Brexit : une "aubaine" pour le tourisme domestique en Grande-Bretagne ?

Le vote des électeurs britanniques en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) en juin 2016, appelée communément « Brexit », aura des conséquences sur l'industrie touristique du pays, mais aussi dans l'ensemble de l'Europe.

C'est d'ailleurs l'un des sujets les plus abordés lors du World Travel Market (WTM) 2016. Il fait l'objet d'un chapitre entier dans la 7e édition de l'« Industry Report » présenté par le salon et est au cœur de plusieurs conférences.

Pour la majorité des touristes britanniques qui ont effectué au moins un séjour de 7 nuit à l'étranger pendant l'été 2015, le Brexit devrait entraîner une hausse des tarifs des voyages.

44% sont persuadés que les changements dans le taux de change entre la Livre Sterling et l'Euro vont faire grimper les prix et 43% estiment qu'il s'agit d'un « risque ».

Ce phénomène aura, en revanche, des conséquences positives sur le tourisme réceptif en Grande-Bretagne.

"La baisse du cours de la Livre Sterling va aider à attirer davantage de visiteurs à court-terme, note Caroline Bremner, directrice des recherches sur le tourisme et les voyages pour Euromonitor International.

Ils bénéficieront d'un taux de change favorable pour leurs dépenses touristiques au Royaume-Uni."

Juillet 2016 a d'ailleurs été le mois où les performances du tourisme réceptif britannique ont été les meilleures jamais enregistrées avec 3,8 millions de visites internationales (+2% en un an).

42% des professionnels du tourisme présents au WTM 2016 estiment néanmoins que le vote en faveur du Brexit a eu un impact négatif sur la réputation de la Grande-Bretagne en tant que destination touristique.

Mais d'autres conséquences sont également envisagées par les voyageurs du Royaume-Uni : la perte potentielle de leur carte européenne de santé (EHIC) pour 31%, l'augmentation des files d'attentes pour pénétrer sur les territoires étrangers pour 24%, la hausse des frais liés à l'utilisation des téléphones portables hors de leurs frontières pour 20%.

Ils sont, par ailleurs, 17% à craindre un appauvrissement de leur assurance voyage et 14% à penser que le Brexit entraînera une baisse ou même une disparition des indemnisations en cas de suppression de leur vol.

Les agences de voyages et les tour-opérateurs britanniques qui vendront moins de séjours après le Brexit, devront trouver des solutions pour repositionner leurs activités. Et ils n'auront peut-être pas à chercher très loin.

"Si la chute de la Livre aura des conséquences négatives sur le nombre de Britanniques qui partent en voyage à l'étranger, il s'agit en revanche d'une aubaine pour le tourisme domestique en Grande-Bretagne", prévoit Caroline Bremner.

Si les touristiques britanniques n'ont plus les moyens de partir en voyage à l'étranger, alors incitons-les à visiter leur propre pays !