Bilan été Normandie : un équilibre entre débuts timides et pic éphémère

La saison touristique estivale touche à sa fin, et les premières données montrent un bilan été en Normandie en demi-teinte pour 2024.

Malgré des événements marquants comme le 80e anniversaire du Débarquement, de la Bataille de Normandie et les 150 ans de l’Impressionnisme, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes des professionnels du tourisme normand.

Après trois années de croissance continue (+8,3 % de nuitées par an depuis la sortie de la crise Covid), 2024 s’annonçait pourtant prometteuse. Cependant, les chiffres montrent une fréquentation globalement en recul, en particulier de la clientèle française.

Après un début de saison timide, les mois de mai et juin ont été encourageants, portés par les week-ends prolongés et les commémorations du D-Day.

Cependant, le mois de juillet a marqué un coup d'arrêt avec une fréquentation en baisse, et août n'a fait que stabiliser l'activité touristique.

Entre avril et août 2024, la Normandie a enregistré 47,6 millions de nuitées touristiques, ce qui représente une légère baisse de 2,2 % par rapport à la même période en 2023.

La proportion de fréquentation française est passée à 63,2 %, contre 64,9 % l'année précédente. Cette diminution indique une présence réduite des touristes français dès le début de la saison. En revanche, les touristes internationaux ont été nombreux dès le mois de mai, compensant partiellement cette baisse.

Le recul général de la fréquentation est également observé au niveau national, avec une diminution de 6 % des nuitées françaises pendant l'été. L'inflation a impacté le budget vacances des ménages, tandis qu'une météo instable a dissuadé les départs non planifiés.

Les Jeux Olympiques ont détourné l'attention vers les villes hôtes, où les nuitées françaises ont augmenté de 12 %. De plus, le décalage des vacances scolaires, les week-ends d’élections successifs et le 14 juillet tombant un dimanche ont également influé sur les chiffres. Le démarrage de la saison a été particulièrement difficile avec une baisse de fréquentation de 17,9 % en avril.

Néanmoins, mai a montré une amélioration notable grâce aux jours fériés et ponts, et juin a bénéficié du coup de projecteur international du 80e anniversaire du Débarquement, attirant 2,5 millions de visiteurs.

La part des touristes internationaux a augmenté en Normandie pour atteindre 36,8 %, contre 35,1 % en 2023. Les visiteurs étrangers les plus nombreux sont les Allemands, Britanniques, Néerlandais, Américains et Belges.

En revanche, la fréquentation des campings, un indicateur clé du tourisme, a baissé avec une chute de 14,8 % des nuitées en Normandie entre avril et mi-août, et une diminution de 5,1 % à l'échelle nationale. Les nuitées françaises dans les campings normands ont diminué de 21,5 %, tandis que celles des visiteurs étrangers ont baissé de 3,7 %.

L'hôtellerie a également souffert d'une baisse des nuitées, en particulier en avril et juillet. Toutefois, août a montré une stabilité avec une légère augmentation de 1,1 % de la fréquentation globale.

Les sites touristiques ont connu des bilans contrastés : La Cité de la Mer à Cherbourg a eu un bon été, surtout en août, tandis que les sites de mémoire comme Gold Beach et Juno Beach n'ont pas atteint leurs objectifs pour le 80e anniversaire du Débarquement. Le Musée des Impressionnismes de Giverny a également observé une légère baisse pour sa seconde exposition estivale.

Dans les meublés de tourisme, le taux d'occupation a baissé en juillet mais a augmenté en août, montrant une reprise partielle en fin de saison.

Les professionnels du tourisme misent beaucoup sur l'arrière-saison, qui peut représenter jusqu'à 30 % de la fréquentation annuelle entre septembre et décembre.

Fin août, près de la moitié d'entre eux prévoient une saison moyenne, les réservations restant faibles à ce stade. Seuls 15,7 % se montrent optimistes, une proportion légèrement plus élevée en milieu urbain (18,8 %).

Les inquiétudes dominent cependant, car au-delà de la météo, l'incertitude économique des clientèles pèse sur le secteur.

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