’il faut ajouter à ce prix 31,36 EUR de “taxes” (sans détail) et une “indemnité” de 10 EUR. Bref, le billet revient en fait à 98,36 EUR ! ».
Le manque de transparence est criant. En outre, ni au niveau européen, ni au niveau belge, ni dans aucun état de l’Union aucune instance n’exerce le moindre contrôle sur ces suppléments. « C’est la porte ouverte à tous les abus. Sans transparence, il ne peut y avoir de réelle concurrence. Il est donc urgent que l’ordre soit rétabli dans cette gabegie tarifaire ».
Les compagnies aériennes concurrentes déloyales des AGV ?
Par ailleurs, Test Achats dénonce les pratiques commerciales de certaines compagnies aériennes qui prestent les mêmes services que les AGV mais sans en avoir les contraintes ou les agréments : « Il est anormal qu’en matière de protection du consommateur, les compagnies aériennes soient soumises à des règles moins strictes et fassent l’objet d’un contrôle moindre que les « tour opérateurs » et les agences de voyage.
Pensons ne fût-ce qu’aux permis d’exploitation, à la loi sur les contrats de voyage, au Fonds de garantie, à la Commission des litiges… toutes dispositions auxquelles les compagnies aériennes échappent alors que de plus en plus souvent elles se comportent en « tour opérateur » ou en agence de voyage.
De nombreuses compagnies proposent d’ailleurs, en plus de leurs billets, des réservations d’hôtel ou de voitures de location, diverses assurances... sans être soumises aux règles imposées aux autres. Or, le consommateur devrait bénéficier de la même protection dans tous les cas ».
Les exigences du groupement
Test-Achats demande donc à la ministre chargée de la Protection de la Consommation de contraindre les compagnies aériennes à afficher le prix total de leurs billets, frais et taxes compris.
Test-Achats demande aussi que la clarté soit faite sur les conditions dans lesquelles la loi sur les contrats de voyage et la loi sur les pratiques commerciales doit s’appliquer aux compagnies aériennes qui, en pratique, se comportent comme des « tour opérateurs » ou des agences de voyage.
Et Test-Achats, va même plus loin puisque le groupement n’hésite pas à déclarer : « Il faut clarifier la situation quant à l’applicabilité de la loi sur les contrats de voyage aux compagnies aériennes qui agissent de plus en plus comme des tour opérateurs ou agents de voyages. Nous demandons également que les compagnies soient obligées d’afficher le prix total du billet d’avion afin que le consommateur soit correctement informé ».
Petit relevé détaillé des choses qui fâchent les consommateurs
Dans son dossier, Test Achats constate que : « Le voyage en avion n’a jamais été aussi intéressant financièrement parlant. Au cours des dix dernières années, le prix réel du billet a baissé de 33 %. Se déplacer en avion est même bon marché en comparaison avec le train ou le bus étant donné que le billet d’avion est exonéré de TVA ».(NDLR ce qui est, par parenthèse également une source de concurrence déloyale envers les autocaristes)
Pour les consuméristes, c’est très simple : « Le prix d’un billet d’avion comprend deux composantes: d’une part le tarif de base au moyen duquel on attire le consommateur, d’autre part un ensemble de suppléments (communément appelée « taksbox »). Si le premier a baissé sous l’effet de la libéralisation du transport aérien, le second par contre a décollé quasiment à la verticale ».
Un cocktail de suppléments injustifiés
En se penchant sur l’ensemble des suppléments exigés par les compagnies, Test Achats n’y va pas de main morte et accuse littéralement les compagnies de facturer des compléments auxquelles elles n’ont plus droit.
« Après les attentats de New York en septembre 2001, une série de suppléments liés à la sécurité sont venus s’ajouter à un ensemble qui, jusque là, ne comptait pratiquement que ce que l’on appelle les « taxes d’aéroport ».
Les autorités européennes ne s’y sont pas opposées, mais à la condition que ces mesures soient temporaires. Nous constatons que le temporaire est devenu définitif. Si frais structurels il y a, il serait logique qu’ils soient incorporés dans le prix du billet et pas dans les suppléments ».
D’autre part, depuis 2004, le prix du carburant n’a cessé d’augmenter et ce qui a provoqué les « suppléments carburant ». Or la majorité des compagnies aériennes ont ajouté et ajoutent toujours ce supplément aux autres. Toutefois, lorsque le prix du kérosène baisse, elles oublient toutes de répercuter cette baisse sur le prix du billet d’avion.
