Bravo Club (Alpitour France) vend "très fort" et accélère son développement

Cela commence par de la souffrance. Le Covid bien sûr. Mais aussi une refonte technologique « non aboutie », la maison mère n’ayant pas suivi les recommandations de la filiale française.

« Nous avons perdu un an et demi » reconnait Patrice Caradec, président d’Alpitour France qui depuis presque cinq ans exploite la marque Bravo Club.

Conséquence, le tour-opérateur repart de zéro en juin 2022 avec l’implémentation de la solution de pré-package Orchestra. « Rien de révolutionnaire mais une solution qui a fait ses preuves sur notre marché, plébiscitée par les grands réseaux et déjà opérationnelle chez nos confrères » souligne le dirigeant.

À l’issue de près de vingt semaines de développement, la délivrance intervient le 20 octobre dernier. La solution d’Orchestra est prête et participe grandement à la « renaissance » d’Alpitour.

« Dès novembre, nous avons senti une accélération des ventes, et depuis la mi-décembre on vend très fort » affirme Patrice Caradec qui clôture 2022 avec « un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros (exercice du 1er novembre au 31 octobre) alors qu’on en aurait dû en faire 35 ».

Alors que l’année 2023 est bien lancée, Alpitour France - une vingtaine de salariés - espère « i[approcher les 40 millions d’euros pour quelque 40 000 clients partis]i » (32 ME pour environ 30 000 clients sur l’exercice 2019).

Patrice Caradec se montre raisonnable conscient aussi qu’il faut avant tout « sécuriser les chambres ». « Si tu ne les sécurises pas, elles seront revendues pas d’autres, notamment pas les Italiens » affirme-t-il.

Et, ajoute-il, « nous ne sommes pas la marque la plus connue du marché mais nous sommes très appréciés des distributeurs ». Les Bravo Club sont revendus à 95% en mode BtoB, principalement par les réseaux Leclerc, Carrefour, Lidl, Selectour, Havas…

Côté offre, Alpitour France possède pour cet été un portefeuille de 50 produits dont 30 club Bravo Club – au départ de la plupart des aéroports de France et frontaliers grâce au pré-package et aux blocs sièges - sur 22 destinations dans le monde.

« Nous sommes une entreprise qui a su garder une vraie sensibilité au produit et nous cultivons l’esprit village. Chez Bravo, on aime le produit, on le sélectionne. Notre crédo, une offre resserrée, contrôlée sur laquelle nous apportons une valeur ajoutée » résume Sébastien Mano, directeur commercial.

Tous les Bravo Club sont en bord de plage. Les animateurs sont au nombre de 5 à 16 selon l’établissement. Un délégué est présent dans chaque club pour assurer la relation directe avec les clients.

La valeur ajoutée de Bravo tient aussi à l’originalité de ses destinations. Les dirigeants mettent en avant Naxos dans les Cyclades, Sharm el Cheik, Watamu au Kenya, La Havane à Cuba, deux « îles-club » exclusives aux Maldives, Nosy-Be à Madagascar, Ho-Tram Beach au Vietnam…

Des classiques également mais hors des sentiers battus tels que Minorque aux Baléares, les Pouilles en Italie, ou Catane en Sicile. Un certain nombre d’éductours seront proposés cette année aux vendeurs.

« Nous allons en inviter environ 200, plutôt sur des produits non connus comme nos clubs à Palma de Majorque, en Crète ou sur la prochaine unité qui ouvre à Hammamet en Tunisie en avril prochain » précise Sébastien Mano. Une brochure annuelle « peut-être la dernière sous format papier » tirée à 120 000 exemplaires est en cours de livraison auprès des principaux réseaux.

S’inscrivant dans une dynamique et afin de mettre en avant ses produits été, Alpitour France lance l’offre « Bravissimo » en accordant jusqu’à 250 euros de réduction par personne pour toute réservation effectuée jusqu’au 14 février.

« Nous avons du stock et des milliers de places disponibles sur dix clubs concernés, en Crète, Grèce, Baléares, Sicile, Tunise, République Dominicaine… » explique Patrice Caradec.

Parallèlement le TO s’apprête à promouvoir très prochainement une gamme de produits complémentaires labellisés Sea Club.

Rappelons que les Sea Club existent déjà en Italie avec Francorosso, une marque d’Alpitour World. « L’été prochain, nous proposerons dix Sea Club en moyen et long-courrier (Mer Rouge, Djervba, les Pouilles, la Crète, Majorque, la république Dominicaine, Nosy-Be, Zanzibar…) » affirme Patrice Caradec.

Ces unités, des 4 et 5* au bord des plus belles plages, s’adressent à une clientèle à la recherche de lieux plus exclusifs sans pour autant qu’elle se retrouve isolée et livrée à elle-même.

« L’animation sera plus légère et les activités tournées vers le bien-être » complète le président d’Alpitour France qui entend faire de ces clubs « le point de départ idéal pour vivre la destination ». Un « délégué-concierge » francophone sera d’ailleurs présent pour cela.