La commission zéro se retourne contre les consommateurs
Et ce n’est toujours pas tout. Certaines compagnies comme Ryanair ou Virgin Express ajoutent un supplément lorsque le prix du billet est payé par carte de crédit. La solution semble évidente : il suffit de payer cash ou par virement.
Mais pour cela, il faudrait que les compagnies aériennes acceptent d’autres modes de paiement que... la carte de crédit ! Chez Ryanair, par exemple, c’est quasiment impossible et la compagnie facture un supplément de 2,50 EUR par passager et par vol simple (aller ou retour).
Ici, l’attaque de Test Achats est des plus nettes. « On aurait aussi pu s’imaginer que la suppression toute récente de la commission que les compagnies aériennes payaient aux agences de voyage se soit traduite par une baisse du prix du billet. Il n’en a rien été. Les compagnies aériennes ont tout simplement empoché la différence.
Pire même : elles portent de plus en plus souvent des frais de dossier en compte sous le prétexte de ne pas créer de distorsion de concurrence avec les agences de voyage qui les appliquent depuis belle lurette. Résultat des courses : les compagnies aériennes font d’une pierre deux coups et c’est le consommateur qui paie la note ».
Des tarifs alléchants mais un voile pudique sur les suppléments
Le fait est que les compagnies aériennes préfèrent afficher un prix de base écrasé sans donner la moindre information claire sur les suppléments de plus en plus nombreux et conséquents qui s’y ajoutent.
Et Test-Achats de donner un exemple concret : Wizzair, une compagnie “low cost” qui opère à Charleroi. Cette compagnie low cost proposait un vol pour le du 29 août prochain au prix très intéressant de 5,99 EUR.
« Lorsque l’on pousse un peu plus loin ses investigations, on constate qu’à ce prix s’ajoutent 7 EUR de “passenger service charge”, 15 EUR de “passenger facility charge” et 14 EUR de supplément kérosène. Tout cela porte le prix effectif du billet à 41,99 EUR, soit sept fois le prix de départ de 5,99 EUR qui, manifestement, ne sert qu’à attirer le consommateur ».
Même la SN Brussels Airlines n’échappe pas aux foudres des consuméristes : « Cette compagnie offre pour le même jour et la même destination, mais au départ de Zaventem, un tarif promotionnel de 57 EUR. En poussant plus loin, le consommateur constate qu’il faut ajouter à ce prix 31,36 EUR de “taxes” (sans détail) et une “indemnité” de 10 EUR. Bref, le billet revient en fait à 98,36 EUR ! ».
Le manque de transparence est criant. En outre, ni au niveau européen, ni au niveau belge, ni dans aucun état de l’Union aucune instance n’exerce le moindre contrôle sur ces suppléments. « C’est la porte ouverte à tous les abus. Sans transparence, il ne peut y avoir de réelle concurrence. Il est donc urgent que l’ordre soit rétabli dans cette gabegie tarifaire ».
Les compagnies aériennes concurrentes déloyales des AGV ?
Par ailleurs, Test Achats dénonce les pratiques commerciales de certaines compagnies aériennes qui prestent les mêmes services que les AGV mais sans en avoir les contraintes ou les agréments : « Il est anormal qu’en matière de protection du consommateur, les compagnies aériennes soient soumises à des règles moins strictes et fassent l’objet d’un contrôle moindre que les « tour opérateurs » et les agences de voyage.
Pensons ne fût-ce qu’aux permis d’exploitation, à la loi sur les contrats de voyage, au Fonds de garantie, à la Commission des litiges… toutes dispositions auxquelles les compagnies aériennes échappent alors que de plus en plus souvent elles se comportent en « tour opérateur » ou en agence de voyage.
De nombreuses compagnies proposent d’ailleurs, en plus de leurs billets, des réservations d’hôtel ou de voitures de location, diverses assurances... sans être soumises aux règles imposées aux autres. Or, le consommateur devrait bénéficier de la même protection dans tous les cas ».
Les exigences du groupement
Test-Achats demande donc à la ministre chargée de la Protection de la Consommation de contraindre les compagnies aériennes à afficher le prix total de leurs billets, frais et taxes compris.
Test-Achats demande aussi que la clarté soit faite sur les conditions dans lesquelles la loi sur les contrats de voyage et la loi sur les pratiques commerciales doit s’appliquer aux compagnies aériennes qui, en pratique, se comportent comme des « tour opérateurs » ou des agences de voyage.